Relever le défi de la diversité : une comparaison des idéologies en éducation en contexte minoritaire et majoritaire auNouveau-Brunswick et en Saskatchewanporte sur le système d’éducation et la façon dont s’opèrent l’accueil et l’intégrationdes enfants immigrants dans les écoles 1 surtout d’après les idéologies latentesrévélées par les stratégies retenues par les gouvernements.Ces idéologies latentes se rattachent aux grands courants idéologiquesnationaux et sont perceptibles dans les politiques concernant la diversité ethnoculturelledu Canada (Fleras et Elliott, 2007 : 324-331). La première approche, qui adominé dès les débuts du Canada jusqu’aux années soixante, fut celle du monoculturalismeou de l’anglo-conformité. Dans ce contexte idéologique, l’école présentaitalors un modèle unique de société, celui de la culture anglo-dominante au Canada,auquel les immigrants devaient se conformer. Par la suite, la montée du multiculturalismea pris différentes formes avec l’adoption par le gouvernement fédéral d’unepolitique sur le multiculturalisme en 1971, jusqu’à la loi sur le multiculturalisme en1988. Cette évolution législative et la réponse des diverses communautés minoritairesaffectées ont amené l’idéologie du multiculturalisme à changer graduellementd’une approche de célébration des différences ethniques à la recherche d’égalité.Dans les écoles, ces changements ont donné lieu à trois modèles pédagogiques distincts(Fleras et Elliott, 2007 : 324-331), qui peuvent exister chacun seul ou coexisterdans un même système scolaire. Le premier modèle, celui de l’enrichissement, estoffert à tous les élèves; le programme d’études régulier est enrichi d’informations surdiverses cultures afin de faire connaître et apprécier la diversité culturelle. Le deuxièmemodèle est celui de la conscientisation (enlightenment) qui vise non seulementl’enrichissement, mais aussi le changement d’attitude et la reconnaissance des inégalitésentre les groupes culturels. En plus de connaissances objectives sur les différencesculturelles, les élèves sont sensibilisés aux rapports majoritaires-minoritaireset aux phénomènes de victimisation ou de marginalisation de certains groupesculturels. Le troisième modèle est celui de l’épanouissement, de la participation oude l’autonomisation (empowerment) 2 par lequel des espaces sont créés afin d’offrirune atmosphère sécuritaire pour les élèves de communautés minoritaires. De plus,des efforts additionnels sont faits pour embaucher des professeurs issus de communautésminoritaires qui deviennent des modèles pour ces élèves 3 .Finalement, depuis quelques années, une quatrième approche se manifeste,celle d’un multiculturalisme civique qui inclut la participation à toutes les institutionscanadiennes, l’identification comme Canadien et le sentiment d’être citoyen àpart entière (Fleras et Elliott, 2007 : 284-285). Cette participation globale à la société1. Une étude similaire au Nouveau-Brunswick, en 2004, avait démontré de surcroît la façon dont le discoursofficiel du ministère, des commissions scolaires et des écoles présentait la question de la diversité et del’identité (Gallant, 2006).2. Le terme anglais empowerment est traduit habituellement par autonomisation. Parfois le terme habilitationest aussi utilisé. Il nous semble que ces mots ne sont pas entièrement fidèles aux différentes nuancescomprises dans empowerment. En anglais, le terme s’applique aux individus qui atteignent un certain niveaud’autonomie et de contrôle sur leur vie ainsi qu’à des groupes ou des collectivités qui réussissent à établir uncertain degré d’autonomie collective et d’autodétermination. Nous avons du mal à traduire l’enversd’autonomie qu’est le disempowerment.3. Cette approche peut s’étendre jusqu’à la création d’écoles minoritaires pour desservir des groupes distinctscomme les Afro-américains ou les autochtones. Les écoles de « français langue première » en contexteminoritaire cadrent dans ce modèle également, tout en y ajoutant, dans certaines provinces, la dimension decontrôle direct par les parents francophones.volume XXXVI:1, printemps 2008146www.<strong>acelf</strong>.ca
Relever le défi de la diversité : une comparaison des idéologies en éducation en contexte minoritaire et majoritaire auNouveau-Brunswick et en Saskatchewancanadienne exige une prise de conscience des dimensions multiples de la discriminationraciale dans la plupart des institutions canadiennes. En éducation, on préconisedavantage une approche antiraciste qui s’attaque directement aux structuressociales inégales afin d’enrayer le racisme et l’intolérance. Ainsi, le contenu pédagogiqueaborde la valeur de la diversité dans une perspective d’égalité, de justice et deredistribution du pouvoir. Ces questions, lorsque soulevées à l’intérieur du systèmeéducatif, doivent sensibiliser les participants, autant le personnel enseignant que lesélèves, au besoin de changements structuraux tant dans le système scolaire que dansles autres institutions de la société (Fleras et Elliott, 2007 : 284-285).Ces approches correspondent aux quatre grands modèles identifiés par Poirier(2005) quant à l’intégration des immigrants dans des systèmes quelconques.D’abord, l’assimilationnisme radical se rattache au monoculturalisme; ensuite,l’universalisme civique (ou intégrationnisme), où « les différences (choix moraux,croyances religieuses, comportements, goûts) ne sont pas niées mais confinées àl’espace privé » alors qu’on attend des immigrants qu’ils adoptent les valeursciviques et politiques de la société d’accueil. Le troisième, le multiculturalisme, valorisela diversité culturelle comme une richesse, dont les politiques doivent tenircompte, ou qu’elles devraient même soutenir; et enfin le quatrième, l’interculturalisme,tente de faire un amalgame entre l’universalisme civique et le multiculturalisme,où on cherche « la construction de références communes fortes », qui aident àformer un espace commun permettant la rencontre des cultures, car l’on estime que« l’immigrant et la société d’accueil doivent tous les deux s’adapter l’un à l’autre ».MéthodologieLesquelles de ces orientations idéologiques se manifestent dans les approchesutilisées dans les écoles francophones des deux provinces à l’étude? Pour répondre àcette question, nous avons adopté une approche plus sociopolitique que pédagogiquede l’école, c’est-à-dire en considérant l’école en tant qu’agent de socialisationde la prochaine génération. Contrairement à la plupart des autres agents desocialisation des jeunes, comme les parents et les amis, l’école est un agent de socialisationformel contrôlé par l’État. Les politiques éducatives révèlent donc l’idéologiedes autorités politiques. C’est pourquoi cette première étude exclut les contenuspédagogiques des programmes au profit d’un examen de l’idéologie sous-jacenteaux mesures et structures pertinentes des institutions scolaires.Dans un premier temps, nous examinerons les programmes administratifs et lesmesures relevant des ministères de l’Éducation des deux provinces, afin d’inventorierles directives générales et les mesures existantes concernant les immigrants et ladiversité. Ensuite, nous nous pencherons plus spécifiquement sur ce qui existed’abord du côté anglophone et ensuite du côté francophone. Pour cerner les idéologiesqui influencent les politiques et les programmes d’accueil et d’intégration desimmigrants en éducation, nous avons analysé les documents et les sites web pertinentsdes ministères de l’Éducation et des divisions scolaires. Comme nous le verrons,très peu de programmes existent. Nous avons aussi rassemblé les énoncésvolume XXXVI:1, printemps 2008147www.<strong>acelf</strong>.ca
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