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— 37 —<br />

nouvelle convention collective nationale (1) . Près de 90 % des agents entrent<br />

aujourd’hui dans le champ d’application de ce texte (2) . Le surcoût de la masse<br />

salariale (dû essentiellement à un rattrapage effectué au profit des anciens agents<br />

de l’ANPE) lié à la mise en place en 2010 de la nouvelle convention collective a<br />

été estimé par Pôle emploi à 250 millions d’euros (soit 278 millions d’euros<br />

compensés par une baisse de la prime d’intéressement de droit public de<br />

28 millions d’euros) (3) .<br />

Au-delà de ces coûts, le nouvel opérateur de l’emploi s’est heurté à l’échec<br />

de sa tentative de mettre en place le « métier unique », dont il faut reconnaître<br />

qu’elle était inspirée davantage par des considérations politiques extérieures que<br />

par un souhait propre des dirigeants de l’établissement. M. Christian Charpy,<br />

directeur général de Pôle emploi d’avril 2008 à décembre 2011, a laissé un<br />

témoignage en ce sens : « (…) il était également difficile de gérer les interventions<br />

politiques sur les aspects plus strictement opérationnels, car elles pouvaient<br />

s’avérer très en décalage par rapport à mes priorités de directeur général. Je<br />

prendrai deux exemples. Le premier concernait les métiers de Pôle emploi. Avant<br />

la fusion, l’ANPE et l’Assédic exerçaient deux métiers distincts, l’indemnisation et<br />

le placement, qui impliquaient une formation, une posture professionnelle et des<br />

activités différentes. Je recherchais naturellement une plus grande cohérence<br />

entre ces deux métiers, sans pour autant aller jusqu’au métier unique. Or, en<br />

termes de communication politique, l’interlocuteur unique, le métier unique, est<br />

une notion beaucoup plus valorisante que la complémentarité des métiers. » (4)<br />

L’idée poursuivie, et expressément prévue par la première convention tripartite du<br />

2 avril 2009, consistait à introduire une totale polyvalence des agents et à abolir la<br />

distinction entre les deux métiers préexistants : le placement et l’indemnisation. À<br />

cet effet, un programme de formation avait été mis en place en fonction de<br />

l’origine professionnelle de chacun.<br />

Dans les faits, après avoir suscité beaucoup de mécontentement au sein du<br />

personnel, le principe du métier unique a été abandonné neuf mois après la fusion.<br />

L’instauration d’un « référent unique », supposant de l’ensemble des agents une<br />

capacité à exercer indifféremment les métiers de l’indemnisation et du placement,<br />

s’est rapidement révélée illusoire, compte tenu du degré de technicité requis par<br />

chacune de ces activités, et tout particulièrement par le calcul de l’indemnisation<br />

du chômage. M. Maurad Rabhi, secrétaire confédéral CGT et membre du conseil<br />

d’administration, a confirmé lors de son audition que plusieurs mois étaient<br />

indispensables pour former un agent à l’indemnisation.<br />

Pôle emploi est donc revenu à l’idée plus réaliste d’un « socle commun de<br />

compétences » permettant de répondre à toutes les questions posées à l’accueil,<br />

(1) Convention collective nationale de Pôle emploi du 21 novembre 2009, agréée par les ministres compétents<br />

le 21 décembre 2009 et étendue par arrêté du 19 février 2010. Elle est entrée en vigueur le 1 er janvier 2010.<br />

(2) Les contractuels de droit public issus de l’ANPE ayant opté pour le maintien de leur statut représentent<br />

environ 10 % de l’ensemble des effectifs.<br />

(3) Source : chiffres communiqués par Pôle emploi à votre Rapporteure (avril 2013).<br />

(4) Christian Charpy, La tête de l’emploi, Paris, Tallandier, septembre 2011, pp. 83-84.

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