L’éducation à la citoyenneté dans des contextes de division : les défis au Québec et en Irlande du NordMise en contexteLes recherches en Irlande du Nord et au Québec ont abordé explicitement ouimplicitement différentes dimensions de la citoyenneté, en soulignant : le sens del’identité au sein de sociétés socialement diversifiées (Chastenay, 2004, Côté, 2005;Laperrière et al., 1992); l’interdépendance des rapports individuels et collectifs(Moxon-Brown, 1991); l’influence de la communauté sur le développement de laconception de leur environnement social chez les jeunes (Barton et McCully, 2005;Chastenay, 2004); l’identité, les attitudes et comportements intra-groupe/extragroupedes jeunes (Cairns, 1982; McGrellis, 2004; McAndrew et Mitchell, 2004); etcertaines indications des incidences potentielles de l’éducation sur ces attitudes etces comportements (Niens et Cairns, soumis; Laperrière et Dumont, 2000).L’élaboration d’initiatives éducatives et de programmes d’enseignement estgénéralement influencée par les théories et les recherches pertinentes récentes ainsique par la conjoncture sociopolitique. Le Québec et l’Irlande du Nord n’échappentpas à cette tendance et les énoncés de politiques et les débats concernant l’éducationy reflètent les théories relatives à la socialisation politique (Torney-Purta et al., 2001),à l’identité sociale (Tajfel, 1978), au pluralisme, au multiculturalisme et à la citoyenneté(Kymlicka, 2001). En Irlande du Nord, en particulier, l’hypothèse du contact(Allport, 1954) a beaucoup influencé les politiques et les débats en matièred’éducation, notamment les répercussions des écoles confessionnelles sur les relationsintergroupes et des initiatives visant à faciliter ces relations. La pertinence del’ÉC est généralement admise dans les deux sociétés où on semble reconnaître ladiversité croissante de la population, mais celles-ci semblent s’attaquer différemmentaux défis que pose le clivage traditionnel entre les communautés. Les réformesrécentes en éducation et les curriculums proposés y reflètent les concepts et enjeuxjugés pertinents pour la citoyenneté : identités, normes d’égalité et participation.Certains de ces thèmes relèvent de plusieurs disciplines, tandis que d’autres sontdirectement liés à l’ÉC. En outre, les curriculums mettent l’accent sur les habiletés etles compétences, notamment la pensée critique et les habiletés de recherche.Irlande du NordL’Irlande du Nord est une société divisée qui émerge lentement de plus de trenteans de conflit politique, opposant les nationalistes/républicains (à majorité catholiqueet partisans de l’unification avec la République d’Irlande) aux unionistes/loyalistes (à majorité protestante et souhaitant demeurer au sein du Royaume-Uni) 4 .Ni le modèle démocratique libéral ni le modèle républicain ne s’appliquent àl’Irlande du Nord, une société où l’État et la nation sont tous deux contestés. L’Accord4. Bien que le nombre de membres de communautés ethniques minoritaires résidant en Irlande du Nordait augmenté au cours des dix dernières années, leur pourcentage total demeure relativement faible(Hansson et al., 2002).volume XXXVI:1, printemps 2008108www.<strong>acelf</strong>.ca
L’éducation à la citoyenneté dans des contextes de division : les défis au Québec et en Irlande du Norddu Vendredi saint (1998), qui a mené à l’instauration d’un gouvernement fonctionnantsuivant un régime de dévolution (actuellement suspendu) en Irlande du Nord,se fondait sur un principe de consociation plutôt que d’intégration et certains y ontvu un des facteurs contributoires à un apaisement à court terme, mais aussi la consécrationde divisions communautaires à long terme (McGarry et O’Leary, 2006). Lecaractère divisé de cette société trouve écho dans les schémas d’identification, où onn’observe à peu près aucune affiliation sociopolitique indépendante des deux communautés.Selon un sondage, un pourcentage légèrement à la hausse de gens sesentent appartenir à d’autres catégories nationales (ex. : « Nord-Irlandais » ou« Européen ») (Northern Ireland Life and Times Survey, 2003), mais d’autres étudesseraient nécessaires pour explorer la relation entre une identification transcommunautaireet l’attitude face à l’égalité. La participation politique est aussi liée aux divisionscommunautaires et, bien que la participation aux scrutins n’ait pas chuté aussifortement qu’ailleurs en Europe, on relève une décroissance, les voix se répartissantselon les divisions communautaires. Cependant, le militantisme communautairejoue un rôle majeur et constitue un facteur important dans la politique locale et dansle processus de paix.Le clivage intercommunautaire se prolonge dans le système d’éducation, lavaste majorité des enfants fréquentant soit des écoles « contrôlées » (protestantes),soit des écoles « maintenues » (catholiques) 5 . On considère depuis longtemps quel’éducation peut contribuer de manière appréciable à atténuer les conflits et àfavoriser l’harmonie sociale, et les répercussions potentiellement néfastes d’un systèmed’écoles séparées sur les relations intercommunautaires ont fait l’objet dedébats approfondis, dans lesquels les tenants de l’intégration fondaient leurs argumentssur l’hypothèse du contact et sur la théorie de l’identité sociale. Un secteurmodeste (mais en croissance) d’écoles intégrées a depuis été créé, suivant unedémarche ascendante faisant appel à la mobilisation de parents qui souhaitaient queleurs enfants soient formés dans un contexte de mixité religieuse (Gallagher et al.,2003) dans lequel ils partagent un éthos commun chrétien et humaniste (NorthernIreland Council for Integrated Education, 2008) et apprennent à vivre ensemblemalgré ou au-delà des différences.Les programmes éducatifs et les initiatives pédagogiques contribuent égalementà promouvoir la paix et les relations intercommunautaires. Les plus importants,Education for Mutual Understanding (EMU) et Cultural Heritage, ont étéimplantés dans toutes les écoles dans les années 1990, mais sont désormais critiquéstant pour leur approche trop étroite de la diversité culturelle, puisque centrée sur lescatholiques et les protestants (Smith et Robinson, 1996), que pour être trop enpériphérie du curriculum (O’Connor et al., 2002), soulignant la nécessité de trouverun juste équilibre dans l’étendue et la profondeur du traitement de la diversité historiquedans le curriculum obligatoire. Plus récemment, on a proposé l’implantationde l’ÉC aux niveaux primaire et secondaire, suivant des initiatives semblables5. Les réseaux d’établissements scolaires se subdivisent aussi souvent selon le genre et le « calibre » scolairedes élèves.volume XXXVI:1, printemps 2008109www.<strong>acelf</strong>.ca
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