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Bords de Loire - Webissimo

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Bouchon alluvial (langue <strong>de</strong> sable) en amont du petit lac <strong>de</strong> Dornant<br />

La figure 4 rend compte <strong>de</strong> la migration du lit <strong>de</strong> la <strong>Loire</strong> entre 1856 (carte topographique du cours <strong>de</strong> la<br />

<strong>Loire</strong>) et 2003 (1949, 1971, 1998, 2003 : photographies aériennes <strong>de</strong> l'IGN). Ce schéma montre que la <strong>Loire</strong><br />

avait un style en tresses en 1854 après la crue centennale <strong>de</strong> 1846. De 1949 à 2003, le style fluvial est <strong>de</strong> type<br />

à méandres mobiles avec <strong>de</strong>s déplacements latéraux et vers l'aval. Il en résulte <strong>de</strong>s recoupements successifs<br />

<strong>de</strong> méandres, qui conduisent à la mise en place <strong>de</strong> lacs en oxbow. Ces lacs sont alimentés par la nappe<br />

alluviale <strong>de</strong> la <strong>Loire</strong> et se reconnectent au fleuve par l'aval lors <strong>de</strong>s crues. Des bouchons alluviaux réduisent<br />

fortement les connexions amont lors <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> faibles récurrences.<br />

Sur le plan écologique, l'expression <strong>de</strong> la dynamique fluviale (érosion <strong>de</strong>s berges, dépôts <strong>de</strong> sédiments,<br />

migration latérale) au sein d'un espace <strong>de</strong> liberté est indispensable pour exprimer la diversité<br />

géomorphologique <strong>de</strong>s hydrosystèmes naturels. La migration latérale ou aval se réalise par érosion <strong>de</strong> la rive<br />

concave et dépôts <strong>de</strong>s sédiments arrachés sur la rive convexe. Les mouvements spatiaux du lit mineur<br />

contribuent à <strong>de</strong>s pas <strong>de</strong> temps variables (10 à 100 ans) à <strong>de</strong>s processus d'érosion, transport, dépôts,<br />

recoupement <strong>de</strong> méandres. Ces phénomènes d'érosion-dépôt favorisent une réduction <strong>de</strong> la pente du profil en<br />

plan <strong>de</strong> la <strong>Loire</strong> et donc limitent l'enfoncement du lit (variable <strong>de</strong> réponse). Ces phénomènes ont pour effet<br />

d'établir une mosaïque spatiale particulièrement remarquable tant sur le plan biologique (poissons, oiseaux,<br />

mammifères, batraciens, groupements végétaux…) que paysager.<br />

Le débit <strong>de</strong> plein bord (avant débor<strong>de</strong>ment dans le lit majeur) constitue l'événement structurant le plus<br />

dynamique car l'énergie est la plus forte et la capacité <strong>de</strong> transport est maximale (roulement <strong>de</strong>s graviers et<br />

galets, suspension graduée et uniforme <strong>de</strong>s sables et <strong>de</strong>s éléments fins). Le débit <strong>de</strong> plein bord mesuré à<br />

Dornant (crue <strong>de</strong> février 1999 <strong>de</strong> retour biennal) est compris entre 450 et 500 m3/s et s'observe 15 jours/an<br />

(d'après E. Gautier et al., 1998-2001) ce qui est nettement plus faible que les débits retenus par Epteau (960<br />

m3/s à Gilly-sur-<strong>Loire</strong>) dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1996 (Malavoi, 1997) et que la crue biennale <strong>de</strong> 860 m3/s (DIREN <strong>de</strong><br />

Bassin).<br />

Emmanuelle Gautier explique (figure 5) ces distorsions entre les débits mesurés sur le terrain et ceux obtenus<br />

par les métho<strong>de</strong>s statistiques ou les modèles calés sur l'altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s berges, en raison du rôle joué par les<br />

chenaux abandonnés (paléo-chenaux). A Dornant, la connexion aval <strong>de</strong>s lacs en oxbow à lieu 240 jours/an<br />

pour un débit <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 50 m3/s. Les connexions amont <strong>de</strong> ces anciens chenaux s'observent 15 jours/an,<br />

pour <strong>de</strong>s débits compris entre 450 et 500 m3/s. Dès ces volumes, les paléo-chenaux, les bras morts, riots ou<br />

chenaux anastomosés se remplissent puis se déversent dans la plaine inondable.<br />

En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> basses eaux, le grand lac est alimenté par la nappe <strong>de</strong> coteau alors que le petit lac est alimenté<br />

par la nappe alluviale <strong>de</strong> la <strong>Loire</strong>. Cela a été mis en évi<strong>de</strong>nce par une caractérisation <strong>de</strong>s eaux (signatures<br />

hydrochimiques et isotopiques) par le BRGM (Gautier et al. 2001).<br />

DOCOB <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la <strong>Loire</strong> entre Igueran<strong>de</strong> et Decize – CAEi & ENESAD 22

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