guide hemodialyse LR - Service de néphrologie dialyse
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Avant tout liés à une atrophie <strong>de</strong>s muqueuses et glan<strong>de</strong>s annexes (salivaires), les symptômes sont ceux<br />
d'une stomite parfois hémorragique associée à une sècheresse buccale encore aggravée lorsque<br />
l'ultrafiltration en <strong>dialyse</strong> est exagérée. Signalons également l'haleine urémique qui peut être majorée par<br />
l'existence d'une éventuelle hyperammoniémie. Un reflux gastro-oesophagien favorisé par une<br />
gastroparésie peut enfin<br />
aussi y contribuer. Le traitement consistera avant tout en une optimalisation <strong>de</strong> l'efficience <strong>de</strong> la <strong>dialyse</strong>.<br />
La sécheresse buccale peut être améliorée par succion <strong>de</strong> citron mais une surveillance <strong>de</strong> la kaliémie<br />
s'impose alors. La prescription <strong>de</strong> substances stimulant la sécrétion salivaire (SulfarlemE) est décevante.<br />
Lorsqu'une hyperammoniémie est objectivée, la prescription <strong>de</strong> lactulose (BifitéralE, DuphalacE 3 x 2<br />
mesures par jour) peut être discutée.<br />
Des problèmes <strong>de</strong>ntaires sont souvent relevés associant gingivite hémorragique (atrophie muqueuse),<br />
déchaussement <strong>de</strong>ntaire (hyperparathyroïdie) et carries (par négligence d'hygiène, reflux<br />
gastro-oesophagien et décalcification <strong>de</strong>ntaire surtout chez les enfants). Les soins <strong>de</strong>ntaires seront toujours<br />
prodigués les jours sans <strong>dialyse</strong> pour éviter toute hémorragie prolongée.<br />
c. Atteintes <strong>de</strong> l'oesophage<br />
L'oesophagite <strong>de</strong> reflux (plus ou moins ulcérée), favorisée par un reflux gastro-oesophagien et par<br />
l'atrophie qui frappe l'ensemble <strong>de</strong>s muqueuses digestives du patient urémique, représente l'anomalie<br />
oesophagienne la plus courante.<br />
Les symptômes en sont le pyrosis, la dysphagie, les douleurs rétrosternales et les nausées/vomissements.<br />
Le diagnostic est posé à la gastroscopie.<br />
Le traitement <strong>de</strong> choix comporte soit un anti-H 2 (ZantacE 150 mg, TagametE 400 mg 1 le soir) soit un<br />
inhibiteur <strong>de</strong> la pompe à proton gastrique (IPP) (LogastricE, LosecE, DakarE) 1 le matin. Lorsqu'un reflux<br />
gastro-oesophagien, avec ou sans hernie hiatale sont démontrés, un traitement préventif par<br />
GavisconE (3 x 1 mesure après repas) et/ou Cisapri<strong>de</strong> (PrépulsidE 3 x 5 à 10 mg 1/2H avant repas) peut<br />
être proposé. Pour ce qui est du GavisconE, il faudra tenir compte <strong>de</strong> sa teneur en aluminium, Mg et Na. Le<br />
Cisapri<strong>de</strong> peut par contre favoriser une diarrhée. Lorsque <strong>de</strong>s nausées sont fréquentes, un antiémétique tel<br />
le métocloprami<strong>de</strong> (PrimpéranE 10 mg 3 x 1/2H avant repas) peut être proposé. Celui-ci peut également<br />
être administré en I.V. en veillant à ne pas dépasser les 5 mg/kg/24H. L'utilisation répétée <strong>de</strong><br />
PrimpéranE peut être à l'origine <strong>de</strong> manifestation neurodysleptique et stimuler la sécrétion <strong>de</strong> Prolactine (cfr<br />
chap.IV parag.11.c).<br />
d. Atteintes gastro-duodénales<br />
Celles-ci sont liées à l'atrophie muqueuse urémique, à l'hypochlorhydrie, à une hypersécrétion <strong>de</strong> gastrine<br />
(cfr chap.IV parag.11.k) et à <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> mobilité (gastroparésie) liés à une atteinte du système nerveux<br />
autonome<br />
(polyneuropathie urémique). Une hypercalcémie chronique peut aussi participer à l'hypersécrétion<br />
gastrique aci<strong>de</strong>. Une gastroduodénite plus ou moins ulcérée, avec un risque accru <strong>de</strong> carcinomatose<br />
lorsque l'atrophie chronique s'installe en sont les conséquences. Une hyperplasie <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Brunner<br />
donnant un aspect endoscopique <strong>de</strong> duo<strong>de</strong>num nodulaire est enfin fréquent.<br />
Les symptômes <strong>de</strong> gastroduodénite sont les dyspepsies, le pyrosis, les douleurs épigastriques (calmées par<br />
les repas = atteinte surtout gastrique, stimulées par les repas = atteinte surtout duodénale) et les<br />
nausées/vomissements. Le diagnostic est posé à la gastroscopie.<br />
Le traitement curatif <strong>de</strong>s ulcères consiste soit en anti-H 2 (ZantacE 150 mg le soir, TagametE 400 mg le<br />
soir) soit en un IPP (LosecE, DakarE, LogastricE 1 le matin). Le sucralfate (UlcogantE) 4x/j est également<br />
efficace en protégeant davantage la muqueuse gastrique. Le sucralfate réalise en outre une chélation <strong>de</strong>s<br />
phosphates alimentaires qui peut être intéressante. Il est cependant à risque d'intoxication aluminique.<br />
La prévention <strong>de</strong>s récidives passera bien sûr par l'optimalisation <strong>de</strong> l'efficience <strong>de</strong>s <strong>dialyse</strong>s et <strong>de</strong> la qualité<br />
<strong>de</strong> la vie. Les anti-aci<strong>de</strong>s seront peu utilisés en raison <strong>de</strong> leur apport en Al et Mg. Seul certains d'entre-eux,<br />
dépourvu <strong>de</strong> Mg et Al tel le PolysilonE peuvent être proposés. Plus généralement, lorsque les récidives sont<br />
fréquentes, un traitement <strong>de</strong> fond par anti-H 2 ou mieux, par IPP est entrepris.<br />
Les anti-H 2 sont plus souvent responsables d'effets secondaires (diarrhée, désorientation/confusion,<br />
hyperprolactinémie et gynécomastie, pancytopénie, ...). Les IPP et les anti-H 2 augmentent encore la<br />
gastrinémie. Certaines observations semblent également montrer une augmentation <strong>de</strong> la phosphorémie,<br />
non remarquée sous sucralfate.<br />
e. Atteintes <strong>de</strong> l'intestin grêle<br />
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