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- Je sais pas.- Écoute, Batisti, on va pas tourner autour du pot cent sept ans. Je t’ai pasvraiment à la bonne. Si tu me racontes, je gagnerai du temps.- Tu vas gagner de te faire plomber.- J’y penserai plus tard.Manu était au centre de tout ce merdier. Après sa mort, j’avais interrogéquelques indics. Posé des questions ici et là dans <strong>le</strong>s différentes brigades. Rien.J’avais trouvé ça étonnant. Que personne n’ait eu <strong>le</strong> moindre écho d’un contrat lancécontre Manu. J’en avais déduit qu’il s’était fait descendre par un petit voyou. Pour unevieil<strong>le</strong> entourloupe. Ou un truc de ce genre. Un hasard à la con. Je m’étais satisfait deça. Jusqu’à aujourd’hui midi.- Le boulot, chez Brunel, l’avocat, Manu, il l’a fait. Proprement. Comme il savaitfaire, je suppose. Même mieux. Vu qu’il risquait pas d’être emmerdé. Ce soir-là, vousbouffiez tous ensemb<strong>le</strong>. Aux Restanques. Manu, il a pas eu <strong>le</strong> temps de se fairepayer. Deux jours après, il était mort.En tapant mon rapport, j’avais recollé <strong>le</strong>s morceaux de l’histoire. Lesévénements. Mais pas toujours <strong>le</strong>ur sens. J’avais questionné Lo<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> fameux coupdont Manu m’avait parlé. Il se confiait peu. Mais, pour une fois, tout s’était bien passé,lui avait-il confié. La vraie bonne affaire. Il allait enfin palper gros. Ils avaient fait unevirée au champagne, cette nuit-là. Pour fêter ça. Le boulot, un jeu d’enfant. Percer <strong>le</strong>coffre d’un avocat du bou<strong>le</strong>vard Longchamp, et raf<strong>le</strong>r tous <strong>le</strong>s documents qui s’ytrouvaient. L’avocat, c’était Éric Brunel. L’homme de confiance de Zucca.Babette m’avait donné l’info quand je lui avais téléphoné, après avoir bouclémon rapport. Nous étions convenus de nous rappe<strong>le</strong>r avant mon rendez-vous avecBatisti. Brunel devait doub<strong>le</strong>r Zucca, et <strong>le</strong> vieux avait dû s’en douter. Il avait envoyéManu faire <strong>le</strong> ménage. Ou quelque chose comme ça. Zucca et <strong>le</strong>s frères Poli, cen’était pas la même planète. Ni la même famil<strong>le</strong>. Il y avait trop d’argent en jeu. Zuccane pouvait pas se permettre de se faire doub<strong>le</strong>r.À Nap<strong>le</strong>s, selon un correspondant romain de Babette, la mort de Zucca, ilsn’avaient pas apprécié. Ils s’en remettraient, bien sûr. Comme toujours. Mais celamettait un frein à de grosses affaires en cours. Zucca était, semblait-il, en passe detraiter avec deux grosses entreprises françaises. Le blanchiment de l’argent de ladrogue participait à la nécessaire relance économique. Patrons et politiciens enétaient convaincus.Je déballai mes infos à Batisti, pour essayer de surprendre ses réactions. Unsi<strong>le</strong>nce, un sourire, un mot. Tout serait bon pour piger <strong>le</strong>s choses. Je n’arrivais pasencore à comprendre <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de Batisti. Ni où il se situait. Babette <strong>le</strong> croyait plus lié àZucca qu’aux frères Poli. Mais il y avait Simone. Seu<strong>le</strong> certitude, il avait branché Ugosur Zucca. Ce fil-là, je ne <strong>le</strong> lâcherai pas. Le fil conducteur. D’Ugo à Manu. Et, quelquepart par là, Leila se débattait dans l’ignob<strong>le</strong>. Je ne pouvais toujours pas penser à el<strong>le</strong>sans revoir son corps couvert de fourmis. Même son sourire, <strong>le</strong>s fourmis l’avaientbouffé.- T’es bien rencardé, dit Batisti sans cil<strong>le</strong>r.- J’ai que ça à faire ! Je suis qu’un petit flic, comme tu sais. Tes potes, oun’importe qui, peuvent me rayer de la carte sans que ça fasse une vague. Et moi, j’airien qu’envie d’al<strong>le</strong>r à la pêche. Peinard. Sans qu’on me fasse chier. Et je suisvachement pressé d’y retourner, à la pêche !- Va à la pêche. Personne y viendra te chercher. Même si tu baises des putes.C’est ça que je t’ai dit l’autre jour.- Trop tard ! Je fais des cauchemars. Tu piges ça ? Rien qu’à penser que mesvieux amis se sont fait buter. Bon, c’était pas des saints… Je pris ma respiration et

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