"Schnellert" (Commune de Berdorf) - Musée national d'histoire ...

E. Carrières, M. Cardew M. Diptera, Keroplatidae, Keroplatus tipuloides (Bosc, 1792)
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Fig. 2: Larves de K. tipuloides dans un filet de mucus.
(photo E.Carrières, 12.04.2002)
Fig. 3: Cocons de K. tipuloides
(photo E. Cardew, 1999)
1.2. Biologie de Keroplatus
tipuloides
K. tipuloides est strictement inféodé aux polypores
Fomes fomentarius (L. ex Fr.) (Santini, 1982). En
Italie, l'espèce est multivoltine: elle effectue quatre
générations complètes par an (Santini, 1982). Stahls
& Kaila (1990) indiquent que l'hypothèse de plus
d'une génération par an n'est pas envisageable en
Finlande. Matile (1990) précise qu'il n'a observé,
en forêt de Fontainebleau (France), que trois
générations annuelles. Carrières (2001) indique
une observation en Meurthe-et-Moselle (France)
début septembre 2000 (troisième génération?).
L'hivernation se fait au stade de l'œuf, sous le
champignon-hôte ou à proximité. La ponte compte
de 110 à 400 œufs. La période d'incubation est de
sept à huit jours, sauf pour les œufs hivernants
qui, pondus à l'automne, éclosent au bout de 120 à
140 jours. (Matile, 1990).
Les larves sont grégaires. Elles émettent une
grande quantité de substance muqueuse (non
toxique) et forment une toile confuse tissée entre
la face inférieure du polypore et le tronc, formant
une sorte de demi entonnoir dans lequel vit la
colonie larvaire (Fig. 2). Ce réseau permet la
collecte des spores dont les larves se nourrissent.
(Matile 1990). Santini (1982) précise que les larves
ne s'attaquent jamais au carpophore lui même.
Il ajoute que quelques cas de nécrophagie et de
zoophagie sont observés mais que ces comportements
restent exceptionnels. Particulièrement
hygrophiles et lucifuges, les larves sont inactives
pendant le jour et se dissimulent à proximité du
champignon-hôte et dans les anfractuosités du
tronc (Matile, 1990).
Les larves du dernier stade émettent de façon
continue une luminosité blanc-bleuâtre extrêmement
faible. Les nymphes et les adultes
fraîchement éclos sont également lumineux. En
conditions optimales de température, d'humidité
et de nourriture, la larve atteint sa maturité en un
mois environ. (Matile, 1990).
Santini (1982) indique que la nymphose n'a lieu que
rarement à proximité du Fomes et qu'au contraire
les larves cherchent un site favorable qui peut s'en
trouver éloigné de sept à huit mètres. Il décrit
le cocon cylindrique (Fig. 3), tissé en 24 heures
environ, comme étant soyeux et semi-transparent,
d'une taille de 12 à 15 mm et dont l'extrémité
postérieure est constituée d'un opercule aplati.
Les imagos sont crépusculaires ou nocturnes. Les
femelles sont plus ou moins mimétiques des guêpes
du genre Polistes, mimétisme accentué par l'attitude
prise en vol, les pattes pendantes et émettant un
bourdonnement continu. (Matile, 1990).
1.3. Fomes fomentarius (L.ex Fr.) Fr.
Cet énorme polypore (Homobasidiomycetes,
Hymenomycètes, Polyporacées) est commun,
et persiste longtemps sur son hôte. Il végète dès
le début de l'été et pendant toute la belle saison.
Espèce saprophyte, on le rencontre sur divers
feuillus ayant atteint une forte taille: chêne, hêtre,
Ferrantia • 50 / 2007