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Relativité Générale - LUTh - Observatoire de Paris

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164 On<strong>de</strong>s gravitationnelles<br />

Si M est la masse <strong>de</strong> la source, R son extension spatiale, la norme Q du moment<br />

quadrupolaire est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> Q ∼ sMR2 où s est un facteur d’asymétrie : s = 0 pour<br />

un objet à symétrie sphérique. On peut alors écrire ...<br />

Q∼ s ω3MR 2 , où ω est l’inverse du<br />

temps caractéristique d’évolution <strong>de</strong> la source. La formule (6.139) donne ainsi<br />

L ∼ G<br />

c 5 s2 ω 6 M 2 R 4 . (6.141)<br />

Le facteur numérique G/c 5 est extrêmement petit, son inverse valant c 5 /G = 3.6 × 10 52<br />

W. C’est la raison pour laquelle les on<strong>de</strong>s gravitationnelles émises par une expérience en<br />

laboratoire sont virtuellement indétectables : un cylindre d’acier d’un mètre <strong>de</strong> rayon, <strong>de</strong><br />

20 mètres <strong>de</strong> long, pesant 490 tonnes et tournant à la limite <strong>de</strong> rupture (ω = 28 rad s −1 )<br />

perpendiculairement à son axe, fournit une luminosité L = 2 × 10 −29 W ! (Misner, Thorne<br />

& Wheeler 1973, § 36.3). Cependant, lorsque l’on considère <strong>de</strong>s sources astrophysiques<br />

comme les astres compacts, la formule (6.141) peut conduire à <strong>de</strong>s luminosités énormes.<br />

Une façon <strong>de</strong> le voir est <strong>de</strong> suivre le raisonnement <strong>de</strong> Weber (1974), qui est parti <strong>de</strong> la<br />

remarque suivante : « Ne serait-ce pas mieux si, à la place du minuscule facteur G/c 5 , on<br />

avait l’énorme facteur c 5 /G = 3.6 × 10 52 W ?... Eh bien, réarrangeons la formule (6.141)<br />

<strong>de</strong> manière à avoir c 5 /G comme préfacteur ! » Le tour <strong>de</strong> passe-passe se réalise comme<br />

suit : ré-exprimons la masse M <strong>de</strong> l’objet en fonction <strong>de</strong> son rayon <strong>de</strong> Schwarzschild RS<br />

[cf. Éq. (3.10)] suivant M = c 2 RS/(2G). Par ailleurs, v étant une vitesse caractéristique<br />

du mouvement <strong>de</strong> la source, on a ω ∼ v/R ∼ v/c × c/R. En reportant ces expressions <strong>de</strong><br />

M et ω dans (6.141), il vient<br />

soit<br />

L ∼ G v6<br />

s2<br />

c5 c6 L ∼ c5<br />

G s2<br />

c 6<br />

R 6<br />

RS<br />

R<br />

c 4 R 2 S<br />

4G 2 R4 , (6.142)<br />

2 v<br />

c<br />

6<br />

. (6.143)<br />

On peut ré-exprimer cette formule en faisant intervenir le paramètre <strong>de</strong> compacité Ξ ∼<br />

RS/R introduit au Chap. 3 (cf. Éq. (3.10)) :<br />

L ∼ c5<br />

G s2 Ξ 2<br />

<br />

v<br />

6 c<br />

. (6.144)<br />

Ainsi, <strong>de</strong>s objets pour lesquels s ∼ 1 (grand écart à la symétrie sphérique), Ξ ∼ 1 (astres<br />

compacts) et v ∼ c (mouvement important) peuvent rayonner une puissance fantastique<br />

sous forme d’on<strong>de</strong>s gravitationnelles : L ∼ c 5 /G = 3.6×10 52 W, soit 10 26 fois la luminosité<br />

du Soleil dans le domaine électromagnétique ! Les conditions Ξ ∼ 1 et v ∼ c caractérisent<br />

les astres compacts : rappelons en effet que, pour un trou noir Ξ = 1 (R = RS), pour une<br />

étoile à neutrons Ξ ∼ 0.2 − 0.4 et que la vitesse radiale <strong>de</strong> chute libre d’une particule dans<br />

un trou noir est v = c lorsque la particule traverse l’horizon <strong>de</strong>s événements.

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