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- Je manque de carburant. J’ai ce qu’il faut dans la voiture. T’en veux ?El<strong>le</strong> secoua la tête.- Arrête de pico<strong>le</strong>r !- Je préfère mourir comme ça. Si tu permets.Devant <strong>le</strong>s Restanques, <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> continuait. On sortait <strong>le</strong>s cadavres.Babette partit aux nouvel<strong>le</strong>s. Je m’envoyai deux grandes rasades de whisky. Je sentisl’alcool descendre dans <strong>le</strong>s boyaux et répandre sa cha<strong>le</strong>ur dans tout <strong>le</strong> corps. Ma têtese mit à tourner. Je m’appuyai sur <strong>le</strong> capot. Mes tripes remontaient à la gorge. Je metournai vers <strong>le</strong> bas-côté pour dégueu<strong>le</strong>r dans l’herbe. C’est alors que je <strong>le</strong>s vis.Étendus dans <strong>le</strong> fossé. Deux corps inertes. Deux cadavres de plus. Je ravalai mestripes, et ce fut dégueulasse.Je me glissai avec précaution dans <strong>le</strong> fossé et je m’accroupis près des corps.Dans <strong>le</strong>ur dos, on avait réussi un carton p<strong>le</strong>in. Avec un pisto<strong>le</strong>t-mitrail<strong>le</strong>ur. Pour eux,fini <strong>le</strong> tourisme et <strong>le</strong>s chemises à f<strong>le</strong>urs. Je me re<strong>le</strong>vai, la tête bourdonnante.Chronopost n’avait pas livré <strong>le</strong>s cadavres attendus. Toutes nos théories tombaient àl’eau. J’allai m’extraire du fossé quand j’aperçus, plus loin dans <strong>le</strong> champ, une tachesombre. Je risquai un coup d’œil vers <strong>le</strong>s Restanques. Tout <strong>le</strong> monde était occupé. Àespérer une déclaration, une explication d’Auch. En trois enjambées, j’étais à côtéd’un troisième cadavre. La tête bouffant la terre. Je sorti un k<strong>le</strong>enex pour déplacerlégèrement <strong>le</strong> visage vers moi, puis j’approchai la flamme du briquet. Morvan. Son 38Spécial à la main. Fin de carrière.J’attrapai Babette par <strong>le</strong> bras. El<strong>le</strong> se retourna.- Qu’est-ce que t’as ? T’es tout blanc.- Les Ritals. Crevés. Et Morvan aussi. Dans <strong>le</strong> fossé et dans <strong>le</strong> champ… À côtéde ma tire.- De Dieu !- T’avais raison. Avec <strong>le</strong>s Ritals, Batisti s’est mis à la <strong>le</strong>ssive.- Et Wep<strong>le</strong>r ?- Dans la nature. À mon avis, au début de la fusillade, Morvan a réussi à sebarrer. Ils l’ont pourchassé. Oubliant Wep<strong>le</strong>r. Le peu que tu m’en as dit, il devait êtredu genre à planquer, quelque part autour. Attendant mon arrivée et pour s’assurer quej’étais bien seul. Les deux Ritals, ça a dû l’intriguer, pas l’inquiéter. Le temps qu’ilpige, ça explosait. Quand ils sont ressortis, courant après Morvan, il a <strong>le</strong>s a pris enrevers.Les flashs se mirent à crépiter. Besquet et Paoli soutenaient une femme.Simone. Auch suivait dix pas derrière. Les mains enfoncées dans <strong>le</strong>s poches de saveste, comme à son habitude. L’air grave. Très grave.Simone traversa <strong>le</strong> parking. Un visage émacié, aux traits fins, encadré decheveux noirs coupés mi-longs. Svelte, assez grande pour une Méditerranéenne. Dela classe. El<strong>le</strong> portait un tail<strong>le</strong>ur de lin écru qui mettait en va<strong>le</strong>ur <strong>le</strong> hâ<strong>le</strong> de sa peau.El<strong>le</strong> était identique à sa voix. Bel<strong>le</strong> et sensuel<strong>le</strong>. Et fière, comme <strong>le</strong>s femmes corses.El<strong>le</strong> s’arrêta, prise de sanglots. Des larmes calculées. Pour permettre auxphotographes de faire <strong>le</strong>ur métier. El<strong>le</strong> tourna <strong>le</strong>ntement vers eux son visagebou<strong>le</strong>versé. El<strong>le</strong> avait des yeux noirs immenses, magnifiques.- El<strong>le</strong> te plaît ?C’était bien plus que ça. El<strong>le</strong> était <strong>le</strong> type de femme après qui Ugo, Manu et moion courait. Simone el<strong>le</strong> ressemblait à Lo<strong>le</strong>. Et je compris.- Je me casse, dis-je à Babette.- Explique-moi.- Pas <strong>le</strong> temps. J’attrapai une de mes cartes de visite. Sous mon nom, j’écrivis

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