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Numéro complet (pdf) - acelf

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La réussite scolaire des élèves issus de l’immigration : une question de classe sociale, de langue ou de culture?performance dans les matières scientifiques par rapport aux matières à forte composantelinguistique et culturelle.Les deux études de cas reposant sur des démarches quantitatives et statistiquesn’ont pas directement abordé la dimension socioculturelle, du moins par desapproches anthropologiques ou qualitatives qui permettraient de vérifier jusqu’àquel point la similarité des cultures d’origine et de la culture scolaire ou le rapportplus ou moins conflictuel à la société d’accueil pourraient constituer des variablesexplicatives des différences rencontrées. Toutefois, elles confirment l’importance dufacteur de l’origine dans la réussite scolaire. En Colombie-Britannique, une fois l’ensembledes autres variables prises en compte, les élèves locuteurs du chinois et ducoréen continuent d’avoir des taux de participation et une performance aux examenssignificativement supérieurs aux autres groupes. Au Québec, même si cette variablea moins d’impact, les élèves originaires d’Afrique, toutes choses étant égales parailleurs, obtiennent plus souvent leur diplôme que les élèves originaires des Antilles.En plus des explications classiques, une exploration des caractéristiques des systèmesscolaires du pays d’origine, dans le cas des élèves immigrants, ou des attentesdifférentes des enseignants à l’égard de deux groupes également « racisés » commeles Noirs et les Asiatiques, pourrait apporter un éclairage intéressant à ces données.Les deux études de cas illustrent également que d’autres facteurs semblentinfluencer la réussite scolaire des élèves issus de l’immigration. Le premier, qui neleur est pas spécifique, est tel qu’attendu le sexe. Dans les deux contextes, les fillesréussissent mieux que les garçons, sauf en ce qui concerne la participation et la performanceen mathématiques et dans la plupart des matières scientifiques enColombie-Britannique. Toutefois, l’impact de cette variable paraît médiatisé parl’ancienneté d’implantation, du moins selon les résultats québécois qui permettentde contraster les élèves de première et de deuxième générations. Le hiatus entre filleset garçons immigrants est en effet bien moindre que celui qui prévaut au sein desélèves nés au pays, qu’ils appartiennent ou non au groupe-cible. L’impact des variablesliées à la scolarisation apparaît également quelque peu différent chez lesélèves issus de l’immigration. En effet, le retard scolaire, souvent inhérent à leurcheminement, s’avère non significatif, comme variable explicative de la réussite,dans les deux contextes. De même, le fait d’intégrer le système scolaire tardivementjoue paradoxalement en faveur de certains groupes sur certaines dimensions 22 . Onvoit donc ici toute l’importance des stratégies différentes que mettent en œuvre lesélèves et leur famille. Les circonstances qui président à l’arrivée peuvent être difficiles,mais tous n’en sont pas pour autant invalidés à plus long terme sur le plan dela mobilité scolaire.22. Telle la probabilité de choisir des cours de mathématiques et de sciences en Colombie-Britannique oud’obtenir un diplôme secondaire, même lorsque l’on reçoit encore du soutien en français ou que l’on estidentifié comme EHDAA au Québec.volume XXXVI:1, printemps 2008193www.<strong>acelf</strong>.ca

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