Regards croisés sur l’inclusion des minorités en contexte scolaire francophone minoritaire au Canadades autres. Certaines différences sont visibles (p. ex. race, origine ethnique, sexe, âge,aptitudes), tandis que d’autres le sont moins (culture, ascendance, langue parlée,croyances religieuses, orientation sexuelle, milieu socioéconomique) » (Ministère del’Éducation de la C.-B., 2004, p. 7).Ainsi, conformément aux valeurs énoncées dans différentes lois-phares, le systèmescolaire est tenu d’établir et de maintenir plusieurs conditions jugées nécessairesà la réussite de tous les élèves, à un traitement juste et équitable et au respectdes droits.Au niveau de la compréhension, du respect mutuel et de l’inclusion, les districtsscolaires doivent s’assurer notamment que les enseignantes et les enseignantsmodélisent eux-mêmes cette ouverture à l’altérité, notamment à travers la prise encompte de la diversité des croyances, des coutumes, des pratiques, des langues, descomportements et des différences physiques et culturelles (Ministère de l’Éducationde la C.-B., 2004). D’emblée, il est aisé d’entrevoir les difficultés et les limites d’unetelle approche, dont les paramètres de l’inclusion sont si larges qu’ils en deviennentcontradictoires. La discussion sur les conflits de valeurs, qui ne manquent pas de seposer dans les sociétés pluriethniques (Bourgeault et al., 1995; Jacquet, 2002), ainsique celle sur les balises permettant de les gérer, sont tout simplement absentes de cedocument.Par ailleurs, on peut s’interroger sur la mise en œuvre d’une telle politique dansles écoles, dans la mesure où les enseignantes et les enseignants, tout comme lesmembres de la direction d’école, ne connaissent souvent pas eux-mêmes cette politique(Jacquet, 2006). De plus, le manque de formation critique des enseignantes etdes enseignants sur les enjeux de la diversité en éducation représente à notre avis unfrein au développement d’une praxis pédagogique inclusive dans les écoles (Wideenet Bernard, 1999; Jacquet, 2007). Enfin, dans un contexte de contraintes professionnellesimportantes en C.-B. (nombre d’élèves par classe plus élevé, augmentation dela charge de travail, ressources plus limitées) et face à des demandes plus grandes dereddition de comptes (Grimmett et al., 2007), il est fort probable que l’inclusion soitune préoccupation bien éloignée des décideurs qui n’ont tout simplement pas letemps de réfléchir de manière critique à leur propre leadership dans ce domaine.Dans la région métropolitaine de Vancouver, certaines organisations ontdéveloppé des politiques ou orientations visant le multiculturalisme, l’antiracisme etla justice sociale. C’est le cas, par exemple, de la Fédération des enseignantes etenseignants de la Colombie-Britannique et de commissions scolaires établies depuislongtemps – comme le Vancouver School Board, le Richmond School District et leSurrey School District. Il n’existe pas à l’heure actuelle de politique de gestion de ladiversité dans le système francophone en C.-B. Toutefois, il est à noter qu’un nouveauprojet, Pédagogie 2010, encore au stade embryonnaire de son développement, sedonne comme objectif la réussite des élèves francophones en C.-B. Ce projet possèdeun volet culturel et communautaire et vise notamment le développement del’identité culturelle des jeunes francophones (CSF, 2006).volume XXXVI:1, printemps 200836www.<strong>acelf</strong>.ca
Regards croisés sur l’inclusion des minorités en contexte scolaire francophone minoritaire au CanadaLa gouvernance récente de l’institution scolaire en Colombie-BritanniqueLa gouvernance récente de l’institution scolaire francophone en C.-B. explique,en partie, l’absence d’une politique d’inclusion de la diversité. La notion de gouvernancedans sa version « nouvelle » est fondée sur un partage du pouvoir, des connaissanceset des ressources entre les acteurs appartenant à différents réseaux (Cardinalet al. 2005). En effet, ce n’est qu’en 1995 que le Conseil scolaire francophone (CSF) aété créé pour offrir un programme en français aux élèves ayants droit de la province.Auparavant connu sous le nom de programme-cadre, le programme francophoneétait jusque-là géré par des commissions scolaires anglophones. En 1997, la loi scolairede la province a été amendée afin que soit reconnue définitivement l’autonomiedu CSF dans la gestion du programme francophone 6 . D’abord limitée à la granderégion métropolitaine de Vancouver, la responsabilité du CSF s’est ensuite étendueen 1998 à l’ensemble des écoles de langue française du territoire de la C.-B.Actuellement, il existe un réseau de 39 écoles primaires et secondaires dans laprovince (dont une école virtuelle) et une nouvelle école secondaire homogène esten voie de construction à Vancouver. Ces écoles desservent la population de 78 communautésinstallées dans divers milieux à travers la province : urbain, semi-urbain,rural. De plus, 17 des écoles du CSF sont homogènes (CSF, 2006b), alors que 21 écolesoù le programme francophone est offert sont hétérogènes; c’est-à-dire qu’elles partagentl’infrastructure d’écoles anglophones. Cette situation se retrouve particulièrementen milieu rural où une population francophone restreinte ne peut justifierl’ouverture d’une école entièrement homogène.Il faut souligner par ailleurs la difficulté d’appliquer tel quel le cadre de référencesur la diversité élaboré par le ministère de l’Éducation, lequel ne tient pascompte de la situation particulière des écoles de langue française en milieu minoritaire.En effet, bien que cette politique reconnaisse aux écoles la possibilité de valoriserla diversité en fonction des besoins sociaux et culturels des différentes collectivitésqu’elles desservent, elle est conçue à partir de la perspective de la majoritéanglophone. Or, comme nous l’avons mentionné dans les pages précédentes, enmilieu francophone minoritaire, un des mandats de l’école est de promouvoir lemaintien et le développement de « la » communauté francophone (Gérin-Lajoie,2002b, 1996; Heller, 2002, 1998). La position de triple minorité, discutée dans le casde l’Ontario, se pose aussi dans l’espace scolaire de la C.-B. Une situation qui révèlecombien la manière de composer avec la diversité au sein de l’école de languefrançaise n’est jamais totalement univoque; elle est faite d’ouverture, de résistance,de luttes intestines et de coercition. Par exemple, la politique généraliséed’interdiction de l’usage de l’anglais dans les écoles de langue française, aussilégitime soit-elle si l’on adopte le point de vue minoritaire, est en totale rupture aveccelle proposée par le ministère de l’Éducation dans son cadre de référence sur ladiversité à l’école.6. Les programmes d’immersion en français ne relèvent pas du CSF, car il s’agit de programmes qui s’adressentà l’ensemble des élèves de la province, ce qui n’est pas le cas du programme francophone, destiné aux seulsayants droit.volume XXXVI:1, printemps 200837www.<strong>acelf</strong>.ca
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