Les relations école - familles immigrées au Québec et en CatalogneD’autres apprécient la souplesse du système scolaire québécois et la relation pédagogiquequi y est moins empreinte d’autoritarisme.Kanouté, Audet et Duong (2007) font ressortir des éléments relatifs à la relationécole-famille immigrée, à partir d’une recherche sur l’insertion sociale en classed’élèves du primaire issus de l’immigration récente à Montréal, leur profilacadémique et leur socialisation familiale. Cette recherche confirme le fait qu’unautre facteur qui structure la distance à l’école est la non-maîtrise du français par desparents, même s’ils sont instruits. Un père originaire du Pakistan déplore le fait de nerecevoir qu’en français les messages de l’école, ce qui l’empêche de faire correctementle suivi de la scolarité de ses enfants : «When they are writing the remarks, theywrite it in French. So, it is difficult for us to understand. (…) Blindly signing the paperis nothing. It is like sending nothing to us. ». Le désir de certains parents immigrés devouloir utiliser une autre langue, surtout l’anglais, dans la communication avecl’école, est un irritant majeur pour la plupart des acteurs du milieu scolaire auQuébec. L’enjeu relatif à la place du français dans la communication école-familleimmigrée est complexe et pèse lourd dans les facteurs de menace identitaire ressentiepar les enseignants québécois d’ethnicité canadienne-française (la majorité), cesderniers étant historiquement liés de près à l’évolution de l’affirmation nationale auQuébec (Hohl, 1996, 2000).Formation initiale des maîtres et compétence en interculturelDans la recherche de Vatz-Laaroussi et al. (2005), des parents immigrés, au-delàde leur expérience personnelle, disent avoir l’impression que leur présence est moinsdésirée à l’école que celle d’autres parents, que leurs demandes d’information sontparfois moins bien considérées, surtout les demandes concernant l’évaluation etl’orientation de leurs enfants. Également, ces parents parlent du sentiment d’être« surveillés » dans leurs pratiques de socialisation et de faire trop souvent l’objet designalements auprès de la Direction de la protection de la jeunesse.Il faut également souligner que, dans les études de cas de réussite scolaire de larecherche Vatz-Laaroussi et al. (2005), il y a des exemples de reconnaissancemutuelle entre parents et enseignants. Des enseignants ont insisté sur la nécessitéd’avoir une attitude d’accueil et de compréhension des élèves immigrés et de leurfamille, se disant touchés par la mobilisation de certains parents autour de la scolaritédes enfants malgré les difficultés d’insertion sociale. De leur côté, des élèves etleur famille ont désigné des enseignants comme des tuteurs de résilience dans leurtrajectoire scolaire. Dans une autre recherche à Montréal (Kanouté et al., 2007), lesparents immigrants soulignent que les meilleures relations qu’ils ont avec l’école senouent avec des intervenants ouverts à la diversité ethnoculturelle. Ainsi, il devientévident que les enjeux de la formation initiale des enseignants relatifs aux relationsavec les familles immigrées tiennent à la fois de la problématique générale de« l’école et des ses sociologies » (De Queiroz, 2005), mais également de celle de laplace de la diversité ethnoculturelle dans les curricula de formation.Une des modalités de la formalisation de la prise en compte de la diversité ethnoculturelleest l’interculturel. Au Québec, la dernière réforme des programmes devolume XXXVI:1, printemps 2008166www.<strong>acelf</strong>.ca
Les relations école - familles immigrées au Québec et en Catalogneformation initiale structurée autour de la notion de compétence offre des levierspour développer une formation interculturelle. Kanouté et Gervais (2006) ont sondéle point de vue de 180 étudiants en sciences de l’éducation à l’Université deMontréal, issus des 3 principaux programmes (préscolaire-primaire, secondaire,adaptation scolaire). Les auteures ont défini un cadre conceptuel sur l’interculturel àpartir du référentiel de compétences et d’une recension théorique (Abdallah-Pretceille, 1989, 1997, 2003; Camilleri, 1989, 1995; Cohen-Emerique et Hohl, 2004;Ladmiral et Lipiansky, 1989). Elles ont formulé sept énoncés, dont la plupart (2, 3, 5,6) sont en lien direct avec le milieu de première socialisation de l’enfant qu’est lafamille.1- Poser un regard critique sur ses propres origines et pratiques culturelles et surson rôle social2- Reconnaître la diversité ethnoculturelle de la société3- Établir des relations entre la culture seconde prescrite dans le programme deformation et celle des élèves4- Transformer la classe en un lieu culturel ouvert à la pluralité des perspectivesdans un espace de vie commun5- Analyser la pertinence de prendre en considération l’origine ethnoculturelle desélèves dans l’élaboration des situations d’enseignement et d’apprentissage6- Éviter toute forme de discrimination à l’égard des élèves, des parents et des collègues7- Socialiser l’ensemble des élèves aux enjeux de la diversité ethnoculturellePar le biais d’un questionnaire, les étudiants sont invités à jauger la pertinencede chaque énoncé, de l’effectivité de sa prise en charge dans leur formation et à indiquerl’espace de formation (cours, séminaires de supervision de stage ou lieu destage) où cette prise en charge a lieu. Des entrevues semi-dirigées en profondeur ontété également faites auprès de huit étudiants en vue de recueillir des données plusqualitatives.• Les étudiants ont trouvé une certaine pertinence à tous les énoncés avec plus deréserve pour l’énoncé 3.• Quant à l’effectivité de la prise en charge des énoncés, elle n’est pas à la hauteurde la pertinence que leur accordent les étudiants, surtout pour les énoncés 1 et 3.• Les étudiants pensent que la prise en charge des énoncés se fait essentiellementdans les cours.Intégrer le sens de l’énoncé 3 dans une compétence exige une connaissance dela diversité du tissu social de la société, une reconnaissance de cette diversité et unecompréhension des réalités (pratiques sociales et postulats de socialisation) de lafamille immigrée. Cette compréhension permet d’aider l’élève à mieux négocier lesmandats de socialisation dont il constitue l’interface, permet de ne pas disqualifier leparent, de reconnaître le droit de ce dernier à questionner certaines normes desocialisation qui ont cours à l’école (Hohl et Normand, 1996). Pour ce qui est del’énoncé 1, il synthétise le sens du concept de décentration ethnoculturelle : objectivervolume XXXVI:1, printemps 2008167www.<strong>acelf</strong>.ca
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