Relever le défi de la diversité : une comparaison des idéologies en éducation en contexte minoritaire et majoritaire auNouveau-Brunswick et en Saskatchewan(Sask Learning, 1994) 8 . Selon les modèles de Fleras et Elliott présentés précédemment,la politique sur le multiculturalisme offre un mélange des modèles d’enrichissementet de conscientisation et une référence à l’autonomisation. L’éducationantiraciste n’est pas abordée. Mais pour prendre corps, les trois autres modèlesdépendent surtout de l’application de la politique et des ressources que le ministèresouhaite y consacrer. Ces ressources semblent insuffisantes.Par ailleurs, le ministère se préoccupe depuis longtemps de questions d’équité.En effet, principalement à partir de 1980, divers documents traitent des questions destéréotypes présents dans le matériel pédagogique et dans l’enseignement et dubesoin de traitement équitable des élèves par rapport à leur orientation sexuelle, auxfemmes, aux minorités visibles et aux autochtones. Dans ce cas, on pourrait parlerd’une sensibilité antiraciste, bien que celle-ci ne se situe pas au niveau des contenuspédagogiques. Toutefois, l’accent porte souvent davantage sur les droits des femmeset des homosexuels que sur la diversité ethnoculturelle 9 .Par contre, ces discours ne se traduisent pas toujours de façon directe par desgestes et des actions du ministère. En effet, la politique du multiculturalisme n’a pasvéritablement été mise en œuvre et aucune ressource spécifique ne lui a été attribuéede sorte qu’elle demeure au niveau du discours. Dans les faits, aucune unité d’éducationmulticulturelle n’a vu le jour et aucune mesure ministérielle n’a été adoptée. Enconséquence, l’application de la politique est en fait déléguée aux commissions scolaires,avec comme résultat que les mesures, lorsqu’il y en a, varient grandement d’uncontexte à l’autre. En l’absence de lignes directrices concrètes, c’est purement le fruitdu hasard si un nouvel élève immigrant bénéficie de mesures répondant à sesbesoins particuliers. Sans règlements clairs ou de programmation détaillée de la partdu ministère, les commissions scolaires ont été prises complètement au dépourvupar l’arrivée d’élèves immigrants. L’approche en est une d’expérimentation, de projetsponctuels et de résolution de crises. La question d’accueil et d’intégration desélèves immigrants est presque toujours réduite à une question de l’apprentissagerapide de l’anglais afin d’arriver à une intégration dans les classes régulières.Le gouvernement provincial alloue de l’argent spécifiquement pour l’enseignementde l’anglais langue seconde, mais ces montants sont inclus parmi d’autres« facteurs de vulnérabilité » et disparaissent dans l’ensemble du budget de chaquecommission, sans directives concrètes quant aux services à livrer 10 . En conséquence,les coûts associés à l’insertion des nouveaux arrivants ont tendance à disparaître8. La politique de 1994 inclut également une autre politique sur l’enseignement des langues traditionnelles(heritage languages) et explique que l’enseignement du français et des langues autochtones est la responsabilitéd’autres unités du ministère, tel que le Bureau de la minorité de langue officielle pour le français.9. C’est le cas par exemple de ce qui est placé sous l’onglet « Respect de la diversité » (Respect for diversity) dusite Internet du ministère de l’Apprentissage (Saskatchewan Learning, 2004).10. Dans le manuel de financement de l’éducation de la province, les coûts de l’enseignement de l’anglaislangue seconde sont inclus dans un nouveau « facteur de vulnérabilité » qui englobe ces coûts parmi ceuxdes thérapeutes, de l’orthopédagogie, des psychologues, des soins infirmiers et des travailleurs sociaux, pourl’ensemble de chaque division scolaire. Le facteur de vulnérabilité est déterminé par quatre facteurs, soit lepourcentage, pour chaque division scolaire, de familles sous le seuil de la pauvreté, de familles monoparentales,de familles sous-scolarisées et de familles pour qui l’anglais n’est pas la première langue(Saskatchewan Learning, 2007 : 8).volume XXXVI:1, printemps 2008152www.<strong>acelf</strong>.ca
Relever le défi de la diversité : une comparaison des idéologies en éducation en contexte minoritaire et majoritaire auNouveau-Brunswick et en Saskatchewandans le budget général des divisions scolaires tandis que le ministère a l’impressiond’avoir tenu compte de ces coûts dans sa formule de financement. Sans une formuleplus claire, l’allocation des ressources par les commissions scolaires est complètementaléatoire et dépend entièrement des priorités des commissions.Certaines commissions scolaires anglophones désignent une ou deux écolesoffrant des programmes plus intensifs. Mais la plupart des commissions se fient à des« enseignants d’anglais langue seconde » itinérants qui circulent d’école en écolepour offrir à chaque élève immigrant quelques heures par semaine d’enseignementindividualisé. Le reste du temps, ces élèves sont soumis à une approche d’immersiontotale dans une classe régulière où ils opèrent dans une langue qu’ils ne maîtrisentpas. Souvent les élèves de la maternelle et de la première année ne reçoivent riend’autre que l’approche d’immersion dans la plupart des commissions scolairesanglophones. Les niveaux suivants ne reçoivent habituellement que quelques heuresd’anglais par semaine durant la première année post-migratoire.Avec un tel système, il y a une grande lacune de ressources pédagogiques,d’aides-enseignants et de matériel d’appui soit dans chaque classe, soit pour chaquenouvel arrivant qui en a besoin. Pourtant, des recherches démontrent qu’unapprenant d’une autre langue première a besoin d’un an ou deux pour développerune compétence élémentaire en communication (basic interpersonal communicativeskills ou BICS) et de cinq à sept ans pour atteindre un niveau de capacité cognitivelinguistique approprié à son âge afin de pouvoir décoder le langage abstrait etdécontextualisé (cognitive academic language proficiency ou CALP) (Epstein, 2006:30-31).En raison de leur diversité, il est difficile de classer ces mesures dans la typologiede Fleras et Elliott, mais il semble qu’elles cherchent toutes à tenir compte des différencessans nécessairement tenter de les amoindrir, de sorte qu’on peut parlerd’une approche normative de type multiculturaliste. Encore ici, on semble visersurtout à améliorer les possibilités de participation des élèves immigrants, plutôt quela conscientisation des autres élèves mais en mettant l’accent sur l’adaptation dunouvel élève plutôt que sur les modifications de structures institutionnelles.Les mesures dans les écoles francophonesDes programmes d’intégration des élèves immigrants existent donc dans lesdeux provinces du côté majoritaire, mais ils en sont encore à des stades de développementpeu poussés, ne serait-ce qu’en raison des nombres. En revanche, du côtédes francophones, il n’existe pas de programme commun, seulement des initiativesponctuelles, qui sont embryonnaires. Il en résulte une importante disparité nonseulement entre les immigrants francophones et les immigrants anglophones, maisaussi entre les immigrants francophones eux-mêmes.volume XXXVI:1, printemps 2008153www.<strong>acelf</strong>.ca
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