Bords de Loire - Webissimo

Modes d'utilisation de l'espace agricole
Le type d'usages agricoles des parcelles en zone Natura 2000 semble dépendre des critères géomorphologiques
: la texture du sol, (plus ou moins sableux/limoneux 108 ), l'innondabilité et le relief (plan ou
«bosselé") 109 .
Les terrains en proximité de la Loire sont généralement très sablonneux et sont fréquemment bosselés.
Dénommés franc-bords, ils sont utilisés exclusivement en pâture. La fauche n'est pratiquée que dans
le cas où le terrain est plat. Une pratique fréquente sur ces zones très filtrantes est l'hivernage
extérieur des bovins.
Les terrains moins sablonneux, plats et moins exposés aux risques d'inondation sont plus fréquemment
exploités en prairie de fauche un peu plus intensifiée. Ils peuvent également être mis en culture.
Lorsqu'ils sont cultivés en maïs, celui-ci est obligatoirement irrigué. Globalement, ces surfaces sont
cependant peu favorables aux cultures du fait de leur faible potentiel de production et du risque
inondation (dégâts aux cultures, risque de formation de trous…).
Les terrains les plus limoneux (ou limono-argileux), dénommés "Chambons", présentent la plus forte
potentialité agricole. Ils sont moins inondables et sont exploités soit en prairie de fauche (puis
pâture) soit en culture de céréales ou de maïs. Ce type de terrain est, à dire d'expert, plus présent sur
la rive gauche de la Loire.
Les terrains hors zone inondable faisant partie de la zone Natura 2000 sont localisés principalement en
Saône-et-Loire sur "les plateaux". Plus hydromorphes que le bassin d'inondation, ils sont utilisés
indistinctement en culture ou prairie. Certains font l'objet de drainage pour la mise en cultures.
Il convient toutefois ici de ne pas faire un rapprochement systématique entre les caractéristiques des parcelles
et leurs usages. Chaque exploitant, selon ses objectifs propres, s'écarte fréquemment des principes énoncés
ci-dessus pour diverses raisons. Par exemple, les exploitations les plus spécialisées en élevage conservent
fréquemment une large part de leurs parcelles les plus profondes en prairie tandis que les exploitations très
orientées vers les grandes cultures peuvent cultiver des parcelles nettement plus sableuses. De même, comme
l’explique les éleveurs du secteur, la distinction prairie naturelle/prairie temporaire n’est pas pour eux un
critère déterminant par rapport à leurs contraintes de production. Toute parcelle en prairie qui est
techniquement labourable et qui ne fait pas l’objet d’obligation de conservation liée à la PAC est susceptible
d’être retournée selon une périodicité très variable en fonction des contraintes d’assolement de l’exploitation
ou de l’état de la prairie. Ainsi, nombre de prairies sur parcelles séchantes font l’objet d’un renouvellement
quinquennal afin d’assurer une productivité satisfaisante.
L'évolution passée de l'utilisation du sol est difficile à cerner tant les avis d'experts sont variés. Globalement,
chacun s'accorde sur l'extension des surfaces en culture et notamment du maïs irrigué pour ce qui concerne
l'aval de la zone. Ce constat est confirmé par les données statistiques disponibles (carte 24). Sur le reste de la
zone, on observe majoritairement une diminution des surfaces en prairies permanentes (- 10% en moyenne
sur la période 1988-2000 pour l'ensemble des surfaces des communes de la zone). Ces données ne disent
cependant rien de la diminution des prairies sur la seule zone Natura 2000 et ne disent pas par quoi ont été
remplacées les prairies permanentes (prairies temporaires ou cultures).
Les évolutions à venir sont encore plus difficiles à saisir. Par rapport à un "objectif Natura 2000" de maintien
des surfaces en prairies, l'atout de la zone est la dominante d'exploitations mixtes avec élevage qui ont la
108 La forte proportion de sable impliquant un faible potentiel de production et un caractère séchant très prononcé par opposition au
limon (Chambons).
109 Cette lecture « agronomique » est à mettre en parallèle avec la description du contexte pédologique faite dans la partie 2 « cadre
physique »
DOCOB de la vallée de la Loire entre Iguerande et Decize – CAEi & ENESAD 135