guide hemodialyse LR - Service de néphrologie dialyse
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2) Erythropoïétine (EPO)<br />
Apparue sur le marché fin <strong>de</strong>s années 80 sous les noms d'EprexE et RecormonE, cette hormone<br />
synthétisée par génie génétique, a révolutionné le traitement <strong>de</strong> l'anémie <strong>de</strong>s patients urémiques. Les<br />
transfusions et les risques que cela comporte sont <strong>de</strong>venues exceptionelles. L'Hb peut, à présent, être<br />
stabilisée aux alentours <strong>de</strong> 10-11 g% alors qu'auparavant, on ne se contentait que <strong>de</strong> 7-8 g% avec toutes<br />
les conséquences sur la qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s patients que cela comporte (amélioration <strong>de</strong> l'élan vital,...).<br />
Comme il s'agit d'un polypepti<strong>de</strong>, le seul mo<strong>de</strong> d'administration <strong>de</strong> l'EPO est parentéral. La voie<br />
souscutanée est habituellement utilisée. Exceptionnellement, par exemple suite à <strong>de</strong>s douleurs importantes<br />
au point d'injection S.C., l'EPO peut être administrée par voie intra-veineuse en fin <strong>de</strong> <strong>dialyse</strong>. La dose doit<br />
alors être accrue (parfois 2x) pour obtenir une même efficacité.<br />
Un traitement par EPO n'est habituellement entrepris que si l'Hb passe sous la barre <strong>de</strong> 9.5 gr%.<br />
Néanmoins, selon la tolérance clinique, cette barre peut être abaissée ou relevée <strong>de</strong> 0.5 à 1 unité. La dose<br />
<strong>de</strong> départ est <strong>de</strong> 50 U/kg injectée en S.C. trois fois par semaine, soit au début soit à la fin d'une séance. Les<br />
injections <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> séance préconisées, au départ pour éviter toute dialysance <strong>de</strong> la molécule, peuvent<br />
occasionner <strong>de</strong>s hématomes, parfois douloureux,liés à l'héparinisation. L'injection sera, dans ce cas,<br />
réalisée avant le branchement.<br />
Ultérieurement, la dose sera adaptée selon la réponse médullaire (que l'on peut suivre grâce au dosage<br />
<strong>de</strong>s réticulocytes) afin <strong>de</strong> stabiliser l'Hb aux alentours <strong>de</strong> 10.5 g%. Cette valeur sera adaptée à la réponse<br />
clinique et aux exigences qu'imposent le rythme <strong>de</strong> vie du patient. On ne dépassera, toutefois, jamais les 12<br />
g% compte tenu <strong>de</strong>s risques thrombotiques alors importants.<br />
La dose d'EPO ne dépassera jamais les 200 U/kg 3 fois par semaine, <strong>de</strong>s doses supérieures n'étant pas<br />
plus efficaces mais grevées <strong>de</strong> plus d'effets secondaires (épilepsie, HTA). La modification <strong>de</strong> posologie <strong>de</strong><br />
l'EPO ne doit intervenir qu'à un intervalle minimum<br />
<strong>de</strong> 15 jours. On augmente ou on diminue les doses par tranches <strong>de</strong> 5 à 15 U/kg/séance.<br />
Les effets secondaires sont rares avec les doses habituellement utilisées. On distingue <strong>de</strong>s problèmes<br />
locaux liés à l'injection sous-cutanée (hématome, douleurs,...) qui sont habituellement moins importants<br />
avec le RecormonE qu'avec l'EprexE (présence d'albumine dans les préparations d'EprexE). Dans ce cas,<br />
le recours à l'administration IV peut être envisagé.<br />
On reconnaît ensuite <strong>de</strong>s problèmes systémiques qui sont <strong>de</strong> 5 types :<br />
* Hypercoagulabilité liée à l'augmentation <strong>de</strong> viscosité sanguine et à l'augmentation <strong>de</strong> la thrombocytose<br />
responsable d'acci<strong>de</strong>nt thrombo-embolique plus ou moins important. L'un <strong>de</strong>s plus fréquents est la<br />
thrombose <strong>de</strong> fistule AV ou <strong>de</strong> cathéter. On remédie quelque peu à ces complications en introduisant un<br />
traitement antiagrégant plaquettaire (Aci<strong>de</strong> acétysalicylique (Aspirine JuniorE, 30 à 100mg/j), Ticlopidine<br />
(TiclidE, 125 à 250 mg/j)). Une augmentation <strong>de</strong>s doses d'héparine en <strong>dialyse</strong> est à ce sujet aussi<br />
nécessaire.<br />
* HTA liée à l'augmentation du volume plasmatique et à un effet vasoconstricteur direct surtout lorsque <strong>de</strong>s<br />
doses massives sont utilisées.<br />
L'adaptation <strong>de</strong> l'UF et/ou l'utilisation d'agents hypotenseurs permet généralement <strong>de</strong> juguler ce problème.<br />
* Epilepsies généralement précédées <strong>de</strong> céphalées importantes par l'effet HTA et probablement par un<br />
effet central direct. Cela ne s'observe toutefois qu'exceptionnellement et toujours lorsque <strong>de</strong>s doses<br />
massives sont administrées en IV. La posologie doit donc être réduite. Un traitement anti-convulsivant est<br />
administré en IV à la phase aiguë (ValiumE 5 à 10 mg, RivotrilE 1 à 2 mg). Un traitement <strong>de</strong> fond peut être<br />
introduit en cas <strong>de</strong> récidive (Phénobarbital (GardénalE), 100-200 mg le soir, Phénytoïne (EpanutinE)<br />
100-300 mg le soir), à adapter selon le monitoring thérapeutique sanguin.<br />
* Un syndrome grippal transitoire en début <strong>de</strong> traitement est, uniquement, décrit sous EprexE.<br />
* Une accentuation <strong>de</strong> l'hyperkaliémie et <strong>de</strong> l'hyperphosphorémie qui témoigne <strong>de</strong> l'amélioration <strong>de</strong> l'état<br />
général et ainsi d'une alimentation plus riche. Les conseils diététiques et thérapeutiques concernant ces<br />
<strong>de</strong>ux points sont alors à revoir (cfr plus loin).<br />
Une diminution <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> l'EPO, nécessitant une augmentation progressive <strong>de</strong> sa posologie, doit<br />
évoquer un problème nouveau. Trois causes doivent alors être suspectées, après avoir écarté une "fausse<br />
anémie" par dilution (surcharge hydrosodée accrue) :<br />
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