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LIBERTE COULEUR D'HOMME - Les amis d'André Laude

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LIBERTÉ Couleur D’HOMME<br />

<strong>Les</strong> grands partis traditionnels de gauche sont désormais impuissants à faire surgir au grand jour<br />

la capacité, la volonté révolutionnaires des masses d’Europe et d’Occident. D’ailleurs, tel n’est pas<br />

leur désir. Reliés par mille réseaux (sénateurs, députés, conseillers généraux, municipaux,<br />

organismes divers) à l’appareil gouvernemental, ils sont devenus une part de cet appareil. Le<br />

pouvoir les hante, et lorsque ce pouvoir leur échappe, leur ambition est de camper dans une<br />

« opposition démocratique » suffisamment molle pour ne pas mettre en péril leurs privilèges. Ce<br />

type de choix est parfaitement illustré par le Parti communiste italien, parti puissant, structuré, dont<br />

toute l’énergie ces dernières années a été d’aboutir à un compromis historique lamentable, doux<br />

euphémisme pour tenter de masquer une authentique collaboration de classes.<br />

Le Parti communiste français, en dépit de ses déclarations vitupérentes de ses rodomontades, des<br />

« gros yeux » par tel ou tel de ses dirigeants, ne fait rien d’autre que d’aider un ordre honni à se<br />

maintenir debout.<br />

Il n’en va pas différemment de la social-démocratie qui a trop longtemps « géré » les affaires de<br />

la bourgeoisie pour perdre le goût de ces fonctions.<br />

<strong>Les</strong> résultats dont ces partis s’enorgueillissent sont dérisoires. Ont-ils ouvert une brèche qui<br />

mène au chemin susceptible de conduire à l’abolition du salariat, mesure sans laquelle toute<br />

prétention à réaliser le socialisme relève de la plus sombre tromperie ? Ont-ils jamais popularisé<br />

auprès des exploités des structures de lutte préfigurant les structures de gestion du monde libéré, tels<br />

les « Conseils » ? Jamais !<br />

<strong>Les</strong> partis de gauche, soutenus en cela par les syndicats « gèrent » l’oppression du peuple de telle<br />

sorte que cette oppression soit en fin de compte acceptée par le peuple. Leur fonction se réduit à<br />

agir afin que l’abîme ne devienne pas assez vaste entre les exploités et les possédants pour susciter<br />

chez les premiers des révoltes suffisamment amples pour risquer d’emporter l’édifice entier.<br />

Grèves, manifestations de rues, meetings ne sont plus que des « amuse–gueule » qu’on propose à<br />

des travailleurs inconscients.<br />

Face à une telle situation, il était logique, qu’à la suite du « grand chambardement » de Mai 68,<br />

le « gauchisme » avec ses variantes diverses se développât. Dans la plupart des cas il ne fut qu’une<br />

radicalisation des projets communistes classiques. On se proclamait hautement marxistes léninistes<br />

alors même que les Partis communistes commençaient à gommer de leurs statuts ces expressions<br />

devenues inquiétantes dans la perspective de la conquête des vastes masses, de l’Union de « tout le<br />

peuple sauf les monopoles ».<br />

Le gauchisme a échoué. Tout au plus était–il parvenu à constituer de grosses « minorités ». Il a<br />

échoué parce qu’il n’a pas su entendre réellement les nouveaux refus qu’avaient exprimés, dans leur<br />

part la moins confuse, la plus lucide, les mouvements des jeunes révoltés d’Allemagne, d’Italie, de<br />

France…<br />

Une fois de plus, revint la vieille obsession : construire le « Parti pur et dur » qui serait en<br />

mesure de mener les masses insurgées au combat et à la victoire. On sait aujourd’hui ce qu’il est<br />

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