Bords de Loire - Webissimo

particulier à la perte des microhabitats indispensables aux juvéniles lors de la chenalisation (Watkins et al,
1997). Les barrages peuvent empêcher ou limiter les remontées vers les frayères et entraîner le déclin de
certaines populations (Baras et al, 1994).
le Brochet (Esox lucius)
Il est considéré comme le plus grand carnassier indigène des eaux douces d'Europe occidentale (jusqu'à 1,5
m pour 20 kg), il se nourrit surtout de poissons-blancs (Cyprinidés) encore appelés poissons-fourrage. Il peut
s'attaquer à d'autres proies animales comme des grenouilles, des oisillons ou des petits mammifères.
C'est une espèce exigeante, qui nécessite la présence de végétation sur laquelle elle peut déposer ses œufs.
C'est un prédateur, son cycle biologique est en avance par rapport à ses proies, il se reproduit tôt au
printemps (quand la température atteint 8°C). Après 120 jours d'incubation, les larves se fixent sur la
végétation et se nourrissent de zooplancton. En grandissant, les brochetons deviennent vite ichtyophages et
peuvent avoir un comportement cannibale lorsque les densités sont trop élevées.
Le Brochet recherche les habitats qui présentent des abris pour chasser à l'affût, les herbiers de plantes
aquatiques, la végétation rivulaire mais aussi les obstacles naturels comme les souches, les arbres submergés,
les roches et les abris sous berges offrent des possibilités de caches.
Il est très vulnérable aux modifications du fonctionnement hydrologique : l'incision, la déconnexion des
annexes, le calibrage anti-crue des rivières font partie des facteurs qui ont provoqué la perte d'un grand
nombre de frayères et de zones de croissance. Il est au sommet de la chaîne alimentaire, la consommation de
proies peut entraîner des bio-concentrations de certains polluants.
C'est une espèce intéressante sur le plan écologique, elle joue un rôle de régulateur biologique en capturant
les proies les moins aptes (malades, blessés ou anormaux). Son cycle étant lié au bon fonctionnement
hydrologique, le brochet est utilisé, en raison des ses exigences écologiques, comme espèce témoin pour
juger de l'efficacité des réhabilitations entreprises sur la Loire (Souchon, 2002).
Les grands migrateurs
Les poissons migrateurs effectuent, durant leur cycle vital et au moins une fois dans leur existence, "des
mouvements réguliers et bien déterminés sur le plan spatio-temporel, entre une aire de reproduction (zone de
frayère ou aire de ponte) et une ou plusieurs autres aires trophiques (zone de nourriceries et de croissance)"
(Bruslé et Quignard, 2001). Ce phénomène implique un aller-retour obligatoire, inscrit dans le génome de
l'espèce et donc pérenne. Le changement de milieu est obligatoire, ce qui différencie la migration des
mouvements erratiques et de nomadisme.
Le Saumon atlantique (Salmo salar)
Jusqu'en 1850, le saumon était une espèce commune sur la Loire et sur l'Arroux. Tellement abondant au
Moyen-Age qu'il était qualifié de "nourriture du pauvre", il est aujourd'hui en déclin dans de nombreux cours
d'eau français et sa disparition a été constatée dans plusieurs fleuves d'Europe (Thibault, 1996). Sa
disparition résulte d'un ensemble de facteurs préjudiciables : construction de barrages infranchissables sur la
Loire et l'Arroux, aménagements routiers au niveau de l'embouchure de l'affluent, pollutions industrielles.
Cette régression des populations est liée à de nombreux facteurs (Bruslé et Quignard, 2001) :
- les extractions de granulats détruisent les habitats d'eau douce ;
- les barrages empêchent les individus de rejoindre leur frayère ;
- les smolts peuvent être blessés par les turbines des usines hydroélectriques lors de l'avalaison ;
- le Saumon est une espèce polluosensible, et une acidification des eaux peut troubler les signaux
olfactifs nécessaires au retour à la frayère natale ;
DOCOB de la vallée de la Loire entre Iguerande et Decize – CAEi & ENESAD 38