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J’étais exactement à l’est de la villa de Batisti. Devant <strong>le</strong> mur de clôture de sapropriété. Je <strong>le</strong> longeai et je trouvai ce que je cherchais. La vieil<strong>le</strong> porte en bois quidonnait sur <strong>le</strong> jardin. El<strong>le</strong> était recouverte de vigne vierge. El<strong>le</strong> n’avait plus dû servirdepuis des lustres. Il n’y avait plus de serrure, ni de c<strong>le</strong>nche. Je poussai la porte etentrai.Le rez-de-chaussée était éclairé. Je contournai la maison. Un vasistas étaitouvert. Je sautai, me rétablis et me glissai à l’intérieur. La sal<strong>le</strong> de bains. Je dégainaimon arme et m’engageai dans la maison. Dans un grand salon, Batisti était en shortet tricot de peau, assoupi devant l’écran télé. Une cassette vidéo. La GrandeVadrouil<strong>le</strong>. Il ronflait légèrement. Je m’approchai doucement et lui mis mon flingue surla tempe. Il sursauta.- Un revenant. Il écarquilla <strong>le</strong>s yeux, réalisa et pâlit. J’ai laissé <strong>le</strong>s autres auxRestanques. J’aime pas trop <strong>le</strong>s fêtes de famil<strong>le</strong>. Ni <strong>le</strong>s Saint-Va<strong>le</strong>ntin. Tu veux <strong>le</strong>sdétails ? Le nombre de cadavres, tout ça ?- Simone ? articula-t-il.- En p<strong>le</strong>ine forme. Très bel<strong>le</strong>, ta fil<strong>le</strong>. T’aurais pu me la présenter. J’aime bience genre de femme, moi aussi. Merde ! Tout pour Manu, rien pour ses petits copains.- Qu’est-ce que tu chantes ?Il se réveillait.- Tu bouges pas, Batisti. Mets tes mains dans <strong>le</strong>s poches du short, et bougepas. Je suis fatigué, je me contrô<strong>le</strong> plus très bien. Il obéit. Il réfléchissait. N’espèreplus rien. Tes deux Ritals sont morts aussi.« Par<strong>le</strong>-moi de Manu. C’est quand qu’il a rencontré Simone ?- Deux ans. Peut-être plus. Sa copine, je sais plus où el<strong>le</strong> était. En Espagne, jecrois. Je l’avais invité à manger la bouillabaisse, à l’Épuisette, au Vallon des Auffes.Simone s’était jointe à nous. Aux Restanques, c’était jour de fermeture. Ils ont bienaccroché, mais je me suis pas rendu compte. Pas tout de suite. Simone et Manu, moiça me déplaisait pas. Les frères Poli, c’est vrai, j’ai jamais pu <strong>le</strong>s encaisser. SurtoutÉmi<strong>le</strong>.« Puis la fil<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> est revenue. J’ai cru que c’était terminé entre lui et Simone.Ça me soulageait. J’avais peur d’une engatse. Émi<strong>le</strong>, c’est un vio<strong>le</strong>nt. Je m’étaisgouré. Ils ont continué et…- Passe <strong>le</strong>s détails.- Un jour, j’ai dit à Simone : Manu y fait encore un boulot pour moi, et y secasse à Sévil<strong>le</strong>, avec sa copine. Ah ! el<strong>le</strong> a fait Simone, je savais pas. J’ai pigé quec’était pas fini entre tous <strong>le</strong>s deux. Mais c’était trop tard, j’avais gaffé.- El<strong>le</strong> l’a tué ? C’est ça ?- Il lui avait dit qu’ils partiraient ensemb<strong>le</strong>. Au Costa-Rica, ou quelque part parlà. Ugo lui avait dit que c’était chouette, comme pays.- El<strong>le</strong> l’a tué ? C’est ça ? répétai-je. Dis-<strong>le</strong> ! Nom de Dieu de merde !- Ouais.Je lui tirai une claque. Une que je ruminais depuis longtemps. Et puis unedeuxième, une troisième. En p<strong>le</strong>urant. Parce que je savais, je ne pourrais pas appuyersur la gâchette. Ni même l’étrang<strong>le</strong>r. J’étais sans haine. Que du dégoût. Rien quedégoût. Est-ce que je pouvais en vouloir à Simone d’être aussi bel<strong>le</strong> que Lo<strong>le</strong> ? Est-ceque je pouvais en vouloir à Manu d’avoir baisé <strong>le</strong> fantôme d’un amour ? Est-ce que jepouvais en vouloir à Ugo d’avoir brisé <strong>le</strong> cœur de Lo<strong>le</strong> ?J’avais posé mon arme et je m’étais jeté sur Batisti. Je l’avais sou<strong>le</strong>vé etcontinuais de lui tirer des claques. Ce n’était plus qu’un mollusque. Je <strong>le</strong> lâchai et ils’affala sur <strong>le</strong> sol, à quatre pattes. Il me jeta un regard de chien. Peureux.- Tu mérites même pas une bal<strong>le</strong> dans la tête, je dis, pensant que c’était

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