L’enseignement au Québec et en France des questions controversées en histoire :tensions entre politique du passé et politique de la reconnaissance dans les curricula« communauté affective », associée au retour appréhendé du communautarismenostalgique replié sur la sauvegarde de valeurs particulières et indiscutables.Dans les deux cas, des tensions existent entre des logiques universalistes, lesouci de la cohésion sociale établie sur une stabilité du récit historique et le développementdu sens critique qui tend à déconstruire, à relativiser. Ces tensions traversentaussi bien le curriculum prescrit que réel.Dans les deux pays, une certaine méfiance se manifeste à l’égard d’une logiquecommunautarienne trop affirmée qui ruinerait la cohésion du groupe. Cette méfianceest ancienne pour la France, plus récente pour le Québec. Les modèles héritéstendent ainsi à se rapprocher au-delà de leurs différences, sous la forme de modèlespassablement composites.ConclusionL’étude de l’enseignement des questions controversées en histoire en France etau Québec montre que la politique du passé prend de nouvelles formes entraînantd’éventuelles tensions. L’exemple de ces deux pays souligne le fait que la politique dela reconnaissance est finalement une des modalités, plus récente, d’une politique dupassé soucieuse de préserver la paix sociale et la coexistence de populations qui ontdes histoires différentes. La préoccupation du maintien d’un récit commun est fortedans les deux pays, ce qui rend difficile le traitement des questions controverséesavec l’objectif de développer la réflexivité des élèves et leur esprit critique. Les enseignantssont confrontés à des injonctions et à des logiques contradictoires dans leconcret de l’activité. En fait, cela rappelle les conclusions à la fois de Barton et Levtik(2004, p. 259-260) et de VanHover et Yeager (2007, p. 686-688): en général, les interventionsdes enseignants qui croient que l’histoire doit servir de véhicule pour promouvoirleurs valeurs (y compris des principes démocratiques) et réprimer les autres(y compris des principes antidémocratiques) servent surtout à communiquer lecontenu notionnel et à contrôler les comportements des élèves, tandis que ceux quipensent plutôt leur pratique en termes de participation des élèves en classe et derespect du pluralisme tendent à poser plus de gestes qui visent explicitement àdévelopper l’autonomie intellectuelle et les habiletés intellectuelles.Il serait sans doute utile, à cet égard, que les prescriptions élucident les choix(historiographiques et axiologiques, entre autres) faits en amont et que les enseignantsbénéficient de ressources (documentaires, de formation) leur permettantd’élucider les enjeux de l’enseignement de questions controversées et d’échanger surle « comment faire » face à des contenus souvent non stabilisés et des élèves particulièrement« réceptifs ». Cela met en jeu la pratique du métier et son éthique, deuxéléments qui nécessitent du collectif pour être pensés et pour forger des points derepère mobilisés ensuite dans l’action.volume XXXVI:1, printemps 200878www.<strong>acelf</strong>.ca
L’enseignement au Québec et en France des questions controversées en histoire :tensions entre politique du passé et politique de la reconnaissance dans les curriculaRéférences bibliographiquesANDERSON, B. (1996/1991). L’imaginaire national. Paris: La Découverte, 212 p.ANGERS, D. et coll. (2007). Le programme d’histoire au secondaire. Une nouvelleversion à recentrer. Bulletin d’histoire politique, 15 (2), p. 39-42.APPLE, M. (2004). Creating difference: Neo-Liberalism, Neo-Conservatism and thePolitics of Educational Reform. Educational policy, 18 (1), p. 12-44.ASHBY, R. et P. Lee (1987). Children’s Concepts of Empathy and Understanding inHistory, dans C. Portal (Dir.), The History Curriculum for Teachers. Londres:Falmer, p. 62-88.ASHBY, R., P. Lee et coll. (1997). How Children Explain the ‘Why’ of History: TheChata Re-search Project on Teaching History. Social Education, 61 (1), p. 17-21.AUDET, F. (2006). Mémoire du Québec, conscience historique et conscience politiquechez les jeunes Québécois de niveau collégial, mémoire inédit (M.A. histoire).Ste-Foy: Université Laval, 143 p.BAILLARGEON, S. (2007). Ce qu’il reste de nous. Le Devoir (15 décembre), p. B3.BARTON, K.C. (2001). A Sociocultural Perspective of Children’s Understanding ofHistorical Change: Comparative Findings from Northern Ireland and theUnited States. American Educational Research Journal, 38 (4), p. 881-913.BARTON, K.C. (2004). Research on Students’ Historical Thinking and Learning.Perspectives, 42 (7).BARTON, K.C. (2001). “You’d Be Wanting to Know about the Past”: Social Contexts ofChil-dren’s Historical Understanding in Northern Ireland and the USA.Comparative Education, 37 (1), p. 89-106.BARTON, K.C. et L.S. Levstik (1998). “It Wasn’t a Good Part of History”: NationalIdentity and Students’ Explanations of Historical Significance. Teachers CollegeRecord, 99 (3), p. 478-513.BARTON, K.C. et L.S. Levstik (2004). Teaching history for the common good.Mahwah, N.J.: Lawrence Erlbaum Associates, 288 p.BERTHELOT, J. (2006). Une école pour le monde, une école pour tout le monde:l’éducation québécoise dans le contexte de la mondialisation. Montréal: VLB,219 p.BOLTANSKI, L. (1990). Sociologie critique et sociologie de la critique. Politix (10-11),p.124-134.BOUCHARD, G. (2004). La pensée impuissante: échecs et mythes nationauxcanadiens-français, 1850-1960. Montréal: Boréal, 319 p.BOUVIER, F. (2007). Quand l’histoire nationale devient problématique au nomde l’éducation à la citoyenneté: phénomène à inverser. Bulletin d’histoirepolitique, 15 (2), p. 89-106.volume XXXVI:1, printemps 200879www.<strong>acelf</strong>.ca
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