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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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— 35-<br />

supeneur ne aattes essaya de rétablir les liens commerciaux avec les<br />

tribus des environs, pour se procurer au moins les subsistances de né<br />

cessité journalière. Les Béni Hassen au Sud-Est de la ville furent les<br />

premiers à venir porter leurs marchandises. Les Béni Kaïd furent plus<br />

difficiles à convaincre. Ils voulaient bien commercer mais à leur guise,<br />

et demandaient qu'on laissât les habitants sortir de la ville. Le refus<br />

du commandant supérieur d'accéder à ces conditions retarda l'établis<br />

sement des relations commerciales. Elles se firent cependant quelque<br />

temps après, mais avec assez d'irrégularité, car un rapport du Général<br />

Herbillon (1) en 1848, signale que lgs trois-cinquièmes des Béni Kaïd<br />

ne viennent pas encore au marché, restant ainsi dans un étal complet<br />

d'insoumission. En 1841, nous avions pu aussi amener quelques frac<br />

tions des Beni-Ahmed à commercer avec nous. Cette faible activité<br />

permettait au marché de Djidjelli de fournir à la garnison les subsis<br />

tances de nécessité journalière, mais non de retrouver son ancienne<br />

prospérité. Les tribus toutes proches de la ville qui avaient grand inté<br />

rêt à commercer avec nous, trouvaient par ailleurs un grand avantage<br />

à empêcher les tribus les plus éloignées de faire comme elles, car elles<br />

leur revendaient très cher les marchandises européennes qu'elles trou<br />

vaient sur notre marché. L'autorité française profita de cette situation<br />

pour exiger, des petites fractions alliées, un impôt qui fut payé régu<br />

lièrement à partir de 1844 (2).<br />

A Sétif comme à Djidjelli, le commerce se trouvait bien réduit par<br />

suite de l'interruption des relations commerciales avec les Kabyles<br />

des montagnes environnantes. Entre Djidjelli et Sétif, toute circulation<br />

de convoi était impossible. Une ou deux fois cependant, le cheikh de<br />

Ferdjioua, Bou Akkas, avait assuré le passage, par son territoire, de<br />

convois destinés à ravitailler Djidjelli. Mais ces événements furent<br />

exceptionnels. Sétif ne pouvait pas même être ravitaillé par Bougie<br />

car, nous, l'avons vu, aucune route encore ne reliait directement ces<br />

deux villes ; les marchandises devaient emprunter le long et coûteux<br />

trajet par Philippeville et Constantine.<br />

11 résultait de cet état de choses que nos établissements de l'inté<br />

rieur, comme ceux de la côte, s'asphyxiaient matériellement dans leurs<br />

étroites limites. Pour leur assurer désormais un ravitaillement régu<br />

lier, et ranimer le commerce, il fallait relier ces villes entre elles par<br />

des routes capables d'établir des communications permanentes. Un<br />

tel résultat n'était possible qu'après la soumission complète du pays<br />

kabyle. La conquête de la Kabylie Orientale devenait une nécessité<br />

économique,<br />

autant et plus peut-être qu'une nécessité politique.<br />

(1) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> Affaires musulmanes 2H-3, dos<br />

sier 6. Rapport du Général Herbillon de 1848, intitulé : « Xole sur les tribus<br />

kabyles des environs de Djidjelli ».<br />

(2) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> Affaires musulmanes 8H-21, dos<br />

sier du cercle de Djidjelli. Rapport sur l'extérieur du cercle de Djidjelli, 1"<br />

avril 1848.

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