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ÉVALUATION DE LA CORRUPTION AU SÉNÉGAL

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qui est du nombre d’habitants, région, niveau des ressources financières et degré de politisation et<br />

politique partisane. Les présidents des Conseils ruraux sont souvent plus représentatifs de leurs<br />

communautés que les maires des conseils municipaux. Leur base de ressources plus étroite leur donne<br />

moins d’opportunités de corruption au niveau de l’administration locale.<br />

L’administration locale n’est pas représentée dans les institutions nationales contre la corruption comme<br />

le PNBG et le CLNCC. La Cour des comptes de l’administration locale manque de ressources et de<br />

personnel pour pouvoir faire un rapport sur les finances de l’administration locale.<br />

Bien qu’hautement centralisé, le régime exerce peu de contrôle direct sur les institutions de<br />

l’administration locale, particulièrement dans les zones rurales. L’échelle de la corruption est bien plus<br />

élevée au niveau étatique national parce que c’est là où se trouve tout l’argent. Du fait qu’il n’existe pas<br />

de transfert de grands pourcentages des ressources budgétaires nationales au bénéfice des administrations<br />

locales, le potentiel de grande corruption est réduit.<br />

Les niveaux et les formes de corruption ainsi que les activités contre la corruption varient<br />

considérablement. Les efforts sont très inégaux dans tout le pays et varient en fonction des différences<br />

d’échelle et d’environnement. La situation quant à la corruption dépend de plusieurs facteurs : la volonté<br />

politique des dirigeants locaux, le degré d’intérêt et de participation des citoyens locaux à l’administration<br />

municipal et rural, les attentes concernant les services publics qui doivent être fournis et le degré de<br />

politisation des institutions de l’administration locale.<br />

Malgré le fait que les donateurs au Sénégal n’aient pas de programmes contre la corruption dans les<br />

administrations locales, ils ont une tendance croissante à appuyer des programmes destinés à renforcer la<br />

participation citoyenne à la planification dans l’administration locale et à la formation aux problèmes de<br />

l’administration locale y compris des références à la transparence et la responsabilité comme des<br />

conditions nécessaires à une bonne administration. L’USAID soutient la décentralisation de puis la moitié<br />

des années 1990 et appuie de même les pratiques de la bonne gouvernance dans ses programmes<br />

sectoriels.<br />

Bien que depuis l’an 2000 le gouvernement national augmente le montant des ressources affectées aux<br />

collectivités locales, il n’a pas effectué de transferts directs de ressources humaines et financières<br />

suffisantes aux entités indispensables pour que les collectivités locales puissent s’acquitter de leur<br />

mission. En outre, les projets à vaste échelle qui s’adressent aux grandes villes comme Dakar et Thiès<br />

sont contrôlés par le gouvernement central, souvent sans consulter les fonctionnaires locaux, et les<br />

programmes sectoriels de la plupart des partenaires au développement , opèrent souvent avec une<br />

participation minimum de l’administration locale.<br />

Il convient de noter que la décentralisation implique souvent la répétition des pratiques de corruption qui<br />

existent au niveau national dans l’administration locale; elle apporte aussi des opportunités pour les<br />

citoyens de contrôler la corruption à ce niveau parce que les citoyens sont plus proches de leurs élus que<br />

dans le cas de fonctionnaires au niveau national.<br />

Vulnérabilités<br />

La concentration du pouvoir dans les fonctions de maire et de président du conseil crée souvent une<br />

situation où peu de contrôles existent sur le pouvoir exécutif en raison de la faiblesse des conseils<br />

municipaux et ruraux. La politisation des processus de recrutement, particulièrement dans les grandes<br />

villes, entraîne un recrutement en base à des critères politiques et non pas du mérite, ainsi qu’à l’usage de<br />

récompenser les partisans politiques en leur donnant des fonctions publiques, ce qui renforce la position<br />

politique du parti qui contrôle l’administration locale.<br />

<strong>ÉVALUATION</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CORRUPTION</strong> <strong>AU</strong> <strong>SÉNÉGAL</strong> 38

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