le bouddha revisite_re-ecriture - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu ...
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communique, cette passion développe des qualités humaines<br />
(psychologiques, mora<strong>le</strong>s et spirituel<strong>le</strong>s) toutes spécifiques. La<br />
p<strong>re</strong>miè<strong>re</strong>, c’est de n’avoir peur de rien et de s’attend<strong>re</strong> à tout. La<br />
deuxième, c’est de ne compter que sur soi-même et n’espé<strong>re</strong>r<br />
ien des aut<strong>re</strong>s. La troisième, c’est de ne jamais cesser<br />
d’avancer, parce qu’on trouvera toujours un moyen de passer.<br />
C’est-à-di<strong>re</strong> : une ouvertu<strong>re</strong> (à la limite de la béance), une<br />
indépendance (à la limite de la solitude), un optimisme (à la<br />
limite de la témérité). Quand un artiste se met à pratiquer son<br />
art, sous-tendu par cette trip<strong>le</strong> armatu<strong>re</strong>, rien ne lui paraît<br />
impossib<strong>le</strong> à réaliser. Et quand il est poussé, enfin, par la<br />
nécessité de gagner sa vie, loin de sa patrie et de sa famil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s<br />
idées ne peuvent que lui venir. Dans <strong>le</strong> cas qui <strong>nous</strong> touche,<br />
not<strong>re</strong> artiste avait en plus du génie...<br />
Ce génie a dû procéder à l’élaboration d’une fiction. Une<br />
fiction qui devait paraît<strong>re</strong> plus vraie que natu<strong>re</strong>, au point que ce<br />
qui est natu<strong>re</strong>l passe pour une fiction... A<strong>le</strong>xand<strong>re</strong>, <strong>le</strong> sculpteur<br />
e Charsadda, s’est certainement rappelé cette histoi<strong>re</strong> qui<br />
evait courir dans tous <strong>le</strong>s ateliers de l’Attique et qui avait<br />
sû<strong>re</strong>ment fait son chemin jusqu’au Gandhara... Était-ce Phidias,<br />
tait-ce Praxitè<strong>le</strong> ? L’un ou l’aut<strong>re</strong>, dit-on, participait à un<br />
oncours de sculptu<strong>re</strong> pour l’obtention d’une quelconque<br />
ommande d’importance de la part de la Cité. Phidias,<br />
upposons que c’était lui, fit liv<strong>re</strong>r son œuv<strong>re</strong>, de nuit, et la<br />
plaça tout au fond de la sal<strong>le</strong> d’exposition. Le <strong>le</strong>ndemain, à<br />
’ouvertu<strong>re</strong> du concours, <strong>le</strong> jury composé des artistes <strong>le</strong>s plus<br />
minents d’Athènes précisa <strong>le</strong> montant de la commande. Il<br />
’agissait de toutes <strong>le</strong>s métopes d’un temp<strong>le</strong> alors en<br />
onstruction : énorme travail et juteux bien sûr. Et <strong>le</strong> jury<br />
procéda à l’examen des quelque vingt œuv<strong>re</strong>s exposées. Le<br />
temps passait... Au fond de la sal<strong>le</strong>, une grande tentu<strong>re</strong>, mal<br />
accrochée, pendait lamentab<strong>le</strong>ment cont<strong>re</strong> <strong>le</strong> mur. Un peu<br />
fatigués, ils déambulaient depuis plus d’une heu<strong>re</strong>, et outrés de<br />
ce laisser-al<strong>le</strong>r intolérab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s memb<strong>re</strong>s du jury cherchaient des<br />
yeux <strong>le</strong> <strong>re</strong>sponsab<strong>le</strong> des lieux. Un jeune homme s’approcha<br />
d’eux et <strong>le</strong>ur déclara : Mais c’est mon œuv<strong>re</strong> ! La tentu<strong>re</strong> de<br />
marb<strong>re</strong>, plus qu’un trompe-l’œil, avait bel et bien, dans sa<br />
perfection fictive, irrité <strong>le</strong>s éminents citoyens... Il y a quelques<br />
années, au temps de la guer<strong>re</strong> du Viêt-nam, une équipe de TV<br />
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