Bords de Loire - Webissimo

lès-Paray. Sur l'Arconce, il est présent jusqu'à Saint-Didier-en-Brionnais. Dans l'Allier, la Besbre est occupée
par l'animal jusqu'à Trezelle et sa présence est probable plus en amont. En 2003 la population française était
estimée à 10 000 individus, les risques d'extinction ont été écartés. La présence de cette espèce très discrète
aux mœurs nocturnes est le plus souvent déduite par des indices de présence (chantier, empreintes, crayon)
Rôle écologique du Castor
Le Castor tient sa popularité auprès du public par ses activités de bûcheron et d'architecte. Il est capable
d'abattre des arbres de 20 ou 30 cm de diamètre. Il en consomme l'écorce et utilise les branches pour
construire son gîte. Il affectionne particulièrement les saules, les peupliers et les trembles mais peut exploiter
d'autres espèces. Il se nourrit aussi de fruits, de plantes aquatiques, de jeunes pousses et peut s'attaquer aux
cultures (maïs, tournesols, peupliers, arbres fruitiers et d'ornement).
Son gîte se présente sous la forme d'un terrier creusé dans une berge suffisamment haute pour y installer une
loge au-dessus du niveau d'eau. Il protège l'entrée immergée par des branches et des feuillages. Si les berges
ne lui permettent pas de creuser, il peut aménager une hutte uniquement en branchage. Le site est occupé par
un couple (le Castor est monogame), les petits de l'année (deux en moyenne par portée) et les jeunes de
l'année précédente.
Le Castor a deux exigences écologiques strictes pour son installation : il lui faut de l'eau en permanence et
une végétation arborescente riveraine. La construction de barrage lui permet de maintenir une hauteur d'eau
suffisante pour conserver l'entrée du gîte immergée et permettre l'accès à des réserves de nourriture qu'il
accumule. Il creuse parfois des canaux afin d'accéder à différentes zones de son territoire sans devoir passer
par la terre ferme, jouant ainsi un rôle dans le maintien de la diversité des habitats. En sectionnant les troncs,
le Castor favorise la régénération des ligneux (saules et peupliers) en permettant au système racinaire des
souches de se développer. Après avoir été abattu, un saule rejette et forme un taillis bas et dense que le
Castor revient exploiter un ou deux ans après.
Des Castors et des hommes
Les prédateurs du Castor sont l'Ours, le Loup, le Lynx et la Loutre. Sur la zone d'étude, ces quatre espèces
sont absentes, la Loutre est rencontrée sur la Loire au niveau des têtes de bassin et sa présence la plus proche
est notée par Bouchardy (2002) sur la Besbre dans le secteur de Dompierre. L'homme reste donc son seul
ennemi. Il est interdit de le chasser, de le tuer, de le piéger, de le poursuivre, de le transporter et de le
naturaliser mais il reste menacé par la destruction de son biotope. Sur la Loire, la lutte contre le Ragondin
utilise des pièges de première catégorie (boîte) pour limiter l'incidence du piégeage sur le Castor et permettre
si nécessaire de relâcher les individus capturés (communication Michel Bourand FDC 58).
Le rongeur ne s'éloigne pas à plus de 30 m du rivage. Si des cultures ou des boisements se situent dans cette
zone, il arrive qu'ils subissent des dommages. Les plaintes pour déprédations sont peu fréquentes et
concernent essentiellement des arbres fruitiers chez des particuliers, les plantations de peupliers, les cultures
(maïs, tournesol et cultures maraîchères) et les ouvrages (obstruction de canaux, effondrement de berges et
de voies carrossables…). Des mesures de protections existent, les exploitants peuvent installer des
protections mécaniques autours des troncs ou autours des parcelles, utiliser une protection chimique ou
encore empêcher l'accès aux berges. Mais il est évident qu'il est plus judicieux de réfléchir à l'aménagement
des parcelles afin d'allier productivité et préservation des écosystèmes naturels. Il convient pour cela de
conserver ou replanter une bande de végétation adaptée le long des berges, d'éviter l'extension de la culture à
proximité immédiate d'un cours d'eau, de réglementer le curage, le recalibrage et l'enrochement aux seuls
points stratégiquement "dangereux" et de respecter, vérifier et maintenir les systèmes de protections.
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DOCOB de la vallée de la Loire entre Iguerande et Decize – CAEi & ENESAD 43