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guide hemodialyse LR - Service de néphrologie dialyse

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l'héparinisation (cfr plus loin) et l'intolérance au bain d'acétate. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, il conviendra d'épurer<br />

ultérieurement le patient sur un dialysat tamponné au bicarbonate.<br />

Dans certains cas, la chute <strong>de</strong> PA ne s'accompagne d'aucune tachycardisation, voire même plutôt d'une<br />

bradycardisation. Il s'agit alors soit d'une réaction vagale, qui répond bien à l'injection <strong>de</strong> 0.5 mg d'AtropineE<br />

en IVD, soit d'une imprégnation médicamenteuse qui empêche toute tachycardie réflexe (bêtabloqueur,<br />

digitalique, antiarythmique divers), soit encore d'un trouble du rythme cardiaque <strong>de</strong> type bloc<br />

auriculo-ventriculaire.<br />

Le diagnostic différentiel se fait grâce à l'ECG.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers cas, l'administration d'AtropineE est généralement insuffisante et il faut recourir à<br />

l'injection d'Isoprénaline (IsuprelE) en perfusion lente (1/2 à 1 heure), à raison <strong>de</strong> 0.2 à 0.4 mg (1-2 amp.).<br />

Une perfusion continue <strong>de</strong> Dopamine, à la dose <strong>de</strong> 5 à 10 mcg/kg/minute, peut aussi être envisagée, sous<br />

monitoring cardiaque. On évitera ainsi d'induire une tachyisation supérieure à 120/minute.<br />

Rarement, le débranchement en urgence est nécessaire, en vue du placement d'un stimulateur<br />

intracardiaque externe (Cordis).<br />

Les troubles du rythme sont à mettre en rapport avec les perturbations ioniques induites par la <strong>dialyse</strong>. Un<br />

changement <strong>de</strong> la composition du dialysat pourra ainsi être envisagé selon l'ionogramme sanguin<br />

postdialytique (enrichiR en K + , Mg ++ , ...) lors <strong>de</strong>s séances suivantes. Si un terrain prédisposant<br />

médicamenteux est présent, il <strong>de</strong>vra bien sûr être traité spécifiquement. La mise en place d'un Pace Maker<br />

sera <strong>de</strong> rigueur lorsque les malaises se répètent, sans facteurs exogènes.<br />

Notons enfin qu'une chute <strong>de</strong> PA peut accompagner un passage en arythmie complète par fibrillation<br />

auriculaire, ou encore suite à différents épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tachycardie paroxystique (Bouveret, flutter auriculaire,<br />

TV, ...). Un traitement spécifique après ou pendant la séance, lorsqu'elle ne doit pas être interrompue en<br />

urgence (DigitalineE, AmiodaroneE, choc électrique externe, ...), sera alors instauré (attention : pas <strong>de</strong> choc<br />

électrique en séance).<br />

2) Arrêt cardio-respiratoire<br />

Toutes les causes classiques <strong>de</strong> mort subite peuvent être évoquées. La cause, qui apparaît toutefois le<br />

plus fréquemment, est le trouble du rythme ventriculaire sévère (torsa<strong>de</strong> <strong>de</strong> pointe, tachycardie<br />

ventriculaire, fibrillation ventriculaire), induit par une hypokaliémie majeure, par exemple lorsque le patient<br />

est épuré sur un bain dépourvu <strong>de</strong> potassium (K+O). Ces dialysats sont donc particulièrement délicats à<br />

manipuler.<br />

Une situation dramatique semblable peut également suivre un infarctus aigu du myocar<strong>de</strong> (cfr plus loin).<br />

Le traitement est celui <strong>de</strong> la réanimation classique (intubation, massage cardiaque, CEE, drogues diverses<br />

en IV, ...) après débranchement en urgence sans restitution du sang du <strong>dialyse</strong>ur.<br />

3) Crampes musculaires<br />

Le plus souvent consécutives au déséquilibre osmotique que crée la <strong>dialyse</strong> entre le milieu intra et extra<br />

cellulaire, avec pour conséquence un oedème intracellulaire, ces manifestations répon<strong>de</strong>nt généralement<br />

bien à l'injection IV <strong>de</strong> solution hypertonique soit <strong>de</strong> NaCl 10 % (20 cc), soit <strong>de</strong> glucosé 30 % (20 cc), par le<br />

biais d'une augmentation <strong>de</strong> l'osmolalité extracellulaire.<br />

Des compresses chau<strong>de</strong>s appliquées sur le muscle contracturé ainsi que l'étirement mécanique <strong>de</strong> ce<br />

<strong>de</strong>rnier, permettent aussi un certain soulagement. L'injection <strong>de</strong> drogues myorelaxantes spécifiques telles<br />

que le ColtramylE est habituellement peu efficace. Les benzodiazépines telles le ValiumE (5 mg IV) sont<br />

par contre souvent salvatrices mais à n'utiliser qu'en <strong>de</strong>rnier recours.<br />

Lorsque ces symptômes apparaissent régulièrement aux cours <strong>de</strong>s différentes séances, on peut soit<br />

réaliser <strong>de</strong>s injections systématiques <strong>de</strong> NaCl hypertonique toutes les heures, soit brancher le variateur <strong>de</strong><br />

sodium et augmenter ainsi l'osmolalité du dialysat surtout en début <strong>de</strong> séance. Il est toujours important<br />

d'avoir un dialysat isosmotique la <strong>de</strong>rnière heure, afin d'éviter <strong>de</strong> débrancher le patient en hypernatrémie,<br />

avec pour conséquence une sensation <strong>de</strong> soif intense et une importante prise <strong>de</strong> poids au cours <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong> interdialytique suivante.<br />

Comme l'importance du déséquilibre osmotique est dépendante <strong>de</strong> la valeur plus ou moins élevée <strong>de</strong><br />

l'osmolalité plasmatique du patient avant l'épuration et donc du taux <strong>de</strong>s petites molécules qui s'accumulent<br />

chez l'insuffisant rénal (urée, potassium, phosphates, ...), il faut réinsister sur les mesures diététiques et<br />

thérapeutiques, qui permettent <strong>de</strong> limiter cette accumulation.<br />

Dans certains cas, les crampes apparaissent dans les suites d'une chute trop importante <strong>de</strong> la kaliémie au<br />

cours <strong>de</strong> la séance, notamment lorsque <strong>de</strong>s bains dépourvus <strong>de</strong> potassium sont utilisés. Le diagnostic se<br />

pose grâce aux dosages <strong>de</strong> potassium avant et après séance.<br />

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