1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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ses fonctions sous sa surveillance et se bornait souvent à conseiller, en<br />
qualité d'expert en matière de droit coranique, le chef de Bureau ju<br />
geant suivant nos habitudes d'équité. Les questions criminelles étaient<br />
du ressort des tribunaux militaires, mais l'officier du Bureau arabe<br />
prenait les renseignements et réunissait le dossier de chaque affai<br />
re » (ï).<br />
Ainsi, dans l'administration des indigènes, le plus grand rôle était<br />
dévolu aux chefs des Bureaux arabes. Leur puissance était si grande<br />
qu'on les a souvent accusés d'en abuser. « Les Bureaux arabes, ayant<br />
la compétence et l'expérience,<br />
et ce pouvoir était sans contrepoids » (2).<br />
attiraient à.eux la réalité du pouvoir<br />
Quoiqu'il en soit de ces remarques générales, les chefs des Bureaux<br />
arabes de Kabylie Orientale semblent, pour la plupart, avoir usé de<br />
leur pouvoir avec modération. Et certains se sont signalés par leur<br />
haute capacité. Le capitaine Poillou de Saint-Mars, chef de l'annexe<br />
d'El-Milia du 24 mars 1859 au 25 octobre 1862, se signala dans le com<br />
mandement par sa justice, sa bonté, son expérience des affaires indi<br />
gènes, car il appartenait aux Services des Bureaux arabes depuis 1853.<br />
Il mérita en 1861, les éloges du Général DesvaUx,<br />
qui le notait ainsi :<br />
« Officier distingué par l'éducation, les sentiments, l'intelligence et<br />
l'instruction. Aété. fort utile dans l'expédition de Kabylie Orientale » (3).<br />
De même le capitaine Capdepont, chef de l'annexe de Takitount<br />
de 1858 à 1863 (4) mérita les éloges suivants du Général Desvaux : « La<br />
position exceptionnelle occupée par le Capitaine Capdepont, comme<br />
chef de l'annexe de Takitount, lui a permis de mettre en évidence les<br />
qualités remarquables qui le distinguent : intelligence, énergie, pru<br />
dence, bienveillance, activité, lui sont naturelles. Il rend de grands ser<br />
vices dans ce poste difficile. Officier de beaucoup d'avenir » (5).<br />
A côté de l'action prépondérante de nos chefs de Bureaux arabes,<br />
nous remarquons le rôle nouveau conféré par notre administration,<br />
aux cheikhs et caïds. Nous atteignons-là,<br />
un des faits les plus impor<br />
tants dans l'évolution des coutumes kabyles au contact de la domina<br />
tion française. Dès le début de la conquête, nous avons éprouvé le be<br />
soin, pour faire respecter notre autorité en Kabylie Orientale, de nous<br />
adresser en particulier, à des individus et non à des groupements tels<br />
que la djemaâ. Il était plus commode, en effet, de reporter sur des par<br />
ticuliers la responsabilité du commandement d'un certain nombre de<br />
(1) M. Emerit : Les Bureaux Arabes. Documents algériens. <strong>Série</strong> Politique,<br />
10, 10 novembre 1947.<br />
*<br />
(2) A. Girault : Principes de Colonisation et de Législation coloniale. L'Algérie<br />
(3) Cf. Peyronnet : Livre d'Or des Officiers des Affaires indigènes, tome II,<br />
(4) C'est lui qui s'occupa, nous l'avons vu, des premiers travaux de la route<br />
du Chabet-el-Akhra. Il fut nommé en 1864, commandant supérieur de Djidjelli<br />
et garda ce poste jusqu'en 1870.<br />
(5) Cf. Peyronnet : op. cit., t. II, p. 333.<br />
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