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– Et alors ? On s’en fout de <strong>ce</strong> qu’ils attendent, non ? Qu’attends-tu de toi, toi ? C’est tout <strong>ce</strong> qui<br />
importe.<br />
– Justement, je ne sais plus à quoi m’attendre de moi ! Par<strong>ce</strong> que tout <strong>ce</strong> que j’attendais de tout a fini<br />
en e<strong>au</strong> de boudin. En plus j’ai l’impression que les gens sont déçus que je ne sois pas morte. Les parents<br />
de Christy pensent que j’<strong>au</strong>rais dû me suicider, comme Nick, j’en suis sûre. Ils regrettent qu’il ne m’ait<br />
pas mieux visée.<br />
– Ce sont des parents et ils souffrent. Cela dit, je doute qu’ils regrettent que tu sois en vie.<br />
– Dans <strong>ce</strong> cas, c’est peut-être moi qui le regrette. Une partie de moi a peut-être toujours eu envie que<br />
je meure.<br />
– Val…<br />
L’hésitation du docteur Hieler disait tout : Si tu continues à déblatérer comme ça, je n’<strong>au</strong>rai pas le<br />
choix, je serai obligé de te renvoyer dans le servi<strong>ce</strong> du docteur Dentley.<br />
J’ai senti une larme couler sur ma joue. Malheureusement, <strong>ce</strong> n’était ni la première ni la dernière fois<br />
que Nick me manquait à <strong>ce</strong> point-là. Je rêvais qu’il vienne me prendre dans ses bras.<br />
– Je me sens tellement mal. Encore maintenant, parfois je prie pour qu’il soit en prison et que je<br />
puisse aller le voir…<br />
Le même souvenir m’est revenu en mémoire, le jour où Nick m’avait plaqué les poignets en me disant<br />
que nous <strong>au</strong>ssi, on avait le droit d’être du côté des gagnants. Je le revoyais se pencher sur moi pour<br />
m’embrasser… J’étais assise sur le canapé chez le docteur Hieler, je me sentais plus seule que jamais et<br />
j’étais frigorifiée. Le pire, dans <strong>ce</strong> c<strong>au</strong>chemar, c’était ça : même après un tel drame, il me manquait. On a<br />
le droit de gagner, nous <strong>au</strong>ssi… et en réentendant ses mots, je me suis mise à pleurer, pleurer de<br />
désespoir, de douleur, jusqu’<strong>au</strong> moment où le docteur Hieler est venu s’asseoir à côté de moi en me<br />
passant le bras <strong>au</strong>tour de l’ép<strong>au</strong>le.<br />
– Je me sens tellement triste quand je pense à lui, ai-je bredouillé en prenant le mouchoir en papier<br />
qu’il me tendait. Tellement triste…