11.06.2013 Views

i1107

i1107

i1107

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 43 —<br />

conseillers et au niveau local. » M. Dominique-Jean Chertier, ancien président du<br />

conseil d’administration, a fourni l’explication suivante : « La structure unique<br />

constitue un progrès. Mais cette mutation s’est faite dans un contexte de<br />

dégradation brutale du marché du travail en 2009. Pôle emploi comprend<br />

50 000 salariés répartis sur l’ensemble du territoire. Pour mettre en place cette<br />

nouvelle structure, il a fallu passer par une phase de centralisation. Maintenant<br />

que les structures sont en place, il faut passer par une phase où l’on est plus<br />

proche du terrain. » L’actuel directeur général de Pôle emploi a confirmé ce<br />

diagnostic.<br />

Cette centralisation globale de l’établissement s’est doublée d’une forte<br />

parcellisation des tâches confiées aux agents. Votre Rapporteure a été frappée, lors<br />

de ses déplacements dans les agences, par l’éclatement du travail et par le système<br />

de rotation des agents sur les postes. Ses interlocuteurs lui ont expliqué qu’une<br />

situation identique prévalait du temps de l’ANPE.<br />

Mme Patricia Ferrand, membre du conseil d’administration au titre de la<br />

CFDT, a confirmé aux membres de la Mission que les agents de Pôle emploi<br />

avaient un travail très séquencé, organisé par demi-journée. Elle a toutefois précisé<br />

qu’il n’était pas possible à un agent d’être chargé de l’accueil toute la journée, tant<br />

cette tâche était lourde. Lors de sa première audition, M. Jean Bassères, directeur<br />

général de Pôle emploi, a déclaré partager également ce constat d’une organisation<br />

excessivement « tayloriste » du travail à Pôle emploi.<br />

Enfin, le troisième trait marquant de l’organisation du travail issue de la<br />

fusion réside dans l’importance excessive accordée aux indicateurs de mesure de<br />

l’activité. Mme Marie-Françoise Leflon, membre du conseil d’administration au<br />

titre de la CFE-CGC, a confirmé qu’il y avait trop de « reporting » fonctionnel<br />

chez Pôle emploi. M. Jean Bassères a reconnu, là encore, que, « depuis sa<br />

création, Pôle emploi avait, comme beaucoup d’organisations, accordé trop<br />

d’importance aux indicateurs, et notamment aux indicateurs de moyens tels que le<br />

nombre d’entretiens effectués ou le nombre de prescriptions de formation<br />

réalisées ». Ceci a entraîné comme effet pervers le développement d’une logique<br />

plus administrative qu’opérationnelle. À titre d’illustration, un demandeur<br />

d’emploi a confié à votre Rapporteure s’être vu demander par une agence Pôle<br />

emploi (encore spécialisée dans l’indemnisation trois ans après la fusion…) un<br />

nouveau document relatif à son travail dans le secteur public six ans auparavant<br />

(ainsi que pour la deuxième fois la copie de sa carte de sécurité sociale), alors<br />

même que plus de huit semaines auparavant l’agent chargé de l’accueil lui avait<br />

indiqué que son dossier était complet. Par ailleurs, le 21 mars 2013, son conseiller<br />

de l’agence chargée du suivi des cadres avait sans succès tenté de joindre au<br />

téléphone ses collègues de l’agence en charge de l’indemnisation, puis leur avait<br />

envoyé un courriel en indiquant que le contrat de services imposait une réponse<br />

dans les quarante-huit heures. Le 6 mai, le demandeur d’emploi était toujours sans<br />

nouvelles. Comme l’intéressé l’écrivait à votre Rapporteure : « Devant tant de<br />

bureaucratie et de barrières, je désespère. Tous les nombreux jours que j’ai<br />

gaspillés à remplir des dossiers Pôle emploi, je n’ai pas pu les utiliser pour une

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!