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allocataires du revenu de solidarité active (RSA), sept pour le dispositif de<br />
formation et trois pour les relations avec les entreprises.<br />
Dans la première partie du rapport, nous avons essayé de porter un regard<br />
lucide sur l’organisation extrêmement fragmentée du service public de l’emploi en<br />
France, notamment au niveau territorial.<br />
Le service public de l’emploi dans sa globalité dispose de moyens et<br />
d’effectifs qu’on peut considérer comme importants. En 2010, l’ensemble des<br />
acteurs du service public de l’emploi représentaient 62 000 équivalents temps<br />
plein. Toutes les comparaisons avec d’autres pays européens montrent un<br />
accompagnement pourtant trop peu efficace du demandeur d’emploi dans notre<br />
pays. Ce chiffre de 62 000 est d’ailleurs largement sous-estimé. En effet, d’une<br />
part, Pôle emploi atteindra un effectif de 51 000 en 2013. Les missions locales, qui<br />
comptaient 8 000 personnes en 2010, en comptent 11 000 aujourd’hui. D’autre<br />
part, ces chiffres ne prennent pas en compte, notamment, le personnel des<br />
collectivités territoriales, toutes les associations d’insertion, le personnel affecté<br />
aux plans locaux pour l’insertion et l’emploi (PLIE), qui représentent 170<br />
structures en France, et aux maisons de l’emploi, qui en représentent 195.<br />
Le service public de l’emploi territorialisé souffre de l’intervention d’un<br />
nombre excessif d’acteurs opérant de manière largement indépendante les uns des<br />
autres, sous-traitant souvent entre eux, avec des financements croisés, fruits d’une<br />
accumulation d’initiatives diverses, aussi bien privées qu’émanant de l’État ou des<br />
collectivités territoriales. S’il existe des schémas et des conventions, ils sont<br />
souvent d’inspiration plus technocratique qu’opérationnelle.<br />
Cette situation souvent dénoncée mais jamais simplifiée, peut aboutir<br />
paradoxalement à un retour à l’emploi différé. Le demandeur d’emploi est trop<br />
souvent montré du doigt et considéré comme se contentant du versement des<br />
indemnités de chômage. Or, les instances dont il dépend sont en grande partie<br />
responsables de son retour trop tardif à l’emploi, du fait du morcellement du<br />
service public de l’emploi sans véritable stratégie d’ensemble. Ce foisonnement<br />
d’intervenants sans chef de file véritable est préjudiciable à l’efficacité du service<br />
rendu au demandeur d’emploi.<br />
S’agissant des 240 missions locales, je tiens à saluer d’abord l’implication<br />
et le militantisme de leur personnel. Le problème de ces structures est que, très<br />
attachées à leur autonomie, elles ont des financements qui proviennent de<br />
l’ensemble des collectivités territoriales mais aussi de l’État et aujourd’hui, pour<br />
traiter le décrochage, des partenaires sociaux. Leur budget est fragilisé par le fait<br />
que, du jour au lendemain, une collectivité territoriale peut décider de ne plus les<br />
financer. Par ailleurs, chaque financeur est aussi donneur d’ordre. Les missions<br />
locales sont sollicitées tous azimuts. Leur orientation vers le demandeur d’emploi<br />
pourrait donc être améliorée si elles dépendaient moins de ces multiples donneurs<br />
d’ordres.