le bouddha revisite_re-ecriture - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu ...
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mal inévitab<strong>le</strong>. Bien sûr que cela est en train de changer. Mais<br />
avant que l’évolution n’atteigne <strong>le</strong> seul qualitatif où la bascu<strong>le</strong><br />
de la conversion s’opè<strong>re</strong>, il y aura enco<strong>re</strong> beaucoup de<br />
découragement parmi <strong>le</strong>s firmes occidenta<strong>le</strong>s expatriées en<br />
Chine.<br />
C’est là qu’on peut se demander, avec raison, si l’art grécobouddhique<br />
a jamais été (a jamais voulu êt<strong>re</strong> ou enco<strong>re</strong> a jamais<br />
prétendu êt<strong>re</strong>) un art sacré. Que l’art hellénistique du Gandhara,<br />
petit-fils non méditerranéen de l’hellénisme dans son<br />
épartement <strong>re</strong>ligieux), ait <strong>re</strong>çu des commandes de l’Église<br />
bouddhique qui se montait, il n’a fait qu’hono<strong>re</strong>r des contrats,<br />
alléchants d’ail<strong>le</strong>urs, vu la quantité de monastè<strong>re</strong>s fondés dans<br />
ces régions et <strong>le</strong> succès du Mahayana. Mais tout cela n’était que<br />
u business. L’aubaine, c’était que <strong>le</strong>s affai<strong>re</strong>s marchaient et<br />
ue <strong>le</strong>s ateliers ouvraient des succursa<strong>le</strong>s, de l’Amou Darya (Aï<br />
Kanum) au Gandhara et de Merv (l’A<strong>le</strong>xandrie de Margiane) à<br />
Bucépha<strong>le</strong> (sur l’un des bras du Penjab). Et il a dû se former des<br />
spécialistes en art sacré, capab<strong>le</strong>s, même, d’en <strong>re</strong>mont<strong>re</strong>r aux<br />
théologiens des monastè<strong>re</strong>s bouddhistes, mais en tant<br />
qu’artistes, sensib<strong>le</strong>s à la beauté, d’où qu’el<strong>le</strong> vienne.<br />
J’aime beaucoup la réf<strong>le</strong>xion de LVP 2 (1935 : 314) à propos<br />
de l’art Gupta, dont <strong>re</strong>lève <strong>le</strong> beau <strong>bouddha</strong> assis de<br />
arnath : Nous savons trop que l’âme hindoue aime l’outrance<br />
t <strong>le</strong> maniérisme, la démesu<strong>re</strong> du Mahabharata et <strong>le</strong> fignolage<br />
e la littératu<strong>re</strong> classique... Les chefs-d’œuv<strong>re</strong> de l’époque<br />
upta marquent dans l’histoi<strong>re</strong> de l’art un moment qui est peutt<strong>re</strong><br />
<strong>le</strong> moins hindou de cette longue histoi<strong>re</strong>, étant unique. Des<br />
rtistes se sont <strong>re</strong>ncontrés qui, avec une technique sû<strong>re</strong>, ont<br />
créé des figu<strong>re</strong>s situées à la limite du naturalisme et de<br />
l’imagination qui est <strong>le</strong> classicisme. C’est indien, puisque ce<br />
sont des corps, des attitudes, des vêtements de l’Inde, puisqu’on<br />
y <strong>re</strong>connaît des marques de la psychologie de l’Inde. Mais<br />
aussi, c’est simp<strong>le</strong>ment artistique. En fait ce qu’on admi<strong>re</strong> ici,<br />
ce n’est pas l’exotisme, d’ail<strong>le</strong>urs certain, de ces chefs-d’œuv<strong>re</strong>,<br />
mais bien plutôt ce qui en fait des chefs-d’œuv<strong>re</strong> (et citant A.B.<br />
KEITH, il continue) : beauté inhabituel<strong>le</strong> dans l’allu<strong>re</strong>, dignité<br />
de la pose, <strong>re</strong>tenue et raffinement du détail. Et si HAVELL<br />
(toujours dans LVP 2 1935 : 313) insiste sur la haute qualité<br />
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