le bouddha revisite_re-ecriture - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu ...
le bouddha revisite_re-ecriture - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu ...
le bouddha revisite_re-ecriture - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
par là que <strong>nous</strong> pouvons expliquer, malgré <strong>le</strong>s difficultés de la<br />
statuai<strong>re</strong>, cette incroyab<strong>le</strong> quantité de sculptu<strong>re</strong>s, ces forêts de<br />
statues de toute espèce qui se trouvaient jusqu’à 1 000, 2 000<br />
dans une seu<strong>le</strong> vil<strong>le</strong>, à Elis, à Athènes, à Corinthe et même dans<br />
chaque petite localité (cf. HEGEL 1964c : 59).<br />
L’art bouddhique, deuxième force, jusqu’au moment de la<br />
<strong>re</strong>ncont<strong>re</strong>, était d’une part une symbolique abstraite, aniconique,<br />
« sacramentai<strong>re</strong> » (une f<strong>le</strong>ur de lotus, la roue de la<br />
Loi, <strong>le</strong> parasol, <strong>le</strong> trône vide, <strong>le</strong> stupa-<strong>re</strong>posoir, l’emp<strong>re</strong>inte de<br />
pied ; on poussait même parfois jusqu’à deux cerfs, <strong>re</strong>présentant<br />
<strong>le</strong> parc des cerfs de Sarnath où <strong>le</strong> Bouddha, tout frais émoulu de<br />
son Illumination de Bodh-Gaya, se <strong>re</strong>ndit pour fai<strong>re</strong> part aux<br />
cinq compagnons qui l’avaient abandonné, déçus de la réussite<br />
de son ent<strong>re</strong>prise : ce fut son p<strong>re</strong>mier sermon). Par ail<strong>le</strong>urs,<br />
c’était un art de la narration : <strong>le</strong>s bas-<strong>re</strong>liefs de Sançi, de<br />
Bhârhut, d’Amaravati et de Bodh-Gayâ, toutes éco<strong>le</strong>s<br />
confondues, racontaient <strong>le</strong>s jatakas (tous <strong>le</strong>s épisodes de ses<br />
existences de <strong>bouddha</strong> ; <strong>le</strong>s quat<strong>re</strong> grands événements de sa vie,<br />
naissance à Lumbini/Kapilavastu, Illumination à Bodh-Gaya,<br />
p<strong>re</strong>mier sermon à Sarnat/Vanarasi et entrée dans <strong>le</strong><br />
Mahaparinirvana, à Kucinagara ; avec <strong>le</strong>s quat<strong>re</strong> mirac<strong>le</strong>s, à lui<br />
attribués, à Sravasti, Vaisali, Rajagrha et Samkasya ; s’y<br />
ajoutaient <strong>le</strong>s scènes que sa légende avait fina<strong>le</strong>ment mises au<br />
point et qui commençaient par <strong>le</strong> songe de Maya, sa mè<strong>re</strong>, et de<br />
l’éléphant blanc !<br />
La lacune, c’était <strong>le</strong> <strong>bouddha</strong> lui-même, tout seul, sans<br />
personne autour, au-delà de la légende et même de son<br />
existence historique. Les G<strong>re</strong>cs avaient, eux aussi, des<br />
<strong>re</strong>présentations symboliques : <strong>le</strong> casque, <strong>le</strong> bouclier et la<br />
chouette d’Athéna, <strong>le</strong>s ai<strong>le</strong>s d’Hermès, <strong>le</strong> trident de Poséidon,<br />
l’arc d’Artémis et natu<strong>re</strong>l<strong>le</strong>ment la foud<strong>re</strong> de Zeus ; ils<br />
pratiquaient aussi la sculptu<strong>re</strong> narrative : il suffisait de<br />
contemp<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s métopes et <strong>le</strong>s frises du Parthénon et de<br />
Pergame... Mais, eux avaient, en sus, « la statue » !<br />
130