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guide hemodialyse LR - Service de néphrologie dialyse

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La colique néphrétique n'est pas exceptionnelle chez le patient dialysé qui conserve une diurèse. Les<br />

calculs produits<br />

sont le plus souvent <strong>de</strong>s calculs protidiques mous plus ou moins calcifiés (oxalate calcique<br />

monohydraté et phosphate <strong>de</strong> calcium notamment chez les patients au produit phosphocalcique sanguin<br />

chroniquement élevé et ceux présentant une oxalose urémique (cfr chap.IV parag.9.b)) issus d'une nécrose<br />

<strong>de</strong> papilles ou d'un caillot sanguin. Ces nécroses <strong>de</strong> papilles sont surtout fréquentes dans les pyélonéphrites<br />

chroniques<br />

mais se rencontrent également dans d'autres néphropathies tubulo-interstitielles qui occasionnent souvent<br />

une ischémie centro-médullaire et papillaire que les glomérulopathies.<br />

Les caillots sanguins se forment suite à une hémorragie pyélocalicielle qui doit faire rechercher une<br />

néoplasie <strong>de</strong>s voies urinaires hautes, en l'absence <strong>de</strong> polykystose familiale.<br />

Les glomérulopathies ou persiste une importante protéinurie peuvent aussi occasionner <strong>de</strong>s lithiases<br />

protéiques calcifiées, cette protéinurie généralement non sélective étant promotrice <strong>de</strong> la lithogenèse. Une<br />

concentration urinaire importante <strong>de</strong> Bêta2microglobuline dans les urines contribue également à favoriser la<br />

formation <strong>de</strong>s pierres. Ces calculs sont alors beaucoup plus durs et plus riches en oxalate calcique<br />

monohydraté. Cette <strong>de</strong>rnière composante est essentiellement liée à l'oxalose urémique. La fréquence et la<br />

quantité <strong>de</strong>s calculs<br />

produits peut parfois être impressionnante.<br />

La maladie lithiasique du dialysé s'exprime par <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s d'hématurie macroscopique, par <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> "sablurie" et par <strong>de</strong>s crises <strong>de</strong> colique néphrétique extrêmement douloureuses lorsqu'un calcul s'enclave<br />

dans l'uretère, pour <strong>de</strong>venir occlusif et occasionner une dilatation aiguë <strong>de</strong>s cavités pyélocalicielles en<br />

amont. Ces calculs favorisent et entretiennent enfin les infections urinaires.<br />

Le traitement <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong> colique néphrétique passe par les AINS injectés en I.V. (TilcotilE 1 à 2<br />

ampoules en I.V.D.).<br />

Les perfusions d'antispasmodiques sont peu efficaces et évitées compte tenu <strong>de</strong> la surcharge hydrique<br />

qu'elles occasionnent. On préfère les bolus I.V. répétés (Buscopan CompositumE 3 à 6/jour). La<br />

prescription <strong>de</strong> diurétiques est momentanément interrompues pour limiter la dilatation <strong>de</strong>s cavités<br />

pyélocalicielles.<br />

Lorsque ces moyens pharmacologiques s'avèrent inefficaces, la sanction chirurgicale (endoscopique ou<br />

autre) s'impose. Notons que la lithotritie extracorporelle n'est que peu efficace sur ce type <strong>de</strong> calculs<br />

protidiques riches en oxalate calcique monohydraté.<br />

Le traitement préventif <strong>de</strong> ces lithiases passe par le traitement <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risques :<br />

- Optimaliser le bilan phosphocalcique (cfr chap.IV parag.7).<br />

- Corriger l'hyperoxalémie (cfr chap.IV parag.9.b.4E).<br />

- Traiter toute infection urinaire même asymptomatique (cfr ci-<strong>de</strong>ssus).<br />

- Eviter l'ultrafiltration excessive qui réduit le débit urinaire et favorise l'ischémie centro-médullaire<br />

(hypotension) et ainsi les nécroses <strong>de</strong> papilles.<br />

- Corriger l'acidose qui diminue la citraturie et augmente le risque <strong>de</strong> précipitation <strong>de</strong>s sels calciques<br />

dans les urines.<br />

- Réduire la protéinurie par exemple par la prescription d'un IECA (CapotenE, FosinilE, ...).<br />

La diète hydrique abondante est bien entendu évitée, compte tenu <strong>de</strong> la surcharge hydrique que cela induit,<br />

le débit urinaire étant plus ou moins fixé chez l'insuffisant rénal chronique dialysé. Les diurétiques sont<br />

également peu utiles, d'autant plus que les seuls encore efficaces chez le dialysé (diurétiques <strong>de</strong> l'anse)<br />

sont hypercalciuriants et augmentent ainsi le risque <strong>de</strong> précipitation oxalo-calcique.<br />

c. Rupture <strong>de</strong> kyste<br />

La rupture <strong>de</strong> kystes rénaux n'est pas exceptionnelle, en particulier dans la polykystose familiale.<br />

Elle s'exprime par une violente douleur abdominale plus ou moins latéralisée liée à l'épanchement liquidien<br />

intraabdominal.<br />

Cette douleur s'estompe ensuite en quelques jours.<br />

Aucune thérapie spécifique n'est généralement requise hormis le traitement symptomatique.<br />

Lorsque ces ruptures se répètent, une néphrectomie peut être discutée.<br />

Le traitement préventif consiste à traiter les infections urinaires qui semblent favoriser la rupture, sans<br />

doute en<br />

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