guide hemodialyse LR - Service de néphrologie dialyse
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A envisager lorsque la kaliémie dépasse régulièrement 5.8 mmol/L, celui-ci visera essentiellement à<br />
corriger tous les facteurs causaux énumérés ci-<strong>de</strong>ssus.<br />
On rappelera donc avant tous les conseils diététiques <strong>de</strong> base visant à appauvrir l'alimentation en<br />
potassium (voir tableau III). Une prescription diététique personnalisée peut également être envisagée.<br />
Si cela s'avère insuffisant, on appauvrit progressivement le dialysat en potassium, jusqu'à éventuellement<br />
l'en dépourvoir.<br />
Un traitement oral <strong>de</strong> fond par résine échangeuse d'ion (KayexalateE <strong>de</strong> Na ou <strong>de</strong> Ca) peut aussi être<br />
administré d'abord à la dose <strong>de</strong> 15 g uniquement les jours sans <strong>dialyse</strong>. Cette dose peut ensuite être<br />
progressivement accrue jusque 60 g tous les jours. Remarquons que l'efficacité et la régularité <strong>de</strong> l'effet du<br />
KayexalateE <strong>de</strong> Na est supérieure au Kayexalate <strong>de</strong> Ca. On préfèrera donc la forme sodée. La forme<br />
calcique sera réservée aux hypertendus majeurs et/ou aux patients hypocalcémiques sévères.<br />
Les traitements alcalinisants en cas d'acidose (bicarbonate <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> jusqu'à 3 x 2 g/24H par voie orale)<br />
ainsi que les diurétiques <strong>de</strong> l'anse si une bonne fonction rénale résiduelle persiste (10 ml/min) (furosémi<strong>de</strong><br />
(lasixE) jusqu'à 500 mg/24H) peuvent également ai<strong>de</strong>r à ce contrôle.<br />
b. Hypokaliémie<br />
Beaucoup plus rare que l'hyperkaliémie, l'hypokaliémie (K + plasmatique < 3.4 mmol/L) se rencontre chez<br />
les patients atteints <strong>de</strong> tubulopathie et/ou traités par diurétique (<strong>de</strong> l'Anse ou thiazi<strong>de</strong>) pour autant qu'il y ait<br />
encore une bonne fonction rénale résiduelle.<br />
Elle peut aussi être un signe <strong>de</strong> dénutrition ou encore être liée à <strong>de</strong>s pertes digestives (diarrhée chronique,<br />
intoxication au Kayexalate, ...). Une captation intra-cellulaire anormale peut enfin également en être<br />
responsable, par exemple en cas d'alcalose métabolique (intoxication au bicarbonate, vomissements<br />
répétés, diurétiques, ...), et suite à certaines drogues telles que l'insuline, les Bêtamimétiques, ....<br />
Les hypokaliémies sévères sont exceptionnelles.<br />
L'hypokaliémie du patient dialysé est généralement modérée et sans gran<strong>de</strong> conséquence. Des troubles du<br />
rythme cardiaque (extrasystole ventriculaire pouvant aller jusque la fibrillation) et <strong>de</strong>s crampes musculaires<br />
peuvent néanmoins lui être attribuées.<br />
Le traitement consistera dans un premier temps à enrichir le dialysat en K + (jusqu'à 4 mEq/l).<br />
Des compléments oraux <strong>de</strong> KCl peuvent ensuite être administrés (Gluconate <strong>de</strong> potassium tel que l'Ultra<br />
KE : 1 à 3 cuillères à soupe (20 à 60 mEq K + ) par jour) avec la plus gran<strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce afin d'éviter d'induire<br />
toute hyperkaliémie. Des contrôles biologiques réguliers seront ainsi à faire.<br />
c. Hypermagnésémie<br />
L'insuffisance rénale chronique sévère s'accompagne classiquement d'hypermagnésémie par un<br />
mécanisme d'accumulation semblable à l'hyperkaliémie. Néanmoins, notre alimentation étant plutôt pauvre<br />
en magnésium, ce problème reste très occasionnel et généralement sans conséquence.<br />
L'hypermagnésémie problématique ne survient quasi qu'en cas <strong>de</strong> traitement chélateur <strong>de</strong>s phosphates<br />
alimentaires et/ou anti-aci<strong>de</strong> (MaaloxE, Mylanta IIE, ...) par hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> magnésium.<br />
Les symptômes sont alors i<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong> l'hyperkaliémie mais avec une intensité moindre. Une<br />
majoration du prurit est fréquente. Un certain <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sédation centrale pouvant aller jusqu'au coma peut<br />
aussi survenir.<br />
L'hypermagnésémie est aussi un stimulant <strong>de</strong> la sécrétion parathyroïdienne et favorise donc<br />
l'hyperparathyroïdie et toutes ses conséquences.<br />
Le traitement aigu est semblable à celui <strong>de</strong> l'hyperkaliémie.<br />
Le traitement chronique visera à réduire les apports exogènes.<br />
Appauvrir, voire dépourvoir le dialysat peut aussi être envisagé (cfr chap.III parag.6.g.4E). La magnésémie<br />
plasmatique doit être stabilisée dans la mesure du possible en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 1.5 mmol/L.<br />
d. Hypomagnésémie<br />
Plus courante que l'hypokaliémie, elle se rencontre aussi surtout dans les néphropathies<br />
tubulo-interstitielles, lorsqu'une bonne fonction rénale résiduelle persiste, par fuite tubulaire. Elle est en<br />
outre facilitée par l'apport alimentaire habituellement pauvre en magnésium et par l'hyperparathyroïdie.<br />
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