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mes yeux, mes joues, puis dans <strong>le</strong> cou et sur la poitrine. Quelques gouttes d’eauglissèrent sur mes omoplates. Je frissonnai. J’ouvris <strong>le</strong>s yeux. Marie-Lou me sourit.J’étais nu. Sur mon lit.- Ça va ?Je fis oui de la tête, fermai <strong>le</strong>s yeux. Malgré la faib<strong>le</strong> lumière, j’avais du mal à<strong>le</strong>s garder ouverts. El<strong>le</strong> en<strong>le</strong>va <strong>le</strong> gant de mon front. Puis el<strong>le</strong> <strong>le</strong> reposa. Il était denouveau froid. C’était bon.- Il est quel<strong>le</strong> heure ? je dis.- Trois heures vingt.- T’as une cigarette ?El<strong>le</strong> en alluma une et me la mit entre <strong>le</strong>s lèvres. J’aspirai, puis amenai ma maingauche pour l’ôter de mes lèvres. Ce seul mouvement me déchira <strong>le</strong> ventre. J’ouvris<strong>le</strong>s yeux.- Tu fais quoi là ?- Fallait que je te voie. Enfin quelqu’un. J’ai pensé à toi.- T’as eu mon adresse où ?- Le Minitel.Le Minitel. Bordel ! Cinquante millions de personnes pouvaient débarquercomme ça, chez moi, grâce au Minitel. Connerie d’invention. Je refermai <strong>le</strong>s yeux.- J’étais assise devant la porte. La dame d’à côté, Honorine, el<strong>le</strong> m’a proposéd’attendre chez el<strong>le</strong>. Nous avons parlé. J’ai dit que j’étais une amie. Puis el<strong>le</strong> m’aouvert chez toi. Il était tard. C’était mieux, el<strong>le</strong> a pensé. El<strong>le</strong> m’a dit que tucomprendrais.- Comprendre quoi ?- Qu’est-ce qui t’est arrivé ?Je lui racontai. En bref. Avec <strong>le</strong> minimum de mots. Avant qu’el<strong>le</strong> ne medemande pourquoi, je roulai sur <strong>le</strong> côté et m’assis.- Aide-moi. J’ai besoin d’une douche.Je passai mon bras droit autour de ses épau<strong>le</strong>s, et sou<strong>le</strong>vai mes soixante-dixkilos avec une peine énorme. Pire que <strong>le</strong>s travaux d’Hercu<strong>le</strong> ! Je restai plié. Peur deréveil<strong>le</strong>r la dou<strong>le</strong>ur qui était là, tapie dans l’estomac.- Appuie-toi.Je m’adossai contre <strong>le</strong> mur. El<strong>le</strong> ouvrit <strong>le</strong>s robinets.- Tiède, je dis.El<strong>le</strong> ôta son tee-shirt, en<strong>le</strong>va son jeans, puis me fit entrer sous la douche. Jeme sentais faib<strong>le</strong>. L’eau me fit un bien immédiat. J’étais contre Marie-Lou, mes braspassés autour de son cou. Les yeux fermés. L’effet ne se fit pas attendre.- Ben ! T’es pas encore mort, mon salaud ! lança-t-el<strong>le</strong> en sentant mon sexe sedurcir.Je souris, malgré moi. J’étais quand même de plus en plus flageolant sur mesjambes. Je tremblais.- Tu veux plus chaud ?- Non. Froid. Lève-toi. Je posai mes mains contre <strong>le</strong> carrelage. Marie-Lou sortitde la douche. Vas-y !El<strong>le</strong> ouvrit <strong>le</strong> robinet à fond. Je hurlai. El<strong>le</strong> arrêta l’eau, attrapa une serviette etme frictionna. J’allai jusqu’au lavabo. Besoin de voir ma gueu<strong>le</strong>. J’allumai la lampe. Ceque je vis ne me réjouit pas. Ma gueu<strong>le</strong>, el<strong>le</strong>, était intacte. Mais c’était derrière moi. Levisage de Marie-Lou. Son œil gauche était enflé, presque b<strong>le</strong>u.Je me retournai <strong>le</strong>ntement, en me tenant au lavabo.- C’est quoi, ça ?- Mon mac.

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