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Urbanisation de la Chine, utopie et réalité d o ssier - ccifc

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DOSSIER专 栏Ils vivent à Shenzhen…Chen Xueming, avocat GM <strong>de</strong>Guangdong Jingtian Law office« Je viens <strong>de</strong> Chongqing. En 1988, jesuis allé à Shenzhen pour <strong>la</strong> premièrefois. J’ai été émerveillé par les parcs,<strong>la</strong> propr<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s toil<strong>et</strong>tes, les bus nonbondés.J’avais l’impression d’être àSeattle (USA), où j’ai passé mon doctorat.J’ai choisi d’émigrer <strong>de</strong> Chongqingoù j’avais un beau poste universitaire,à Shenzhen. Mais il m’a fallu attendre<strong>de</strong>ux ans pour obtenir l’autorisationofficielle. J’aime vivre à Shenzhen. Pékinest trop grand, Shanghai trop commerciale.Shenzhen est juste bien. Il ya beaucoup d’opportunités pour gagner<strong>de</strong> l’argent. C’est une société <strong>de</strong>migrants, ouverte, où il n’est pas difficile<strong>de</strong> s’intégrer <strong>et</strong> où tout le mon<strong>de</strong>parle le mandarin. Je ne pourrais plusvivre comme les gens <strong>de</strong> mon paysnatal. Je me suis habitué au zhao cha(brunch <strong>de</strong> raviolis cuits à <strong>la</strong> vapeur)entre amis. Et le fait d’être loin du centreaccentue <strong>la</strong> liberté dans les styles<strong>de</strong> vie <strong>et</strong> les manières <strong>de</strong> travailler.J’aimerais que ces marges <strong>de</strong> libertéaugmentent encore. »M. Xu, chauffeur <strong>de</strong> taxi originaire duHunan« Je suis là <strong>de</strong>puis vingt ans. Quand j’aiquitté mon vil<strong>la</strong>ge, je ne pouvais pasm’ach<strong>et</strong>er une bicycl<strong>et</strong>te. Aujourd’hui,j’ai ach<strong>et</strong>é mon taxi <strong>et</strong> pour le nouve<strong>la</strong>n, je suis rentré chez moi en voiture,au vo<strong>la</strong>nt. Dix-huit heures <strong>de</strong> route. J’yai r<strong>et</strong>rouvé mon fils qui fait ses étu<strong>de</strong>slà-bas. C’est plus pratique puisqu’il doitpasser son gaokao 5 dans notre provincenatale. Je n’ai pas <strong>de</strong> hukou. Je n’enéprouve pas <strong>de</strong> besoin pour l’instantmais s’il le fal<strong>la</strong>it, je me le procurerais.Ce n’est pas si difficile. »Teng Fei, artiste peintre, fondateur ducafé Yi Du Tang ( OCT), curateur d’uneexposition au Dafen museum.« Je me suis installé à Shenzhen en2006 après avoir vécu dix-sept ansen Allemagne. Je passais tous les anspar là mais longtemps, j’ai trouvé qu’ilétait trop tôt pour revenir. Il n’y avaitLes p<strong>et</strong>its vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> pêcheurs sont aujourd’hui encerclés <strong>de</strong> grattes-ciel au bord <strong>de</strong>l’eau. 水 边 的 小 渔 村 如 今 被 高 楼 大 厦 重 重 包 围 。Shenzhen : l’irrésistible ascensionShenzhen, ville <strong>de</strong>s paradoxes. On y parlele mandarin dans une région où le cantonaisdomine. On y voit défiler gratte-ciels<strong>et</strong> parcs tropicaux le long <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges voiesexpress, quand on attendait les usines <strong>et</strong>les fumées <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>. On yvisite <strong>de</strong> jolis vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> pêcheurs restaurésavec soin qui abritent <strong>de</strong>s expositions<strong>de</strong> gravures (Guan<strong>la</strong>n), <strong>de</strong>s quartiersd’usines transformés en loft branchés(Overseas <strong>Chine</strong>se Town), ou <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>gesd’artistes en <strong>de</strong>venir (Wutongshan …),alors qu’ on s’attendait à un « désert culturel». On y sent l’air marin mais on ne voit— presque — jamais <strong>la</strong> mer le long <strong>de</strong>s 60kilomètres qui séparent Luohu (<strong>la</strong> premièrezone <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> Shenzhen) <strong>et</strong>Shekou, <strong>la</strong> bouche <strong>de</strong> serpent, où <strong>de</strong>meurentencore les familles d’expatriés <strong>et</strong> lesriches Chinois, malgré <strong>la</strong> concurrence grandissante<strong>de</strong>s nouveaux quartiers <strong>de</strong> Futian<strong>et</strong> <strong>de</strong> Nanshan. Dans ces <strong>de</strong>ux quartiers,construits par certains <strong>de</strong>s plus grands architectesmondiaux en quelques mois, sesont ouverts une trentaine <strong>de</strong> restaurants<strong>et</strong> une vingtaine <strong>de</strong> bars avec terrasses.Quand on vient du Nord, Shenzhen, àl’extrême sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, apparait d’abordcomme une ville frontière, un nouveaumon<strong>de</strong>, un peu à <strong>la</strong> manière <strong>de</strong>s villesaméricaines aux yeux <strong>de</strong>s Européens dudébut du XX e siècle. Depuis sa fondation58Connexions / juill<strong>et</strong> 2010

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