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Pérol parlait peu, mais là il s’y mettait, et il pouvait y en avoir pour des plombes.- Te bi<strong>le</strong> pas, Gérard !- C’est pas ça. Je vais te dire. C’est du gros que t’as <strong>le</strong>vé. Tu peux pas cognerseul. T’en sortir comme ça. Je suis avec toi. Je vais pas te laisser tomber.- Je sais que t’es un ami. Quoi que tu fasses. Mais je te demande rien, Gérard.Tu connais l’expression ? Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valab<strong>le</strong>. J’ensuis là. Et je veux pas t’y entraîner. C’est dangereux. On sera amené à faire deschoses pas propres, je crois. Certainement même. T’as une femme, une gamine.Pense à el<strong>le</strong>s, et oublie-moi.J’ouvris la portière. Il me retint par <strong>le</strong> bras.- Impossib<strong>le</strong>, Fabio. Demain, si on te retrouve mort, je sais pas ce que je ferai.Pire peut-être.- Je vais te dire ce que tu feras. Un autre môme. Avec la femme que tu aimes.Avec tes gosses, je suis sûr qu’il y a un avenir sur cette terre.- T’es rien qu’un connard !Il m’avait fait promettre de l’attendre. Ou de <strong>le</strong> joindre, si je bougeais. J’avaispromis. Et il était parti, rassuré, vers Bassens. Il ignorait que je ne serais pas deparo<strong>le</strong>. Et merde ! J’écrasai ma troisième clope et sortis de la voiture.- Qui est-ce ?Une voix de femme. De jeune femme. Inquiète. J’avais entendu des rires. Puis<strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce.- Monta<strong>le</strong>. Fabio Monta<strong>le</strong>. Je voudrais voir Toni.La porte s’entrebâilla. J’avais encore dû changer de chaîne ! Karine fut aussiétonnée que moi. Nous étions face à face sans pouvoir nous dire un mot. J’entrai.Une forte odeur de shit m’arriva dans <strong>le</strong> nez.- C’est qui ? j’entendis demander du fond du couloir.La voix de Kader.- Entrez, me dit Karine. Comment vous savez que j’habite là ?- Je venais voir Pirelli. Toni.- Mon frère ! Ça fait des sièc<strong>le</strong>s qu’il est plus ici.La réponse ! Enfin, je l’avais. Mais ça ne m’expliquait rien. Leila et Toni, jen’arrivais toujours pas à y croire. Ils étaient tous là. Kader, Yasmine, Driss. Autour dela tab<strong>le</strong>. Comme des conspirateurs.- Allah est grand, dis-je en désignant la bouteil<strong>le</strong> de whisky devant eux.- Et Chivas est son prophète, répliqua Kader en s’emparant de la bouteil<strong>le</strong>. Tutrinques avec nous ?Ils devaient avoir pas mal bu. Pas mal fumé aussi. Mais je n’avais pasl’impression qu’ils s’éclataient. Au contraire.- J’savais pas que tu <strong>le</strong> connaissais, Toni, dit Karine.- On se connaît comme ça. Tu vois, j’ignorais même qu’il avait déménagé.- Ça fait un bail alors, que tu l’as pas vu…- Je passai par-là, j’ai vu de la lumière, je suis monté. Tu sais, <strong>le</strong>s vieuxcopains.Leurs yeux étaient braqués sur moi. Toni et moi, ça ne devait pas vraimentcol<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong>ur tête. Il était trop tard pour que je change d’attitude. Ils gambergeaientà toute pompe.- V’lui vouliez quoi ? demanda Driss.- Un service. Un service à lui demander. Mais bon, dis-je en vidant mon verre,je vais pas vous ennuyer plus longtemps.- Tu nous ennuies pas, affirma Kader.- Ma journée a été longue.

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