LE SYSTEM VERBAL DU WOLOF Par Eric Church - Paul-Timothy
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mais sur la base de ng- pour les autres personnes, ce qui implique une asymétrie qu'il faudrait elle<br />
aussi expliquer.<br />
Selon la seconde solution, la série serait formée sur la base de ng- 41 . On suppose donc avec<br />
Stewart (Note 1, p. 355) que les 1re et 2e pers. sing. sont : màngi/yàngi et que a à la 2 pp.. sert de<br />
voyelle de liaison entre les deux nasales. L'inconvénient est que les pronominaux apparaissent ainsi<br />
comme formés sur une autre basé que les autres types de sujets.<br />
Il paraît plus raisonnable d'adopter la troisième solution, selon laquelle la série serait bien<br />
formée sur la base de ang-, mais aurait subi une simplification. En effet, nous relevons, dans l'usage<br />
courant du Cayor, la série suivante :<br />
Sing. Plur.<br />
1. maa ngi noo ngi<br />
2. yaa ngi yeena ngi.<br />
3. mu ngi ñoo ngi<br />
Dans cette série le 1 pp.. et 3 pp. attestent la présence du monème a :<br />
1 plur. noo ngi < nu + a + ngi<br />
3 plur. ñoo ngi < nu + a + ngi<br />
mais on ne le trouve pas à la 3e pers. sing. Stewart indique que la forme moo ngi est assez rare ;<br />
personnellement nous ne l'ayons jamais entendue, et elle n'a été rencontrée que chez sept des sujets<br />
soumis à l'enquête. On peut voir là un nouvel exemple d'un fait déjà constaté, à savoir que la 3e pers.<br />
sing. se présente presque partout dans le système verbal sous une forme minimale.<br />
2) A la 3 ps. et à la 3 pp., nous avons relevé, dans le Cayor et ailleurs, les formes mingi et<br />
ñingi. Dans ce cas, la voyelle du personnel s'est alignée sur la marque de détermination<br />
spatio-temporelle -i. Au siècle dernier, Boilat (p. .82) signalait :<br />
m' i ngi mae ngae m'ou ngou<br />
comme marquant la proximité, l'éloignement et la localisation non-déterminée ; ces trois formes<br />
existent en wolof moderne, bien que mu ngu soit rare dans les milieux urbains :<br />
mi ngi ñëw le voici qui vient<br />
ma nga nale la voilà là-bas<br />
mu ngu fu il est là quelque part<br />
Il semble donc que la série des pronominaux soit formée sur la base de ang, mais qu'aux 3e<br />
pers. la détermination spatio-temporelle ait exercé une influence sur le vocalisme du pronom, surtout<br />
au singulier.<br />
Il semble donc bien que l'on puisse retenir, pour les verbatifs du présentatif, la structure<br />
suivante :<br />
Sing. 1. ma + a + ng-<br />
2. ya + a + ng-<br />
3. mu (? ~ + a) ~ mi ~ ma + ng-<br />
Plur. 1. nu ( ~ + a) + ng-<br />
2. yeen + a + ng-<br />
3. ñu ( ~ + a) ~ ñi ~ ña + ng-<br />
8. 3. 3. VA<strong>LE</strong>UR<br />
Le présentatif sert à mettre en relief le sujet, à le "présenter" et à le situer dans l'espace.<br />
Lorsque ce mode est employé avec un verbe d'action, l'analyse montre que, dans 75 % des<br />
cas, l'action est présentée dans sa dynamique : elle se déroule sous nos yeux. Lorsque le verbe est un<br />
verbe d'état, le présentatif a pour fonction de faire ressortir l'état de façon vivante :<br />
bukki anga ànd ak benn xalamkatub till<br />
vóilà hyène qui était arrivé avec un châcal guitariste<br />
41 SAUVAGEOT, op. cit., 8. 21, p. 109.<br />
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