la zizanie. J’ai cru re<strong>ce</strong>voir un coup de poing en pleine poitrine. Une raclée, une vraie, physique. Que j’étais bête ! Penser que Josh me faisait du gringue… Trop naïve pour voir la vérité. Aveugle, comme avant. J’avais la tête qui tournait, et les larmes <strong>au</strong>x yeux. Nulle, Val, t’es trop nulle. – Je te remercie, j’ai pas besoin de baby-sitter, me suis-je défendue. (J’ai essayé d’avoir l’air dure, blindée, mais je frémissais.) De toute façon, j’allais rentrer. Troy s’est accroupi pour me serrer les genoux entre les mains en me regardant droit dans les yeux, si près de moi que j’étais complètement déstabilisée. – Ouais, c’est bon, Joshy. Vas-y. Je m’occupe de Sœur Funèbre. – Cool. Il s’est levé et il a disparu. Arrivé <strong>au</strong> coin de la grange, il s’est retourné pour me jeter un dernier regard. Je vous jure que j’y ai perçu une pointe de regret, mais comment pouvais-je me fier à <strong>ce</strong> que je voyais maintenant ? – Si elle fiche en l’air la soirée, a repris Troy, je lui c<strong>au</strong>serai en utilisant le même langage… Il a pressé son index et son majeur contre ma tempe comme si c’était une arme. – Lâche-moi, me suis-je défendue, furieuse. (J’ai essayé de me lever mais il me tenait par la jambe, enfonçant son petit doigt dans ma cuisse, juste à côté de ma cicatri<strong>ce</strong>.) Arrête, tu me fais mal. Lâche-moi ! – C’est quoi, ton problème ? T’as plus ton copain pour te protéger ? (Il me postillonnait contre l’oreille.) Alex m’avait dit que tu venais. Apparemment tes nouve<strong>au</strong>x copains ne sont pas ravis de te voir. – Alex n’est pas mon copain. Je suis venue avec Jessica. De toute façon, je m’en vais. Alors laissemoi. – Ma sœur y était, dans la cafèt’. Elle a vu ses amis mourir, grâ<strong>ce</strong> à toi et à ton copain. Elle en fait encore des c<strong>au</strong>chemars. Il a eu <strong>ce</strong> qu’il méritait, mais toi, t’as eu un passe gratuit. C’est pas juste. T’<strong>au</strong>rais dû crever, Sœur Funèbre. Tout le monde regrette que tu ne sois pas morte. Regarde <strong>au</strong>tour de toi. Elle est où Jessica, elle qui avait tellement envie que tu viennes ? Même les copines avec qui tu es venue te fuient. – Lâche-moi. – Y a pas que ton ex qui est capable d’appuyer sur la gâchette, tu sais. Il a relâché la pression pour se redresser et il a enfoui la main sous la <strong>ce</strong>inture de son jean avant de sortir un petit objet noir. Sous la lumière du clair de lune, je l’ai vu briller, pointé sur moi. J’ai reculé contre le mur de la grange, bouche bée. – Alors, c’est le genre de flingue que ton mec a utilisé ? m’a-t-il balancé en faisant tourner le revolver dans sa main avec un air ravi. Il a visé ma jambe en ajoutant : – Tu reconnais l’engin ? C’est pas très difficile de s’en procurer, tu sais. Mon père cache <strong>ce</strong>lui-là derrière une poutre à la cave. Si je voulais, je pourrais éliminer des gens, moi <strong>au</strong>ssi, comme Nick. J’ai essayé de détourner le regard, de résister, de me lever pour m’enfuir, mais j’étais happée par l’image du revolver qui luisait dans la main de Troy. Un bourdonnement assourdissant s’est mis à résonner dans mes oreilles, comme le jour de la tuerie, et j’ai cru que j’allais étouffer. J’avais l’esprit envahi d’images du Foyer en sang. – Stop ! j’ai fini par dire. J’ai essuyé mes larmes d’une main tremblante. – Lâche-leur les baskets, à ma sœur et à ses copains, m’a lancé Troy. – Arrête, c’est nul, mec, est intervenu un de ses deux amis. Viens, j’ai la tête qui tourne. Il n’est même pas chargé, ton flingue. Troy a pointé sur moi son revolver en éclatant de rire avant de répondre à son copain : – T’as raison. On se casse.
Il a rangé son engin dans sa <strong>ce</strong>inture et tous trois ont disparu <strong>au</strong> coin de la grange. J’ai pris mes jambes à mon cou et j’ai couru le plus vite possible vers la route, de l’<strong>au</strong>tre côté du champ, ignorant les élan<strong>ce</strong>ments dans ma cuisse chaque fois que je posais le pied. J’ai couru, couru… les poumons en feu, puis j’ai ralenti pour marcher, d’abord sur des chemins de pierre, puis sur une vraie route, suivant une voie ferrée qui devait rejoindre l’<strong>au</strong>toroute. À un moment je me suis assise contre un muret près d’un étang pour reprendre mon souffle et reposer ma jambe. J’ai rampé <strong>au</strong> bord de l’étang et je me suis allongée sur le ventre pour m’asperger le visage d’e<strong>au</strong> fraîche. Puis je suis restée assise un instant, mon jean bientôt trempé à c<strong>au</strong>se de la terre humide, admirant le ciel <strong>au</strong>-dessus de moi, dégagé, riche de promesses… J’ai fini par trouver l’<strong>au</strong>toroute et bientôt, une station--servi<strong>ce</strong>. J’ai pris mon portable et j’ai composé le numéro de Papa. Celui que j’avais ajouté dans mon répertoire en me disant, Je ne l’appellerai jamais. Je ne l’appellerai jamais. Son téléphone a sonné deux fois. – Papa ? Tu pourrais venir me chercher, s’il te plaît ?
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We’ll show the world they were wr
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