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14 - Où il préférab<strong>le</strong> d’être en vie en enfer que mort au paradis.Les gosses étaient au bout du rou<strong>le</strong>au. Maintenant que <strong>le</strong> corps de Toni était ànouveau sous <strong>le</strong>urs yeux, ils craquaient. Karine sanglotait toujours. Jasmine puisDriss s’y étaient mis aussi. Kader, lui, semblait avoir pété <strong>le</strong>s plombs. Le shit et <strong>le</strong>whisky ne l’avaient pas arrangé. Il avait des petits rires saccadés chaque fois qu’ilregardait vers <strong>le</strong> corps de Toni. Moi, je commençais à être en roue libre. Et ce n’étaitpas <strong>le</strong> moment.Je fermai la porte du balcon, me servis un whisky, et allumai une cigarette.- Bon, je dis. On reprend par <strong>le</strong> début.Mais autant par<strong>le</strong>r à des sourds-muets. Kader se mit à rire encore plusfrénétiquement.- Driss, t’emmènes Karine dans la chambre. Qu’el<strong>le</strong> s’allonge et qu’el<strong>le</strong> serepose. Jasmine, trouve-moi un tranquillisant quelconque, Lexomil ou je ne sais quoi,et tu <strong>le</strong>ur en donnes un à chacun. Et t’en prends un aussi. Après, tu me refais du café.Ils me regardaient avec des yeux de martiens. Al<strong>le</strong>z ! je dis, fermement, mais sansé<strong>le</strong>ver la voix.Ils se <strong>le</strong>vèrent. Driss et Karine disparurent dans la chambre.- Qu’est-ce qu’on va faire ? demanda Jasmine.El<strong>le</strong> reprenait <strong>le</strong> dessus. De tous <strong>le</strong>s quatre, el<strong>le</strong> était la plus solide. Cela sedevinait dans chacun de ses gestes. Précis, assurés. El<strong>le</strong> avait peut-être autant fuméque <strong>le</strong>s trois autres, mais dû moins boire, ça, c’était évident.- Remettre celui-là d’aplomb, répondis-je en désignant Kader.Je <strong>le</strong> sou<strong>le</strong>vai de sa chaise.- Y fera plus chier, hein ? dit-il en éclatant de rire. On lui a niqué sa gueu<strong>le</strong>, àc’t’enfoiré.- C’est où la sal<strong>le</strong> de bains ?Jasmine m’indiqua. Je poussai Kader à l’intérieur. Il y avait une minuscu<strong>le</strong>baignoire. Une odeur de vomi flottait. Driss était déjà passé par là. J’attrapai Kader par<strong>le</strong> cou et l’obligeai à baisser la tête. J’ouvris <strong>le</strong> robinet d’eau froide. Il se débattit.- Fais pas chier ! Sinon je te fous dedans !Je lui passai une serviette, après lui avoir copieusement rincé la tête. Quand onrevint dans la sal<strong>le</strong>, <strong>le</strong> café était servi. On s’assit autour de la tab<strong>le</strong>. Dans la chambre,Karine sanglotait toujours, mais plus faib<strong>le</strong>ment. Driss lui parlait. Je n’entendais pasce qu’il lui disait, mais c’était comme une douce musique.- Merde ! je dis à Kader et à Jasmine, vous auriez pu m’appe<strong>le</strong>r !- On voulait pas <strong>le</strong> tuer, répondit Kader.- Vous espériez quoi ? Qu’il vous fasse des excuses ? Ce type-là, il étaitcapab<strong>le</strong> d’égorger père et mère.- On l’a vu, dit Jasmine. Il nous a menacés. Avec une arme.- Qui c’est qui l’a cogné ?- Karine, d’abord. Avec <strong>le</strong> cendrier.Un gros cendrier en verre, que j’avais rempli de mégots depuis que j’étaisentré. Sous <strong>le</strong> choc, Toni s’était écroulé, lâchant son flingue. Jasmine, du pied, avaitpoussé l’arme sous l’armoire. El<strong>le</strong> y était toujours, d’ail<strong>le</strong>urs. Toni avait roulé sur <strong>le</strong>ventre, pour essayer de se re<strong>le</strong>ver. Driss s’était jeté sur lui et l’avait pris à la gorge.« Enculé ! Enculé ! » criait-il.

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