Relever le défi de la diversité : une comparaison des idéologies en éducation en contexte minoritaire et majoritaire auNouveau-Brunswick et en Saskatchewan1993, les Fransaskois obtenaient la gestion de leurs écoles par la refonte de l’Acte scolaire(Denis, 2006). Au début, cette refonte établissait huit divisions scolaires, unepour chaque école, mais celles-ci se sont toutes regroupées sous l’égide d’une seuledivision scolaire en 1996 7 . La Division scolaire fransaskoise (n o 310) dessert toute laprovince et gère aujourd’hui douze écoles dans des communautés dispersées surl’ensemble du territoire provincial. En plus de huit communautés rurales, ses écolesse retrouvent dans quatre villes : Regina, Saskatoon, Prince Albert et North Battleford.Les immigrants francophones s’établissent surtout dans ces villes, mais particulièrementà Regina.Dans la plupart des communautés francophones en contexte minoritaire, lesluttes pour obtenir le contrôle et la gestion scolaires furent tellement longues etpénibles que l’accent a été mis presque exclusivement sur ce qui unissait les communautésfrancophones (Behiels, 2004; Martel, 1991, 2002). Dans un tel contexte, il n’estpas surprenant que l’approche préconisée soit celle de la monoculture francophone,en contrepartie au système dominant dans une perspective de mesures de protectionexternes (Kymlicka, 1995). En effet, jusqu’à relativement récemment, les communautésfrancophones en situation minoritaire opposaient à l’idéologie dominanted’anglo-conformité leur idéologie, souvent latente et vraisemblablement inconsciente,de franco-conformité (Heller, 1998). Étant donné que ces groupes se perçoiventcomme une minorité qui doit se protéger d’une majorité dominante, il leur faut uncertain temps pour arriver à concevoir l’enjeu de la diversité interne à la communautéfrancophone minoritaire. Pourtant, à l’endroit de leurs immigrants, elles onttendance à se comporter comme une majorité assimilatrice, même si le milieu associatifacadien et francophone minoritaire du Canada est de plus en plus sensibilisé àla question de l’immigration (Gallant et Belkhodja, 2005).Les ministères et le système majoritaireLe cas du Nouveau-BrunswickAu Nouveau-Brunswick, le dédoublement du ministère entraîne des différencesimportantes au niveau du traitement de l’immigration selon la langue du secteurscolaire. En effet, des mesures et ressources existent depuis un certain temps dans lesecteur anglophone en raison des nombres plus importants. Ainsi, on assiste audéveloppement d’une véritable réflexion d’ensemble sur la diversité, réflexion quipasse généralement par l’enseignement de la langue seconde. Concrètement, leministère a développé un document cadre (1996), qui dépasse largement les simplesprincipes de l’apprentissage d’une langue nouvelle, puisqu’il fait aussi état des étapesd’adaptation culturelle et autres du migrant. De fait, plusieurs études montrent bien7. À cette époque, la Saskatchewan comptait le plus grand nombre de divisons scolaires au Canada. Leregroupement des écoles francophones s’est fait à l’instigation des communautés fransaskoises, offrant ainsiun modèle d’intégration administrative aux divisions scolaires anglophones. En plusieurs étapes, le nombrede commissions scolaires en Saskatchewan passa d’un total de 99 en 2000 à 28 en 2005-2006.volume XXXVI:1, printemps 2008150www.<strong>acelf</strong>.ca
Relever le défi de la diversité : une comparaison des idéologies en éducation en contexte minoritaire et majoritaire auNouveau-Brunswick et en Saskatchewanque les besoins des élèves immigrants et réfugiés dépassent de loin les questionsd’apprentissage de l’anglais (Epstein, 2006; MacKay, 2005; Manitoba, 2006). Ce nouveaucadre manifeste une approche multiculturaliste en reconnaissant les différenceset leurs effets sur l’adaptation des immigrants. Mais aucun élément ne concernele contenu pédagogique destiné à l’ensemble des élèves et, en ce sens, il ne peuts’agir, dans la typologie de Fleras et Elliott, ni du modèle d’enrichissement ni dumodèle de conscientisation. Toutefois, on y retrouve certains éléments de type « participation», puisqu’on cherche explicitement à ce que l’élève immigrant arrive àparticiper pleinement à la société en tant que futur citoyen canadien. Par exemple,on peut lire dans ce document que « all school personnel must be aware of culturaldifferences and be sensitive to difficulties of cultural adjustments that play a significantrole in learning English as a second language » (NB-ESB, 1996: 1). Ce document,qui sert pourtant de pilier à l’approche gouvernementale en matière d’insertion desimmigrants dans le système scolaire, en est un des rares au ministère à ne pas êtredisponible dans les deux langues (en dehors des descriptions de programmes, quidiffèrent évidemment d’un secteur à l’autre).Plus récemment, au printemps 2007, le ministre de l’Éducation Lamrock aannoncé un plan d’action qui comporte un bref volet destiné aux immigrants, maisqui porte surtout sur l’apprentissage de la langue seconde, donc sur les immigrantsallophones (Ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick, 2007 : 9, 22 et 26). Laquestion de la diversité ethnoculturelle n’est pas traitée. Comme il s’applique auxdeux secteurs, ce document constitue la première initiative formelle à toucherexplicitement le secteur francophone.Le cas de la SaskatchewanLa Saskatchewan est à revoir ses politiques et son orientation pédagogique pourl’ensemble de son système éducatif. Les analyses que nous proposons ne sont doncvalides que pour la période se terminant à l’été 2007. Nos analyses devront être misesà jour lorsque ces nouvelles politiques apparaîtront. La Saskatchewan semble surpapier plus avancée que le Nouveau-Brunswick, car le ministère de l’Apprentissage aadopté sa propre politique officielle sur le multiculturalisme en 1994. Le discours decette politique établie à la suite des recommandations d’un groupe de travail sur lemulticulturalisme (1989) ressemble de près à celui de la politique provinciale sur lemulticulturalisme (1974). Les deux politiques sont souvent présentées ensemble. Savision est celle « d’une société qui est fière de son héritage et qui encourage la collaborationentre le foyer, la communauté et l’école pour réaliser l’égalité d’accès etd’opportunité pour tous ». La politique vise à encourager « le respect et la valorisationde soi et des autres qui sont différents selon leur race, religion, statut ou attributs personnels». Les objectifs incluent la connaissance et l’appréciation de la diversité culturelleet son impact positif sur l’histoire, l’économie et la culture du Canada, ainsique les effets de « la polarisation ethnique, les tensions et les conflits, le racisme, ladiscrimination et les préjugés ». Un objectif pédagogique fait référence à l’autonomisation(empowerment) des élèves afin qu’ils s’engagent politiquement et socialementdans le changement social constructif et autodéterminant (notre traduction)volume XXXVI:1, printemps 2008151www.<strong>acelf</strong>.ca
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