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2. Un dispositif d’insertion sociale renouvelé pour une insertion<br />
professionnelle plus efficace<br />
Les insuffisances dans le suivi des titulaires du RSA appellent un certain<br />
nombre de réformes qui devront pour partie emprunter la voie législative. Le<br />
législateur pourra s’appuyer sur le rapport qui sera rendu par un parlementaire en<br />
mission, notre collègue Christophe Sirugue, chargé le 7 mars 2013 par le Premier<br />
ministre de proposer plusieurs scénarios de réforme du RSA « afin d’optimiser<br />
l’utilisation des ressources consacrées au soutien des travailleurs pauvres » (1) ,<br />
scénarios qui pourraient se concrétiser « dans le cadre du projet de loi de finances<br />
pour 2014 ». Il s’agit notamment de réfléchir aux « voies de réforme qui nous<br />
permettront de trouver le juste équilibre entre redistribution financière envers les<br />
travailleurs pauvres et accompagnement du retour à l’emploi » (2) . Il est permis<br />
d’esquisser d’ores et déjà quelques pistes, au vu des informations recueillies dans<br />
le cadre des auditions et des déplacements menés par la mission.<br />
a) Le décloisonnement de l’emploi et du social<br />
Un grand nombre de bénéficiaires du RSA sont aujourd’hui suivis par Pôle<br />
emploi pour l’accompagnement professionnel, par les départements pour<br />
l’accompagnement social et par les régions pour le financement de certaines<br />
formations. Cette tripartition est particulièrement incohérente. Il paraît peu<br />
efficient, notamment, que les intéressés soient pris en charge, en termes<br />
d’accompagnement social, par le conseil général alors que c’est la région qui<br />
perçoit les crédits liés à la formation. Cette séparation amène certaines personnes à<br />
stagner en situation d’insertion sociale et à ne pas aller vers l’emploi alors qu’elles<br />
en ont pourtant les capacités.<br />
Il est aujourd’hui indispensable de progresser vers un décloisonnement du<br />
volet social et du volet économique de l’insertion. Le fait de confier à la région, en<br />
plus de ses compétences en matière de développement économique, le pilotage<br />
d’un service public de l’emploi, de la formation professionnelle, de l’orientation et<br />
de l’apprentissage, comme l’a proposé plus haut votre Rapporteure, y contribuera<br />
de manière importante.<br />
En complément de cette réorganisation du service public autour de la<br />
région, il apparaît impératif de resserrer les liens entre Pôle emploi et les conseils<br />
généraux. À titre d’illustration, certains conseillers de l’opérateur public<br />
pourraient acquérir une forme de spécialisation en matière d’insertion sociale et<br />
travailler en relation directe avec les travailleurs sociaux du département. Le<br />
directeur général de Pôle emploi s’y est montré ouvert, jugeant lors de son<br />
audition que « depuis sa création, Pôle emploi avait trop vécu en autiste ».<br />
Ce décloisonnement devrait s’accompagner de progrès en termes<br />
d’information et de transparence, de la part de Pôle emploi mais aussi des conseils<br />
(1) Lettre de mission adressée par M. Jean-Marc Ayrault à M. Christophe Sirugue le 7 mars 2013.<br />
(2) Ibid.