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ÉVALUATION DE LA CORRUPTION AU SÉNÉGAL

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et des médias indépendants méritent d’être protégés mais ils sont faibles et soumis à des pressions.<br />

Améliorer les droits du secteur privé et les régulations publiques qui permettraient de réduire les risques<br />

du marché pourraient porter ses fruits mais le succès sera limité en raison des limites de l’économie et de<br />

l’état et de la faiblesse des institutions comme les tribunaux. Il apparaît problématique de mobiliser la<br />

demande de la part des citoyens ordinaires, agriculteurs et entrepreneurs, mais avec le temps ces groupes<br />

sociétaux pourraient se renforcer. Des campagnes de masse en faveur de la morale et contre la corruption<br />

risquent de ne pas donner beaucoup de résultats. La question pour l’USAID et autres donateurs serait que<br />

faut-il investir qui offre de bonne perspective à court et moyen terme et qui serait susceptible de produire<br />

des bénéfices au long terme. ?<br />

Les problèmes essentiels<br />

1. Un des problèmes essentiels de corruption réside dans la trop grande concentration du pouvoir entre<br />

les mains du Président et le sommet de l’exécutif. Une implication clé de la corruption est l’inefficacité<br />

des contrôles et des limites imposées sur les décisions prises au plus haut niveau qui provoquent une forte<br />

résistance à la transparence et à la surveillance, tout en favorisant la logique de la corruption et tout<br />

particulièrement de la “grande corruption.”<br />

Une stratégie classique pour faire face à ce problème est la renforcement de la capacité des autres<br />

institutions politiques qui pourraient contrebalancer le pouvoir présidentiel, comme un pouvoir législatif<br />

et judiciaire indépendants. Dans le présent contexte, cependant, il est fort peu probable que ces mesures<br />

soient réellement mises en œuvre en raison de la forte prédominance d’un seul parti et son groupe de<br />

souteneurs qui assurent le leadership du pays.<br />

Une approche alternative serait de renforcer le rôle et les fonctions des administrations locales pour<br />

pouvoir compter de façon croissante sur des autorités locales élues et une participation citoyenne dans la<br />

prise de décision et la surveillance des administrations locales et la fourniture de services publics au<br />

niveau local. Ceci n’aura pas d’influence sur la grande corruption, mais pourrait diminuer la corruption<br />

dans l’administration et avoir une influence sur la passation des marchés de la part du gouvernement.<br />

2. Un deuxième problème essentiel concerne le fonctionnement limité des organisations étatiques<br />

conçues pour contrôler les dépenses et la passation de marchés, et tout particulièrement les grands projets.<br />

En règle générale, les réglementations et les institutions existent, mais ces institutions sont trop<br />

dépendantes de la Présidence et leur capacité à effectuer des audits et imposer des sanctions en cas de non<br />

respect de la loi est limitée.<br />

Vu le système en place, il sera difficile de redresser la situation qui demanderait un dialogue constant de<br />

haut niveau entre les dirigeants de ce régime d’une part et les principaux donateurs (Etats-Unis, UE,<br />

Banque mondiale) d’autre part. Ceci pourrait aller de pair avec une assistance technique aux institutions<br />

conçue pour surveiller et contrôler les dépenses et les achats publics, comme la Cour des Comptes et<br />

l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), sous-entendu que les donateurs poseraient comme<br />

condition que le gouvernement permette à ces institutions de fonctionner comme elles se doivent.<br />

3. Un troisième problème est le nombre et le pouvoir limités des acteurs en faveur des réformes au sein<br />

même de l’Etat. Comme nous l’avons examiné dans la partie 3 et à l’Annexe 4, les institutions comme le<br />

PNBG et la CLNCC sont marginales dans ce système. Dans le cas de services techniques comme la santé<br />

et l’éducation, des ressources essentielles sont absorbé par les salaires et la majeure partie du reste est<br />

utilisée par les hauts postes bureaucratiques qui n’ont que peu de responsabilité pour transférer des fonds<br />

aux niveaux plus bas.<br />

Il est impossible de faire face directement à cette situation dans le contexte présent. Les programmes<br />

visant à augmenter la transparence et le niveau de professionnalisme de la bureaucratie ne manqueront<br />

<strong>ÉVALUATION</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CORRUPTION</strong> <strong>AU</strong> <strong>SÉNÉGAL</strong> 25

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