le bouddha revisite_re-ecriture - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu ...
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ynchronique, mais monadique et ineffab<strong>le</strong>. Jusqu’au jour où…<br />
je viens de <strong>re</strong>li<strong>re</strong> ma derniè<strong>re</strong> phrase : el<strong>le</strong> peut paraît<strong>re</strong> obscu<strong>re</strong><br />
t, ce qui est pi<strong>re</strong>, mais je ne <strong>le</strong> voulais pas, pédante. El<strong>le</strong> veut<br />
imp<strong>le</strong>ment di<strong>re</strong> que des groupes humains devaient viv<strong>re</strong>, à la<br />
même époque, mais à distance spatia<strong>le</strong> et menta<strong>le</strong>, des<br />
aspirations analogues, dont ils n’avaient ni la conscience ni <strong>le</strong>s<br />
mots pour <strong>le</strong>s exprimer…).<br />
Mais rappelons VERNANT (1974 : 86 - 88) à la <strong>re</strong>scousse. Les<br />
<strong>dieu</strong>x helléniques sont des puissances non des personnes et la<br />
pensée <strong>re</strong>ligieuse répond surtout aux problèmes de <strong>le</strong>ur<br />
organisation et de <strong>le</strong>ur classification : el<strong>le</strong> ne s’interroge pas sur<br />
eur aspect personnel ou non personnel. Cela va même plus loin.<br />
ne puissance divine donnée n’a pas tel<strong>le</strong>ment d’existence pour<br />
oi ; el<strong>le</strong> peut êt<strong>re</strong> pluralité indéfinie ou multiplicité nombrée :<br />
a conscience <strong>re</strong>ligieuse du G<strong>re</strong>c ne pose pas ici<br />
’incompatibilité radica<strong>le</strong> ! La figuration du <strong>dieu</strong> dans une<br />
orme p<strong>le</strong>inement humaine (<strong>nous</strong> allons dans quelque temps<br />
évelopper ce point primordial avec HEGEL) constitue un fait<br />
de symbolique <strong>re</strong>ligieuse qui doit êt<strong>re</strong> exactement situé et<br />
interprété. L’ido<strong>le</strong> n’est pas un portrait (<strong>re</strong>tenons cela,<br />
absolument) du <strong>dieu</strong> : <strong>le</strong>s <strong>dieu</strong>x n’ont pas de corps. La grande<br />
statue cultu<strong>re</strong>l<strong>le</strong> anthropomorphe ne fait que dessiner et<br />
présenter la forme du corps humain en général. J’insiste : cette<br />
derniè<strong>re</strong> assertion de VERNANT est lourde de conséquences<br />
pour not<strong>re</strong> propos. Car el<strong>le</strong> illust<strong>re</strong> magnifiquement mon<br />
approche de ce chapit<strong>re</strong> : c’est l’homme qui se projette, se<br />
cherche un visage (ou cherche son visage) et se <strong>re</strong>garde<br />
(contemp<strong>le</strong>). La création de la statue, c’est l’auto-création de<br />
l’homme, l’affirmation de son essence et de son existence,<br />
c’est-à-di<strong>re</strong> de son êt<strong>re</strong>-au-monde, même s’il n’est qu’une<br />
« conscience triste sous <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il », la p<strong>re</strong>uve qu’il donne à<br />
l’univers de la parfaite adéquation ent<strong>re</strong> la vision (eïdon) qu’il a<br />
de lui-même et la capacité qu’il possède de la réaliser (<strong>nous</strong><br />
devrons <strong>nous</strong> souvenir de cela, lors du dernier chapit<strong>re</strong>). Enco<strong>re</strong><br />
n mot. Le seul exemp<strong>le</strong> que je connaisse de cette autoffirmation<br />
dans l’êt<strong>re</strong> et dans l’histoi<strong>re</strong>, c’est l’autoportrait<br />
d’Alb<strong>re</strong>cht DÜRER, en figu<strong>re</strong> de Christ Pantocrator (homme et<br />
<strong>dieu</strong>), signé de l’année 1500, à Nürnberg : c’est la fin de l’è<strong>re</strong><br />
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