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Actes des JEG2 - Index of - ENSET

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Colloque Marché <strong>des</strong> Capitaux ok 3/06/07 17:14 Page 76<br />

1 76<br />

Colloque Management PME<br />

Il en découle logiquement que les entreprises tendent toutes vers la même taille, sous<br />

l’action <strong>des</strong> forces du marché et de la technologie. Cette taille est supposée telle qu’elle<br />

confère à chaque firme une part de marché n’autorisant pas l’exercice d’un quelconque<br />

pouvoir sur les prix. En conséquence, en toute logique, une firme, sur un marché<br />

hypothétique, sera représentative de toutes les autres 18 .<br />

Cette situation est optimale, ce qui signifie que la firme n’a aucun intérêt à essayer de<br />

passer à une taille supérieure, car elle va subir la « loi » <strong>des</strong> rendements décroissants.<br />

Ceux-ci sont occasionnés par un mauvais couplage du capital et du travail, bien connu<br />

<strong>des</strong> étudiants en microéconomie. Ils sont également occasionnés par d’autres<br />

« déséconomies » : externes (l’accès aux ressources et aux marchés devient plus<br />

coûteux avec l’éloignement) et « personnelles » (le chef d’entreprise aura <strong>des</strong> difficultés<br />

à contrôler seul une entreprise plus grande) 19 .<br />

Ainsi, la firme représentative constitue une justification, voire une légitimation logique,<br />

« rationnelle » (scientifique ?) de la taille moyenne dominante dans l’industrie du dixneuvième<br />

siècle.<br />

b) L’hyperfirme managériale va constituer un contre-modèle.<br />

L’ « orthodoxie marshallienne », fondée sur la F.R., subsistera pratiquement jusqu’aux<br />

années 1940, en dépit de nombreuses attaques. En particulier, le célèbre article de<br />

Ronald Coase sur la « nature de la firme », dans les années 30, renversait la<br />

proposition, en expliquant pourquoi, en toute logique, la firme avait tout intérêt à<br />

croître. C’est que, plutôt que de se limiter en s’adressant au marché pour diverses<br />

prestations, les progrès dans le management rendaient moins coûteuses les prestations<br />

(transactions internes) : autant recruter un (bon) commercial que de faire appel à une<br />

société extérieure 20 . Plus largement, les « néo Cambridgiens » mettaient en avant le<br />

développement <strong>des</strong> rendements croissants (et non plus décroissants) en fonction de<br />

l’échelle de production.<br />

Au demeurant, comme finit par le reconnaître Marshall lui-même, il fallait bien<br />

constater le développement de gran<strong>des</strong> entreprises fort prospères, et il convenait de<br />

l‘expliquer logiquement, ce qui fut fait, dans les années 45 et suivantes, avec les<br />

théories de la firme managériale, reposant, soit sur une approche néo-classique<br />

(marginaliste) soit sur une approche béhavioriste.<br />

On ne développera pas ces théories et on se contentera d’en retenir la conclusion, à<br />

savoir, dans les années d’après-guerre et jusqu’à nos jours, l’affirmation de la<br />

supériorité logique de l’hyperfirme, voire de l’hypergroupe (groupe d’hyperfirmes) sur<br />

la PME, grâce aux diverses économies liées à la grande taille 21 : économies d’échelle,<br />

économies d’expérience et d’apprentissage, d’intégration et de diversification, etc.<br />

Cette légitimation de la grande taille suffit donc à justifier les stratégies prédatrices <strong>des</strong><br />

grands groupes, lesquelles ont largement contribué, notamment dans les années 60,<br />

à la vague de disparitions <strong>des</strong> PME et PMI « traditionnelles », soit par fermeture, soit<br />

(18)<br />

L’absence de l’entrepreneur dans cette situation s’explique donc par le caractère automatique, mécanique,<br />

de l’optimisation.- ce qu’avait déduit à la même époque le Français Léon Walras. Schumpeter, quelques<br />

années plus tard, montrera au contraire que l’entrepreneur, par l’innovation, « brise » cette situation et «<br />

ouvre » le circuit économique.<br />

(19)<br />

Argument discutable … et fort critiqué (Marshall l’abandonnera dans la huitième édition, en 1923).<br />

(20)<br />

Notons tout de suite que, de nos jours, la proposition s’est largement inversée : il vaut mieux faire appel<br />

à un expert extérieur « pointu », à son compte, qu’à un cadre plus généraliste, dans un nombre croissant<br />

de situations et d’activités.<br />

(21)<br />

Cf. Julien et Marchesnay : Stratégie et Économie industrielles Economica-Poche.<br />

2me<br />

rencontre<br />

<strong>ENSET</strong> de Mohammedia<br />

les 12 et 13 mai 2006

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