Les relations école - familles immigrées au Québec et en Catalognedes élèves (au secondaire), de la communauté. Le conseil devrait refléter la place duparent à l’école et être un espace de croisement des regards sur plusieurs aspectsde l’orientation et du fonctionnement de l’école. En 2000, la formulation de plans deréussite est exigée des écoles par le ministère et doit indiquer des moyens liés à lapromotion de l’engagement des parents (MELS, 2005).La formation des maîtres est également interpelée à faire sienne cette préoccupationrelative à la relation école-famille. Ainsi, le référentiel des compétences professionnellesde la profession enseignante souligne le devoir de « coopérer avecl’équipe école, les parents, les différents partenaires sociaux et les élèves en vue del’atteinte des objectifs éducatifs de l’école » (MEQ, 2001, p. 59). Ce devoir de l’enseignantest opérationnalisé en quelques points : informer sur le programme; expliquerles attentes liées au suivi scolaire à la maison, au code de vie de la classe et de l’école;solliciter la coopération des parents et préciser comment et en quoi ceux-ci peuventsoutenir leur enfant.La recherche n’est pas en reste et la relation école-famille est investie sousplusieurs angles. Selon Kanouté (2006), l’engagement parental dans le vécu scolairede l’enfant couvre le suivi scolaire à la maison, la communication avec l’école et laparticipation à la vie de l’école. Le suivi scolaire est fait de toutes les interactionsaxées sur le quotidien scolaire (supervision des devoirs et des leçons, échanges sur lavie de l’enfant à l’école) ainsi que sur le projet scolaire de l’enfant. La communicationréfère aux différents contacts avec l’école concernant le cheminement scolaire del’enfant, par le biais d’une médiation diversifiée (agenda scolaire, téléphone,déplacement à l’école). La participation peut se faire à travers des activités dans lesclasses (exposé, soutien à l’enseignant) et à l’école (service à la bibliothèque, surveillance)ainsi qu’à des instances décisionnelles ou consultatives.Les rapports entre les familles immigrées, la scolarité et l’écoleSelon les données du recensement national de la population canadienne effectuéen 2006, avec un poids démographique au Canada de près de 24 %, le Québecaccueille 13 % de l’immigration canadienne. Chez les familles immigrées au Québec,on trouve plus de familles nombreuses avec enfants d’âge scolaire. À l’instar desgrandes métropoles du Canada, l’île de Montréal accueille près de 70 % de l’immigrationquébécoise. La diversité ethnoculturelle se reflète à l’école. Au 30 septembre2006, le Comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal (CGTSIM, 2007) relevaitque 52,3 % des élèves inscrits dans un des établissements scolaires (primaires etsecondaires) étaient nés à l’étranger; nés au Québec de parents nés à l’étranger; nésau Québec avec un parent né à l’étranger. Parmi les élèves inscrits à cette date, 37,7 %sont allophones, c’est-à-dire ont une langue maternelle autre que le français,l’anglais ou une langue autochtone.Hohl (1996) a étudié les rapports à l’école de parents originaires du Salvador etd’Haïti, analphabètes et avec des enfants en situation d’échec scolaire. Selonl’auteure, ces parents sont situés ainsi à une distance maximale de l’école, conjuguantimmigration et défavorisation socioéconomique. Elle note la méconnaissanceque l’école a le plus souvent des conditions de vie des familles immigrées et de leursvolume XXXVI:1, printemps 2008164www.<strong>acelf</strong>.ca
Les relations école - familles immigrées au Québec et en CatalogneCertaines recherchesont également postuléque la relation écolefamilleimmigrée devaitse lire à travers lesreprésentations quecertains acteurs dumilieu scolaire ont desenjeux de la prise encompte de la diversitéethnoculturelle.difficultés d’intégration. Ainsi, la présence de ces familles à l’école, ou dans le suiviscolaire, est assimilée à un manque d’intérêt dans l’éducation de leurs enfants, alorsque les parents vivent « une impuissance douloureuse à apporter une forme d’aidescolaire, voire à comprendre ce que l’on attend d’eux et de leurs enfants » (Hohl,1996, p. 60).Certaines recherches ont également postulé que la relation école-famille immigréedevait se lire à travers les représentations que certains acteurs du milieu scolaireont des enjeux de la prise en compte de la diversité ethnoculturelle. Dans cetteoptique, Hohl et Normand (2000) se sont penchées sur les discours d’enseignants duprimaire et du secondaire au Québec face à des cas types relatifs à des conflits devaleurs ou autres points d’achoppement avec des familles immigrées (l’usage depunitions corporelles comme mesures disciplinaires ou pour motiver les enfants autravail, l’utilisation de l’anglais par certains parents pour communiquer avec l’école,différents aménagements particuliers concernant l’exercice d’une pratique religieuse,etc.). Les discours ont été catégorisés selon un continuum allant du type « accommodantouvert » au type « résistant autoritaire ». Dans le premier cas, l’enseignant seperçoit comme un individu en rapport avec un autre individu, parent d’élève, avecqui il établit un rapport de négociation. Dans le deuxième cas, l’enseignant se cantonnedans un « nous » à la fois professionnel et ethnique, par opposition à un « eux »globalisant pour désigner les parents immigrés, démontrant peu d’ouverture à lanégociation et à l’accommodement raisonnable 1 .La recherche de Vatz-Laaroussi et al. (2005) a étudié les trajectoires de réussitescolaire et les différents modèles de collaboration école-familles immigrées. Dans lesfamilles défavorisées, le discours sur la réussite scolaire, même peu structuré, estrécurrent et bien entendu par les jeunes. Ces familles sont très actives dans le recoursaux organismes communautaires, à des associations diverses (mono et multiethniques)pour comprendre la culture scolaire, transiger avec les différentes demandesde l’école et obtenir des services pour leurs enfants (loisirs, aide aux devoirs). Quantaux familles immigrées à capital socioculturel élevé (haute diplômation, statut professionnelvalorisé), elles ont tendance à décliner leur collaboration avec l’école sousle modèle partenarial ou celui de la distance assumée. Ces familles veulent ancrer laréussite scolaire dans une tradition familiale. Il y a une mobilisation de tout le capitalsocioculturel de la famille pour juguler les différentes ruptures et contraintes duesà la migration, pour questionner toute situation avec un potentiel de menace à laréussite scolaire. Ainsi, ces parents détiennent un certain pouvoir de négociationavec l’école et peuvent formuler des revendications d’efficacité des apprentissagesscolaires. Les parents immigrés instruits comparent très souvent les systèmes éducatifsdes pays d’origine et d’accueil. Ils sont à l’affût d’une plus-value du systèmescolaire québécois à exploiter d’avantage ou d’un manque, d’une différence jugéenégative de ce système, par rapport à celui du pays d’origine. Certains déplorent cequ’ils perçoivent comme étant un programme scolaire moins dense au Québec.1. Ce dernier est défini comme un effort de compromis substantiel pour adapter les modalités d’une norme oud’une règle à une personne afin d’éliminer ou d’atténuer un effet de discrimination indirect, sans toutefoissubir de contrainte excessive (Conseil supérieur de l’éducation, 1998).volume XXXVI:1, printemps 2008165www.<strong>acelf</strong>.ca
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