Programme de formation de l'école québécoise - Version approuvée

à comprendre ce qu’il vit pour être en mesure de se transformer
lui-même. Comme membre de la collectivité, ce
même individu prend conscience des réalités de la société
à laquelle il appartient et il s’interroge sur les repères qui
guident l’agir de ses membres et sur les valeurs et les projets
qui lui sont proposés. Nous touchons ici une part
importante de la dimension culturelle du programme
d’enseignement moral. En plus de réfléchir sur ses propres
options morales (ex. : croyances, valeurs, principes
moraux), l’élève aura l’occasion d’analyser ceux de la
société dont il fait partie pour en cerner les forces et les
faiblesses et entrevoir comment il pourrait contribuer à
l’améliorer.
En tant que processus, la morale fait donc appel au
raisonnement, aux sentiments et à l’expérience. Elle s’applique
à :
– la recherche du sens des situations qui se vivent au
quotidien;
– l’identification et le questionnement des valeurs, des
buts, des attentes et des projets proposés par la collectivité;
– la recherche des actions à poser dans des contextes
variés qui demandent :
- l’examen et le choix de références personnelles et
collectives;
- la prise de conscience de ce que l’on peut faire pour
se réaliser et pour apporter sa contribution au réaménagement
et à l’amélioration du mieux-vivre individuel
et collectif.
En tant que contenu, la morale comprend notamment
une vision du monde et de l’être humain, des valeurs
ainsi que l’ensemble des exigences, des attentes et des
conventions présentes dans la vie des individus. Ces éléments
de contenu font partie de ce qu’on nomme souvent
le « référentiel moral ».
L’élève étant le principal acteur de son éducation morale,
le programme vise le développement de compétences et
l’acquisition de savoirs essentiels qui vont permettre à
l’enfant de réfléchir sur la vie et sur ce qui guide ou
influence la façon de vivre en société, d’exercer son jugement
moral, de développer des attitudes qui traduisent
une sensibilité à soi et à l’autre et la capacité de tenir
compte du contexte propre à chaque situation.
L’enseignant guide l’élève pour l’aider à développer sa
maturité morale, à devenir une personne autonome et
responsable. Cette maturité se traduit par le passage
d’une morale de soumission à une morale personnelle
bien intégrée. Rappelons cependant que l’école n’est pas
le seul agent de l’éducation morale. Le milieu dans lequel
évolue l’élève joue aussi un rôle important.
Plusieurs enseignantes et enseignants qui travaillent
depuis quelques années dans le domaine de l’enseignement
moral auront reconnu dans les propos qui précèdent
quelques-unes des considérations sur la nature
humaine et sur la morale présentées dans les fondements
du programme de 1990. Ces considérations demeurent
valides dans le cadre du présent programme, qui met
davantage l’accent sur le développement des compétences.
Le programme d’enseignement moral vise le développement
de trois compétences complémentaires :
– Comprendre des situations de vie en vue de construire
son référentiel moral;
– Prendre position, de façon éclairée, sur des situations
comportant un enjeu moral;
– Pratiquer le dialogue moral.
Développement personnel
Enseignement moral 273