Actes des JEG2 - Index of - ENSET
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Colloque Marché <strong>des</strong> Capitaux ok 3/06/07 17:15 Page 148<br />
Management <strong>des</strong><br />
organisations et PME 148<br />
II. LA CONTRAINTE DE FINANCEMENT DES PME<br />
Le problème de financement constitue la principale contrainte de développement <strong>des</strong><br />
PME et un important élément de blocage de leur croissance. Au Maroc comme un peu<br />
partout ailleurs, ces PME rencontrent de gran<strong>des</strong> difficultés pour disposer de services<br />
financiers appropriés et adéquats. En effet, les enquêtes menées (Mourji 1998, Madi<br />
1998, Boussetta 2002, etc) ont démontré que le rôle du système bancaire dans le<br />
financement de ce type d’entreprise est très mo<strong>des</strong>te. Celles-ci recourent généralement<br />
à leurs fonds propres et au secteur financier informel.<br />
Deux contraintes essentielles expliquent la répugnance <strong>des</strong> établissements de crédit à<br />
financer ces PME :<br />
- Une contrainte d’ordre externe liée à la nature et aux caractéristiques <strong>des</strong><br />
banques marocaines. En effet, les établissements de crédit évitent de prendre <strong>des</strong><br />
risques exc e s s ifs en matière de distribution de fonds. Cette pré o cc u p a t i o n<br />
s’accentue bien entendu quand il s’agit de la PME.<br />
Pour ce prémunir contre ce risque supposé élevé, les banques exigent <strong>des</strong> garanties<br />
réelles et physiques que la quasi-totalité <strong>des</strong> PME est dans l’incapacité d’<strong>of</strong>frir. Ce<br />
qui les exclut tout naturellement <strong>des</strong> financements bancaires.<br />
De plus, les établissements du crédit ont très peu d’expérience dans le domaine <strong>des</strong><br />
prêts à la PME. Ils apparaissent souvent incapables et non outillés pour faire la<br />
distinction entre les bons et les mauvais emprunteurs. Appliquant ainsi les mêmes<br />
conditions débitrices (intégralement libéralisées depuis février 1996), les banques<br />
sont amenées logiquement à financer d’abord et avant tous les clients moins risqués<br />
à savoir les moyennes et surtout les gran<strong>des</strong> entreprises.<br />
Pour contourner les difficultés qu’elles rencontrent pour évaluer les risques courus<br />
au niveau de ces PME, les banques alourdissent les procédures et exigent d’elles<br />
d’importantes garanties. Ains,i par exemple, les banques marocaines, exigent entre<br />
autres le nantissement du fonds de commerce, du matériel de production, diverses<br />
assurances (incendie, vol, etc.) et même souvent une garantie hypothécaire.<br />
La méconnaissance du milieu de la PME par les banques ainsi que les frais élevés<br />
i n h é rents aux cré d its à ce type d’entreprise (faibles montants, coût de<br />
l’information…) font que le coût de traitement, de gestion et de suivi <strong>des</strong> dossiers<br />
de crédit pour ces entreprises est onéreux.<br />
Il faut ajouter à tous ces éléments que depuis la privatisation et la restructuration<br />
de certaines gran<strong>des</strong> banques marocaines, celles-ci sont devenues plus soucieuses<br />
de leur rentabilité financière (à la différence <strong>des</strong> banques publiques). Ainsi, cellesci<br />
préfèrent de plus en plus centrer leur métier sur le financement <strong>des</strong> entreprises<br />
organisées, structurées et de dimension suffisante.<br />
- Une contrainte d’ordre interne relative à la structure financière de ces<br />
entreprises et à leur organisation interne. Ainsi, <strong>des</strong> éléments comme une structure<br />
financière déséquilibrée, une organisation centralisée et personnalisée, le manque<br />
de transparence, un très faible encadrement, etc., ne font que renforcer les<br />
réticences <strong>des</strong> banques à financer ces PME.<br />
Les PME se caractérisent tout d’abord par la grande faiblesse de leurs fonds propres,<br />
ce qui constitue une contrainte majeure pour l’obtention <strong>des</strong> financements<br />
bancaires. De plus leurs dirigeants-propriétaires sont très réticents quant à l’ouver-<br />
<strong>ENSET</strong> de Mohammedia<br />
les 12 et 13 mai 2006<br />
2me<br />
rencontre