11.07.2015 Views

Urbanisation de la Chine, utopie et réalité d o ssier - ccifc

Urbanisation de la Chine, utopie et réalité d o ssier - ccifc

Urbanisation de la Chine, utopie et réalité d o ssier - ccifc

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L’urbanisation 城 市 化© Imagine China经 常 出 现 的 三 个 要 素 : 步 行 街 ( 天 津 ), 中 央 商 务 区 ( 杭州 )mais qui alimentent <strong>la</strong> réflexion sur le suj<strong>et</strong><strong>et</strong> engendrent quelques actions. L’observation<strong>de</strong> certains proj<strong>et</strong>s urbains estampillés« durable » (<strong>la</strong> nouvelle ville <strong>de</strong> Jiangwanà Shanghai) montre que les aspects technico-environnementauxd’un proj<strong>et</strong> sont<strong>la</strong>rgement privilégiés, au détriment <strong>de</strong>s aspectséconomiques <strong>et</strong> sociaux, relégués ausecond p<strong>la</strong>n ou inexistants.C. : Les villes chinoises ne sont-elles pasmenacées par l’uniformisation ? Peuvent- elles© Imagine China© Imagine ChinaLa célèbre «maison-clou» <strong>de</strong> Chongqing, symbolise <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its propriétaires. 业 闲 置 厂 房 变 身 创 意 园 ( 上 海 )。 重 庆 有 名 的 钉 子 户 , 象 征 着 小 业 主 的 反 抗 。préserver leur caractère propre ?J.D. : La p<strong>la</strong>nification, le développementà coup d’investissements, l’utilisation systématique<strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s terres pour sefinancer encouragent l’uniformité. Onr<strong>et</strong>rouve les mêmes centres d’affaires(CBD) même s’ils prennent <strong>de</strong>s formes architecturalesdifférentes, les mêmes ruespiétonnes à Pékin (Wangfujing), à Shanghai(Nanjing lu), à Hangzhou (Zhongshanrécemment réaménagée par Wang Shu),sous une forme intéressante qui lie patrimoine<strong>et</strong> architecture contemporaine). Onr<strong>et</strong>rouve aussi <strong>de</strong>s districts artistiques dutype Dashanzi qui suscitent l’envie <strong>de</strong> toutesles villes dotées <strong>de</strong> friches industrielles,ou <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> commerce haut <strong>de</strong> gammecomme The Vil<strong>la</strong>ge à Pékin ou Xintiandià Shanghai qui drainent les foules autour<strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation. Ce sont les élémentsrécurrents du puzzle.Pourtant, on a aussi <strong>de</strong>s formes •••budgétaires, les gouvernements locaux ontdéveloppé d’autres sources <strong>de</strong> financement. Lesfonds extra-budgétaires sont principalementcomposés <strong>de</strong> frais imposés aux administréstandis que les revenus « hors système » proviennent<strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> terrains ou d’autres actifs <strong>et</strong><strong>de</strong> re<strong>de</strong>vances diverses. Ces <strong>de</strong>rniers reposentessentiellement sur l’expropriation <strong>et</strong> <strong>la</strong>transformation <strong>de</strong> terres agricoles en zones <strong>de</strong>développement urbain, perm<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> réalisationd’une plus-value à <strong>la</strong> vente. Ce mécanismeaggrave, au passage, l’étalement <strong>de</strong>s villes audétriment <strong>de</strong>s terres arables.Les revenus « hors système » sont par naturedifficiles à estimer mais ils représenteraiententre 70 <strong>et</strong> 230% <strong>de</strong>s revenus budgétaires.En ce qui concerne les dépenses, <strong>la</strong> prioritéaccordée au développement économiquesoutient l’investissement dans les infrastructures,qui est, sans surprise, très élevé. Au total, ilreprésenterait 10% du PIB, contre 3% en In<strong>de</strong> <strong>et</strong>2% au Brésil en 2006.Au contraire, une part encore faible du budg<strong>et</strong><strong>de</strong>s collectivités territoriales est consacrée àl’éducation (2,8% du PIB), à <strong>la</strong> santé (1,8%) <strong>et</strong> à<strong>la</strong> sécurité sociale.Le développement <strong>de</strong>s infrastructures représenteainsi entre 20 <strong>et</strong> 40% <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>sgouvernements locaux. Ceux-ci s’appuient sur<strong>de</strong>s sociétés publiques ou semi-publiques, lescompagnies <strong>de</strong> développement <strong>et</strong> d’investissement,pour financer, réaliser <strong>et</strong> exploiter lesproj<strong>et</strong>s. Ces sociétés perm<strong>et</strong>tent notammentaux collectivités locales <strong>de</strong> contourner l’interdictionqui leur est faite <strong>de</strong> s’en<strong>de</strong>tter. D’après<strong>de</strong>s enquêtes <strong>de</strong> terrain, <strong>la</strong> <strong>de</strong>tte serait composéed’emprunts auprès <strong>de</strong> banques, rembourséspar <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> terre, mais aussi d’empruntsauprès d’autres entreprises publiques voire<strong>de</strong> r<strong>et</strong>ards <strong>de</strong> paiement <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires ou <strong>de</strong> biensagricoles.Il semble que l’en<strong>de</strong>ttement total <strong>de</strong>s collectivitésterritoriales soit très élevé. Sous l’eff<strong>et</strong><strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> re<strong>la</strong>nce, l’en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>sp<strong>la</strong>tes-formes <strong>de</strong> financement locales auraitatteint 7,4 trillions <strong>de</strong> Rmb fin 2009, soit uneaugmentation annuelle supérieure à 70%, selon<strong>la</strong> Commission <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion bancaire. Selon<strong>de</strong> nombreux économistes, ces chiffres sontsous-estimés. Victor Shih, dont l’estimation est<strong>la</strong> plus pessimiste, évalue l’en<strong>de</strong>ttement à 11,4trillions <strong>de</strong> Rmb fin 2009, soit 34% du PIB.Roseline Legrand,Conseillère, Service économique <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong>France en <strong>Chine</strong>(à partir notamment du travail <strong>de</strong> stage <strong>de</strong> Victor Combal-Weiss sur les collectivitéslocales en <strong>Chine</strong>)Connexions / juill<strong>et</strong> 2010 65

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!