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Urbanisation de la Chine, utopie et réalité d o ssier - ccifc

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读 书Lire•••toutes les convulsions intervenues entre temps : <strong>la</strong>continuité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gouvernements’affirmaient bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s idéologies empruntées <strong>et</strong><strong>de</strong>s métamorphoses successives. La raison majeure <strong>et</strong>évi<strong>de</strong>nte selon lui est qu’ « aucun modèle étranger nepourrait convenir au contexte chinois <strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuxmodèles seraient utilisés sans qu’aucun ne s’avère jamaisadéquat ». En fin <strong>de</strong> compte, il tente à son tour <strong>de</strong> répondreà <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> énigme qui interroge toujours les intellectuelschinois comme les sinologues occi<strong>de</strong>ntaux :pourquoi <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, qui surpassait <strong>de</strong> loin <strong>et</strong> dans tous lesdomaines l’Europe à <strong>la</strong> fin du Moyen-âge <strong>et</strong> jusqu’auxannées 1800, a-t-elle décroché <strong>et</strong> commencé à décliner ?Sans doute parce qu’elle avait trop d’atouts <strong>et</strong> d’avantages,dont l’un <strong>de</strong>s moindres n’était pas justement sa cohérencepolitique…La révolution fourvoyée. Parcours dans <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> duXX e siècle, Par Lucien Bianco, Editions <strong>de</strong> l’Aube, 230pages, 22 €Lucien Bianco, le « Fairbank » <strong>de</strong> <strong>la</strong> sinologie françaisemo<strong>de</strong>rne, comme certains le surnomment, qui a succédéà Jacques Guillermaz à <strong>la</strong> direction du Centre d’étu<strong>de</strong>ssur <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> contemporaine, est l’auteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ouvragesfondamentaux Les origines <strong>de</strong> <strong>la</strong> révolution chinoise 1915-1949 <strong>et</strong> Jacqueries <strong>et</strong> révolution dans <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> du XX e siècle,publiés l’un à l’aube <strong>et</strong> l’autre à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> sa carrière universitaire.Mais il a aussi participé à un nombre importantd’ouvrages collectifs <strong>et</strong> surtout publié <strong>de</strong> multiples articles<strong>de</strong> fond <strong>et</strong> <strong>de</strong> circonstances dans une variété <strong>de</strong> revues quivont d’Esprit aux Annales, en passant par Etu<strong>de</strong>s rurales, <strong>la</strong>revue Vingtième siècle ou le quotidien Le Mon<strong>de</strong>.C’est une sélection <strong>de</strong> dix principales étu<strong>de</strong>s qui est repriseici en volume <strong>et</strong> qui constitue un pénétrant survol duparcours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> à travers ce court <strong>et</strong> long vingtièmesiècle, qui <strong>la</strong> mène du succès du Mao révolutionnaire <strong>et</strong>fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République (1949) à l’échec personneldu Mao « grand timonier » <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> son « maoïsme »durant les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies <strong>de</strong> sa vie (1956 à1976), ce qui ne signifie cependant pas l’échec compl<strong>et</strong>du régime chinois, comme le fait remarquer l’auteur.Les étu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> articles présentés dans ce recueil reprennenttous les thèmes <strong>de</strong> prédilection du sinologue qui sont : <strong>la</strong>p<strong>la</strong>ce <strong>et</strong> le rôle <strong>de</strong>s révoltes paysannes, <strong>la</strong> démographie(spécialité d’origine <strong>de</strong> l’historien) <strong>et</strong> notamment <strong>la</strong> politique<strong>de</strong> l’enfant unique, le maoïsme <strong>et</strong> ses déboires, <strong>et</strong><strong>la</strong> révolution chinoise tout au long <strong>de</strong> ce siècle (1919 à<strong>la</strong> <strong>Chine</strong> <strong>de</strong>s réformes d’aujourd’hui. Ils lui fournissentl’occasion <strong>de</strong> revenir au long <strong>de</strong> ces pages sur <strong>la</strong> questionqui tarau<strong>de</strong> le chercheur <strong>de</strong>puis le début : <strong>la</strong> révolutionfut-elle vraiment une révolution paysanne, <strong>et</strong> les paysansen furent-ils les principaux acteurs <strong>et</strong> les bénéficiaires,comme l’affirme l’histoire officielle ? La réponse <strong>de</strong> LucienBianco est négative : <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> misère <strong>de</strong>s massespaysannes <strong>et</strong> les nombreuses rébellions <strong>et</strong> jacqueriesn’auraient pas suffi à renverser l’ancien régime si cesmouvements n’avaient pas été organisés <strong>et</strong> dirigés par lesélites révolutionnaires regroupées au sein du Parti communiste,d’origine non pas majoritairement paysannemais surtout intellectuelle <strong>et</strong> urbaine.Ecrites parfois avec <strong>la</strong> passion <strong>et</strong> l’engagement du polémiste— il fut l’un <strong>de</strong>s premiers à démystifier le maoïsme<strong>et</strong> <strong>la</strong> révolution culturelle dans Regards froids sur <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><strong>et</strong> ici dans l’article La page b<strong>la</strong>nche — mais toujoursanimées par le seul souci <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité, cesétu<strong>de</strong>s bril<strong>la</strong>ntes <strong>et</strong> pertinentes sont autant <strong>de</strong> repères, <strong>de</strong>points d’appui <strong>et</strong> d’éc<strong>la</strong>irages puissants pour comprendreles origines <strong>et</strong> les ressorts <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ébauche <strong>de</strong> « puissanceémergente ».Matteo Ricci, le sage venu <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt.Par Vincent Cronin, Traduit<strong>de</strong> l’ang<strong>la</strong>is par Jane Fillion, AlbinMichel, SpiritualitésL’année 2010 ne pouvait ignorer lemissionnaire jésuite italien, MatteoRicci mort à Pékin le 11 mai 1610après 28 ans passés en <strong>Chine</strong> où i<strong>la</strong>vait pris pied à partir <strong>de</strong> Macao à l’âge <strong>de</strong> 30 ans, sansrien savoir encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue ni <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture chinoises,mais avec pourtant un proj<strong>et</strong> insensé : évangéliser,seul ou presque, l’empire du Milieu. Prônant une entente<strong>de</strong>s cultures plutôt que leur affrontement, il restecelui qui fut le premier à entamer le dialogue entre lemon<strong>de</strong> chinois <strong>et</strong> le mon<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntal <strong>et</strong> à découvrir <strong>la</strong>civilisation chinoise pour tenter <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire connaitre enEurope. Son parcours relève presque <strong>de</strong> l’initiation : ilm<strong>et</strong> vingt ans pour monter <strong>de</strong> Canton à Pékin, apprenantun à un les caractères chinois, abandonnant sa premièrebure bouddhiste pour un costume <strong>de</strong> l<strong>et</strong>trés confucéens,découvrant qu’aucun mot chinois ne correspond vraimentau terme <strong>de</strong> « Dieu », provoquant l’étonnement<strong>de</strong>s fonctionnaires du Pa<strong>la</strong>is impérial en leur révé<strong>la</strong>nt <strong>la</strong>perspective en peinture ou en leur montrant un prisme156 Connexions / juill<strong>et</strong> 2010

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