"Schnellert" (Commune de Berdorf) - Musée national d'histoire ...

N. Schneider Staubläuse - psocoptères - Psocoptera
Staubläuse - psocoptères - Psocoptera
1. Introduction
Les Psocoptères constituent un petit ordre
d'insectes fragiles et discrets dont quelque 4000
espèces ont été décrites au niveau mondial. La
région euro-méditerranéenne comprend 244
espèces (Lienhard 1998) dont 108 sont présentes
en France, 95 en Allemagne, 73 en Belgique et 68
au Luxembourg.
Dans l'écosystème forestier, l'importance des
Psocoptères n'est pas négligeable. Ces insectes
broutent la microflore épiphyte ou saprophyte
(algues, champignons, lichens). Leurs pièces
buccales sont adaptées à ce régime et le nom de
"psoque" est dérivé du verbe grec "psochein" (=
broyer, émietter) (Lienhard 1998). La richesse
d'une forêt en Psocoptères dépend de la richesse
en lichens et algues. La répartition des espèces
n'est pas quelconque dans l'écosystème forestier.
Certaines espèces sont inféodées aux conifères,
d'autres aux feuillus. La compétition interspécifique
est évitée par l'occupation de niches
écologiques et l'étude du peuplement forestier
de psoques permet de comprendre que la niche
écologique ne correspond pas seulement à l'habitat
d'une espèce, mais à l'ensemble des relations entre
cette espèce et son milieu (Massard & Geimer
1993). Certaines espèces vivent dans la litière et
l'humus, d'autres préfèrent la strate herbacée ou
les buissons, d'autres encore les troncs d'arbres
ou le feuillage des arbres et arbustes. Quelquesuns
des Psocoptères se rencontrent surtout sur
les branches vivantes, d'autres sur les branches
mortes. Les espèces corticicoles ont des griffes à
dent subapicale favorisant le déplacement sur
l'écorce des arbres alors que les espèces foliicoles
possèdent un pulvillus élargi permettant
Ferrantia • 50 / 2007
Nico Schneider
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L-1429 Luxembourg
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le déplacement sur les surfaces lisses des feuilles
vivantes, des vésicules abdominales assurant
une adhérence complémentaire. Ces vésicules
manquent toutefois aux espèces typiques des
feuilles mortes ou mourantes, le pulvillus de leurs
griffes n'étant, en plus, que modérément élargi. Les
espèces subcorticicoles sont adaptées à leur milieu
par un aplatissement dorso-ventral du corps, une
insertion latérale des pattes et un aptérisme ou
microptérisme. Parfois, les différences d'adaptation
sont très subtiles. Ainsi, certaines espèces de
Psocoptères préfèrent se nourrir d'algues unicellulaires
du genre Pleurococcus, Reuterella helvimacula
aime consommer le lichen Lecanora conizaeoides
en entier et Elipsocus abdominalis n'en mange que
les apothécies, la différence de comportement
entre les deux espèces lichénophiles s'expliquant
par la composition chimique du milieu. Un acide
lichénique à action répulsive pour E. abdominalis
existe dans le lichen, sauf dans les fructifications.
R. helvimacula est insensible à cet acide lichénique
(Broadhead 1958; Dajoz 1998; Lienhard 1998).
Même si les Psocoptères ne font pas partie de la
biocénose du bois mort, l'étude de leur peuplement
dans le cadre d'une monographie du "Schnellert"
se justifie par cet aspect caractéristique de l'écosystème
forestier qu'est la classification biologique
des espèces par mérotopes.
2. Matériel et Méthodes
En général, les Psocoptères se récoltent par battage
et par chasse à vue mais toutes les méthodes
utilisées par l'équipe du MnhnL ont fourni des
résultats intéressants: le tamisage et l'enterrement
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