le bouddha revisite_re-ecriture - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu ...

VIII
L’OFFRE ET LA DEMANDE
… Cet été-là, ils étaient restés au monastère, les trois plus
nciens. Ils se donnaient encore le nom d’arhat, du moins, ils
cceptaient qu’on le leur donnât. Eux-mêmes vivaient la petite
ie simple des bhiksu. Seulement, leur âge les avait fait
préposer à ces postes de responsabilité. Tous les autres, les
deux cent soixante-dix autres, c’était un monastère moyen,
étaient donc partis comme à chaque belle saison, prêcher le
Dharma sur les petites routes des vallées du Swat qu’ils
connaissaient si bien tous les trois. Leur beau monastère, quasi
neuf, on venait de fêter son 2 e centenaire, avait été fondé du
emps d’Asoka le Grand Maurya, et se situait entre Barikot et
Bazira, à quelques kilomètres à peine de la rencontre de la
rivière Swat avec son petit affluent, la Samiraja. Les moines
fondateurs avaient choisi un site à mi-pente, près d’un grand
ois de chênes et d’un plan qui devait leur servir de réserve à
ois et de jardin potager. Le monastère avait en fait été
onstruit autour du puits majestueux sous lequel coulait une
ource ce qui avait motivé principalement le choix du site. Il se
rouvait pratiquement sur la grand-route de Bactres à Taxila.
Au dernier automne, quand les moines étaient revenus de
ournée, beaucoup de bruits avaient couru dans le monastère,
surtout quand on allait travailler dans le bois ou au jardin. Ces
ruits d’ailleurs revenaient aux oreilles des Anciens, depuis
plusieurs années déjà. On parlait même d’un nouveau synode,
tellement la tension était forte entre les Anciens et les
odernes, entre ceux qui ne voulaient connaître que la doctrine
pure et dure des Trois Joyaux, des Quatre Nobles Vérités et du
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